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Tech3 : Pas de plan pour laisser partir Oliveira "pour le moment"

L'équipe française couve une pépite dans un contexte où KTM se retrouve privé de l'un de ses pilotes factory pour la saison prochaine. Or, envisager perdre un pilote du calibre d'Oliveira, à un stade si avancé du marché des transferts, n'a pas de quoi réjouir Hervé Poncharal.

Miguel Oliveira, Red Bull KTM Tech 3

Gold and Goose / Motorsport Images

Après avoir accompagné avec brio les débuts en catégorie MotoGP de Johann Zarco, Hervé Poncharal et son équipe encadrent cette année un autre pilote prometteur, Miguel Oliveira. Si prometteur, même, que son nom est celui qui circule le plus pour remplacer le Français au sein de l'équipe officielle la saison prochaine, dans un mouvement du marché qui n'était pas prévu. Or pour le patron d'équipe français, difficile d'envisager perdre sa nouvelle pépite alors même qu'il commence à grimper dans la hiérarchie, aidé par les évolutions fournies par KTM.

"On est plus qu'heureux et impressionnés [par Miguel]", se félicitait-il auprès du site officiel du MotoGP pendant le Grand Prix de Grande-Bretagne. "Il y a des améliorations depuis la réception d'évolutions, le lundi après le GP de République Tchèque. Miguel a montré en piste que c'était un grand bonus. Le GP d'Autriche était de loin sa meilleure course [à ce stade] et je pense que les nouvelles pièces aident beaucoup."

Le pilote portugais a d'emblée su mettre à profit les mises à jour qui lui ont été fournies, en obtenant son premier top 10 (une huitième place) au Red Bull Ring, de quoi gagner trois places d'un coup au championnat – avant d'en reperdre deux dans son abandon malchanceux à Silverstone. "On est heureux", saluait Hervé Poncharal. "On se bat tous dans le groupe KTM pour avoir une moto compétitive et les trois pilotes qui ont la nouvelle spec – Pol, Johann et Miguel – montrent qu'ils resserrent l'écart avec les gars de devant."

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Un team manager heureux… mais qui pourrait devoir laisser filer son pilote ? Imaginer le remplacer en 2020 n'est pas une mince affaire. "Vous avez un nom pour un pilote Moto2 qui a fait ses preuves ? Donnez-moi un nom ! […] Ce que je souhaite dire est qu'on a travaillé dur pour avoir Miguel et Brad [Binder] l'an prochain dans notre line-up. Je ne vais pas dire qu'on se bat pour ça, mais pour moi c'est une dream team et c'est celle que j'aimerais avoir en 2020."

"Bien sûr, quand on a entendu la décision de Johann Zarco de partir, on a [demandé à KTM] : 'Envisagez-vous de prendre Miguel ?' Pour le moment, ils m'ont dit : 'On n'a pas de plan pour faire bouger Brad ou Miguel de ton équipe'. Donc je garde ces deux pilotes pour le moment, c'est le plan. Je ne dis pas que je me bats pour ça, je fais partie du groupe KTM et je travaille dans son intérêt, mais pour le moment, il n'y a pas de tel plan, et on verra en octobre. Encore une fois, donnez-moi juste le nom d'un pilote Moto2 solide…"

Syahrin sur le marché

Sans aller jusqu'à explorer le paddock Moto2, Hervé Poncharal a sous la main un pilote qui prolongerait volontiers l'aventure au sein de son équipier. Hafizh Syahrin sait depuis deux mois qu'il sera remplacé l'année prochaine par Brad Binder et si, dans un premier temps, il espérait pouvoir compter sur Tech3 pour l'accompagner dans son retour en Moto2, le GP d'Autriche a tout chamboulé. Car, à la veille de l'annonce de la décision choc de Johann Zarco, KTM révélait son retrait de la catégorie intermédiaire, ce qui allait provoquer le départ également de l'équipe de Bormes-les-Mimosas vers le Moto3.

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Syahrin pense-t-il avoir désormais des chances de rester dans ce paddock ? "C'est difficile à dire, parce que KTM a besoin de prendre une bonne décision pour remplacer Zarco et Tech3 a aussi besoin de temps pour les rencontrer pour voir qui pourrait remplacer [Miguel] s'il va dans l'équipe officielle", détaillait le Malaisien à Silverstone. "Je n'ai idée pour le moment, j'attends juste. On va voir ce qui va se passer dans les prochains jours ou les prochaines semaines."

Hafizh Syahrin, Red Bull KTM Tech 3

Sachant bien que ses chances réalistes de rester en MotoGP sont réduites à peau de chagrin, c'est surtout vers le Moto2 que se tourne le Malaisien. "J'aimerais rester en MotoGP. Mais si je n'ai pas d'opportunité, comme Lüthi par exemple, je vais clairement retourner en Moto2, essayer de bien faire et ensuite on verra pour l'avenir. Je ne sais pas, je n'ai pas d'idées, j'essaye juste de faire de mon mieux", admettait-il. "Pour le moment, je n'ai pas de discussions très avancées. Il y a des rumeurs à ce sujet. Je veux rester en Championnat du monde et même en MotoGP si c'est possible, mais je sais qu'il n'y a pas de place pour le moment. Alors pourquoi pas faire un pas en arrière en Moto2, mais je négocie encore avec des équipes", ajoutait Syahrin, qui bien qu'il indiquait en Grande-Bretagne avoir "quelques options" en Moto2, voit le plateau se remplir à vue d'œil…

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Le risque de ne plus pouvoir revenir

Des quatre pilotes actuels de KTM en MotoGP, Syahrin est sûrement celui qui comprend le mieux les difficultés que rencontrent Zarco, lui aussi ayant bien du mal à passer de la M1 à la RC16. "Ça a été une grande surprise pour tout le monde. Bien sûr, Zarco est un bon pilote et il est aussi très rapide, mais ce qu'il a dit est vrai : il a besoin de prendre du plaisir avec la moto, d'avoir le sourire et d'essayer de monter sur le podium", observe le Malaisien, mais il juge surtout que son ancien coéquipier a pris un risque : "Je ressens la même chose que lui, mais il faut penser à ce qu'on peut faire. Si j'étais à sa place… Ne pas avoir l'opportunité de rejoindre une autre équipe parce qu'elles ont toutes déjà signé avec des pilotes […], et soudain prendre une décision comme ça… Je ne suis pas sûr. C'est en partie positif et en partie non. Pour moi il faut juste se dire qu'on continue à pousser et à travailler dur."

Au final, le regard qu'il porte sur la situation de Johann Zarco semble le rapprocher de la réflexion qu'il se fait à titre personnel : dès lors que l'on quitte le MotoGP, on prend le risque de ne plus pouvoir y revenir… "C'est difficile. Comme l'a dit Hervé quand Jonas [Folger] s'est arrêté parce qu'il avait des problèmes physiques, quand on s'arrête c'est difficile de revenir en MotoGP. Mais si vous avez l'opportunité d'aller avec la meilleure équipe pour gagner et remettre votre nom au sommet, pourquoi pas essayer et ensuite voir, car bien sûr ça ouvrira des opportunités, cependant il faut vraiment bien planifier les choses. Quand on prend une décision comme ça, il faut pousser vraiment fort pour montrer ce qu'on peut faire."

Avec Guillaume Navarro

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