Selon Stoner, Honda s'est trop focalisé sur les freins pour Márquez

Casey Stoner juge que Honda a fait une erreur en développant sa moto autour de Marc Márquez et de son habileté unique au freinage, au point de créer de grandes faiblesses dans d'autres domaines.

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Casey Stoner a pris sa retraite sportive fin 2012, au moment même où Marc Márquez s'apprêtait à rejoindre la catégorie reine. Sans cette décision précoce de l'Australien, qui n'avait alors que 27 ans, les deux champions auraient formé l'un des line-ups assurément les plus excitants du MotoGP. Ils sont toutefois restés dans le même groupe, Stoner prenant durant trois ans un rôle de pilote essayeur, jusqu'à ce qu'il se sente poussé vers la sortie.

Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, mais le double Champion du monde n'a pas oublié le caractère de la RC213V qu'il pilotait en test et qui, selon lui, s'est trop fortement orientée vers un domaine bien spécifique, répondant au talent de Márquez.

"Marc, tout le monde sait qu'il est incroyablement talentueux. Il a un temps de réaction sans égal. Il a toujours été très rapide pour réagir quand il perd l'avant", explique aujourd'hui Stoner. "Mais je pense qu'une erreur que Marc et son équipe ont faite les premières années, c'est qu'il était toujours fort sur les freins et cela a fait de cette moto une machine qui n'était bonne que sur les freins. Or si vous avez une énorme force sur votre moto, vous créez une énorme faiblesse dans d'autres domaines."

"Quand je faisais des essais pour Honda, l'accent était fortement mis sur le freinage et la stabilité au freinage, mais ensuite [la moto] ne passait pas les virages", se souvient-il. "Marc est très bon pour, disons, masquer certains des problèmes. Il est très bon, il s'en sort grâce à ses freinages tardifs dans les bagarres. Mais je crois qu'ils ont eu des soucis en 2015, quand il n'a pas gagné le championnat et qu'ils ont dû en revenir à un châssis de deux ans auparavant, simplement pour retrouver des sensations, de la confiance et qu'il puisse mieux faire tourner la moto en milieu de virage."

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Une dépendance de plus en plus nette

Titré avec Honda en 2011, Stoner a vu Márquez lui succéder au palmarès du constructeur, avec pas moins de six sacres en sept ans, mais aucun autre pilote du groupe n'a depuis été en mesure de mener la RC213V aussi haut.

Si d'autres ont réussi à signer quelques victoires sur cette période, le #93 a bel et bien pris une place écrasante dans les résultats de Honda, et cette tendance n'a fait que s'accentuer au point qu'en 2019 il a marqué 420 points sur les 426 qui ont permis au HRC de remporter le titre constructeurs et sur les 458 qui lui ont valu le titre par équipes. Seulement, sa blessure dans la foulée, lors de la première manche de 2020, a mis en évidence ce qui était devenu une dépendance de la marque pour son pilote star avec des performances désormais en chute libre. Il aura fallu attendre qu'il puisse reprendre la compétition, cette année, pour que le HRC s'impose à nouveau.

Alors que l'ensemble des pilotes Honda se plaint particulièrement de la partie arrière de la moto et de son manque de traction, le développement a semblé repartir sur de bons rails lorsque le champion espagnol a été suffisamment remis pour reprendre le guidon, et la saison 2022 est désormais attendue comme celle d'un possible retour au premier plan, si les conditions physiques du pilote le permettent.

"En étant assis dans mon canapé, je ne peux pas dire ce qui s'est passé récemment, mais je sais aussi que dans mes premières années chez Ducati, j'étais l'un des seuls devant et les autres avaient du mal et étaient plus loin. Et je n'ai jamais trouvé cette moto si mauvaise, on arrivait à gagner avec et à monter sur le podium", se souvient Stoner en tentant de faire un parallèle.

"Chaque pilote est différent et veut des choses différentes, alors il est très difficile de dire si c'est un problème de Honda ou autre. Comme je l'ai dit, je ne peux pas juger de ce qui se passe depuis mon canapé, je ne peux que penser à mes années passées et, je suppose, à des soucis avec des châssis que j'ai testés pour Honda. On sait à quel point Marc est talentueux, mais Pol [Espargaró] commence à y arriver avec la Honda. Cela lui a pris un peu de temps, mais il commence à se rapprocher des avant-postes, alors peut-être qu'il a trouvé ce dont il avait besoin."

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