Syahrin : "J'essaie de garder les pieds sur terre"

Si le meilleur temps signé par Johann Zarco lors de la toute dernière journée d'essais de l'hiver a envoyé un signal fort à l'ensemble du MotoGP, cette performance a aussi occulté celle du nouveau coéquipier du Français, Hafizh Syahrin.

Le Malaisien, qui n'avait pas participé aux trois premières journées d'essais dans son pays, à Sepang, a été parachuté au sein de l'équipe Tech3 en remplacement express de Jonas Folger, et n'a pas eu la partie facile en prenant le train en marche.

Et avec un palmarès plutôt faible en Moto2, comprenant seulement deux podiums décrochés en 2017, et le statut peu flatteur de "pilote payant" en raison du sponsor Petronas dont il fait bénéficier la structure d'Hervé Poncharal, il aurait été facile de tirer à boulets rouges sur le jeune rookie.

Mais force est de constater que ce dernier a loin d'avoir été ridicule. En effet, l'écart le séparant du meilleur temps est passé de 1"7 à 1"2 entre Buriram et Losail. Certes, dans les deux cas le meilleur temps a pour ainsi dire été l'œuvre de son coéquipier – Zarco a signé le deuxième chrono en Thaïlande, mais à une poignée de centièmes de la référence de Pedrosa – mais la progression n'en demeure pas moins significative.

D'ailleurs, si l'on s'en tient à comparer à ce qui est comparable, c'est-à-dire la performance du Malaisien par rapport non pas à son illustre coéquipier, mais aux autres petits nouveaux du MotoGP, celui-ci a fait forte impression.

Deuxième rookie le plus rapide

Car avec le 16e chrono aux temps combinés à l'issue des tests de Losail, le numéro 55 représente ni plus ni moins que le deuxième rookie le plus rapide, à un peu plus de deux dixièmes du Champion Moto2 en titre, Franco Morbidelli.

Alors que ces derniers essais ont été mis à profit par Syahrin pour progresser sur la compréhension des pneus, l'électronique et le traction control, le Malaisien a tenu à saluer le travail réalisé par son équipe, qui lui permet d'envisager la première manche de l'année sous un bon angle. "Je suis très content du travail que nous avons réalisé sur ces trois jours", a-t-il indiqué. "Je ne pensais pas aller dans la fenêtre basse des 1'55, et j'ai même été à moins d'une seconde avant que Zarco ne fasse son temps. Et on sait que Zarco est spécial sur cette piste. Je suis très content du travail de l'équipe, de mon travail, et nous comprenons mieux la moto désormais, ainsi que l'électronique. Nous comprenons l'évolution du pneu, nous avons essayé de faire une distance de course à la fin."

Néanmoins, tout n'est pas rose pour l'impétrant, dont une chute lors de la dernière journée lui a rappelé que son adaptation pour le moins précipitée à la discipline n'était pas encore totalement achevée. "Je n'ai pas été très chanceux dans le dernier virage, où j'ai eu un petit accident", explique-t-il. "Mais, oui, j'ai un bon rythme pour la course et j'espère que je peux revenir avec de bonnes sensations durant le week-end de course. Je vais continuer à m'entraîner physiquement pour être prêt, vu que c'est ma première course dans la catégorie reine, donc je suis nerveux bien sûr. J'essaie donc de garder les pieds sur terre pour être capable de contrôler mes nerfs."

Une approche tempérée donc, et qui fait le bonheur pour l'instant de son patron, Hervé Poncharal, passé récemment par des moments pour le moins difficiles avec le forfait pour l'ensemble de la saison de Jonas Folger, mais qui est au final ravi de sa bonne pioche avec Syahrin. "Je suis plus que content avec la performance de notre pilote malaisien, il est incroyable", a ainsi indiqué le Français au site officiel du MotoGP. "Je pense vraiment qu'il mérite d'être suivi."

Il le sera à n'en pas douter, et ce dès la première manche de la saison, désormais dans un peu plus d'une semaine au Qatar.