Tardozzi : "Arrêtons de dire que Ducati fausse les résultats"
Ducati s'agace des nouveaux soupçons de consignes d'équipe en faveur de Pecco Bagnaia au GP de Malaisie. La marque n'y aurait songé que si son pilote avait été dans une situation susceptible de lui donner le titre dès ce dimanche.
Le Grand Prix de Malaisie a une nouvelle fois offert un duel entre Pecco Bagnaia et un autre membre de l'armada Ducati, et rouvert le débat sur les consignes d'équipe. Longtemps positionné dans le sillage du leader du championnat, Enea Bastianini a bel et bien tenté sa chance en s'emparant de la tête mais cela n'a duré que trois tours, avant que Bagnaia reprenne l'avantage.
Le pilote Gresini, qui sera promu dans l'équipe d'usine en 2022, a assuré qu'il avait fait tout son possible pour remporter la course, sans prendre de risques inconsidérés, et ce même si un message sur son panneau l'a informé de la présence de Bagnaia derrière lui. Davide Tardozzi, déjà agacé par les commentaires évoquant des consignes d'équipe avant la course, assure que rien n'a changé et que si Bagnaia a gagné, c'est tout simplement parce qu'il était le plus performant ce dimanche.
"Pour effacer tous les doutes : Enea se bat pour la troisième place du championnat face à Aleix Espargaró et a clairement besoin de points", a déclaré le team manager de l'équipe Ducati officielle à Sky Sport Italia. "À un moment, il a réussi à doubler Pecco et à passer trois tours devant, mais il a ralenti. Regardez les chronos qu'Enea a fait quand il était devant et ceux quand il était derrière Pecco. En tête, il roulait en 2'01"1, puis quand il s'est retrouvé derrière il était à nouveau en 2"00"6."
"Si on a l'avantage, on fait aussi ces chronos quand on est devant. Enea a fait une excellente course, il sera un prétendant au titre l'an prochain, mais arrêtons de dire que Ducati fausse les résultats. J'insiste sur le fait que la seule chose que nous disons est de ne rien faire de dangereux. Il faudrait aussi commencer à croire ce que disent les pilotes."
Ducati aurait imposé des consignes si elles pouvaient donner le titre
Pecco Bagnaia s'est amusé de la situation sur Instagram dans un message précisant que la seule instruction en sa faveur était... d'avoir un hot dog à l'arrivée. Et si Ducati n'a pas imposé à Enea Bastianini de céder dans leur duel, c'est aussi parce que la victoire du #63 n'était pas suffisante pour lui assurer le titre mondial dès ce week-end. La situation aurait changé si Fabio Quartararo avait été doublé par Marco Bezzecchi , privant le pilote Yamaha de ses dernières chances au championnat.
"On regardait surtout l'écart avec Fabio et Marco parce que si Marco arrivait à doubler Fabio, on aurait vraiment envisagé des consignes puisqu'une victoire pour Pecco lui aurait aussi donné le championnat", a expliqué Paolo Ciabatti, directeur sportif de Ducati, au site officiel du MotoGP. "Quand on a vu que [Bezzecchi] était revenu à moins d'une seconde puis que l'écart a grandi, on s'est dit 'bien, laissons faire'."
Fabio Quartararo et Marco Bezzecchi
"Si Marco avait été troisième, on aurait songé à quoi faire parce que cela aurait été très important pour nous de profiter de cette opportunité", a ajouté le dirigeant. "Mais quand on a vu que Fabio était confortablement troisième, on s'est dit 'laissons les pilotes faire de leur mieux'."
Bezzecchi n'ayant pas doublé Quartararo, Ducati en est resté à son principe habituel. "On n'arrête pas de dire aux pilotes Ducati de ne pas faire de dépassement dangereux", a martelé Tardozzi, qui minimise le message apparu sur le panneau de Bastianini : "Il est également normal de leur dire qu'il y a un pilote Ducati derrière eux. Par ailleurs Fabio remontait et il faut le féliciter pour ça parce qu'il a fait une bonne course, comme un champion."
Le débat autour des consignes risque de prendre fin puisque Pecco Bagnaia n'aura pas véritablement besoin de l'aide des autres pilotes du constructeur italien à Valence. Son avance de 23 points sur Fabio Quartararo signifie qu'il deviendra Champion du monde si le Français ne s'impose pas et Ciabatti préfère s'amuser de la situation.
"Il y aura des 'consignes de constructeur' : Ducati devra gagner à Valence, quel que soit le pilote parce que si Ducati gagne et que Fabio est deuxième, il ne pourra pas être Champion. C'est une blague mais tout le monde a parlé de consignes d'équipe donc à la prochaine course, on pourra dire qu'il y a une consigne : un pilote Ducati doit gagner, peu importe lequel."
Avec Matteo Nugnes
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