Tests au Qatar : entre contrainte et avantage pour les pilotes Avintia
Enea Bastianini et Luca Marini, promus depuis le Moto2 et désormais coéquipiers chez Avintia, ne pourront expérimenter le pilotage de leur Ducati que trois semaines avant le premier Grand Prix et rouleront exclusivement à Losail pendant un mois. Un désavantage ?

Nul ne doit être aussi impatient de voir les MotoGP investir la piste cette année que Jorge Martín, Enea Bastianini et Luca Marini, les rookies recrutés par Ducati pour la saison à venir, qui n'ont pas encore eu l'opportunité d'engranger le moindre kilomètre au guidon de leur Desmosedici. Privés des tests qui lancent habituellement au mois de novembre, en Espagne, la préparation de la saison suivante, puis des essais prévus à Sepang en février, ils doivent patienter jusqu'au 5 mars, trois semaines seulement avant leur premier Grand Prix dans la catégorie reine.
Malgré le report de leurs premiers essais, les deux pilotes Avintia ont pu commencer à se préparer, notamment en enfourchant leur machine, l'occasion au moins de se faire une idée de ce que sera leur position de pilotage. "C'était fantastique !" témoigne Luca Marini. "J'étais monté sur la moto de Petrucci et celle de Dovizioso l'année dernière, mais elles avaient une position qui ne me plaisait pas et je ne m'étais pas senti très à l'aise. En montant sur la mienne, je me suis senti bien mieux. On a déjà apporté quelques améliorations en matière d'ergonomie, mais il faut encore que l'on y travaille en vue du Qatar."
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Le vice-Champion du monde Moto2 en titre et son ancien adversaire et désormais coéquipier dans l'équipe satellite Ducati, Enea Bastianini, ont également tous deux pu passer du temps avec leur nouveau chef mécanicien afin de commencer à préparer le travail qu'ils mèneront ensemble au stand.
"On s'est déjà vu, on a parlé et essayé de comprendre un peu nos méthodes de travail respectives", explique Marini au sujet de celui qui l'accompagnera, Luca Ferraccioli. "Je lui ai demandé le plus de choses possibles sur la Ducati et sur les pilotes qu'il a pu voir de près. On essaye de préparer au mieux le test du Qatar. Ce sera la première fois qu'on essaiera la moto et il y aura beaucoup de travail. C'est dommage qu'on n'ait pas pu l'essayer en novembre à cause du COVID-19. On partira avec un peu de retard, mais on va essayer de faire de notre mieux pour le combler et tout apprendre le plus vite possible."
"C'est une nouvelle moto, il va falloir que j'essaye de comprendre comment la faire fonctionner mais avant toute chose il va surtout falloir que je m'adapte à la nouvelle méthode de travail", pressent également Enea Bastianini, épaulé par l'ancien chef mécanicien d'Andrea Dovizioso. "Il y aura beaucoup plus d'électronique et beaucoup d'autres choses à régler, il faudra découvrir les pneus. Je crois qu'il faudra du temps, mais je suis motivé et j'ai hâte de commencer. Malheureusement, on n'a pas encore pu faire de tests, mais on va tout concentrer au Qatar."

En effet, les changements hivernaux engendrés par le COVID-19 ont également pour effet de concentrer les roulages sur une même piste pendant un mois. Au test du 5 mars réservé aux rookies et aux pilotes essayeurs suivront ainsi cinq jours d'essais collectifs à Losail, puis deux Grands Prix sur place, le traditionnel GP du Qatar suivi d'un GP de Doha mis en place pour pallier le report des épreuves américaines.
"Je pense que ce sera un avantage", estime Bastianini au sujet de ces 12 jours de roulage cumulés à Losail, "même si ça n'est pas très bon de rester toujours sur la même piste. J'aimerais bien changer, mais malheureusement c'est comme ça. Je crois surtout que j'aurai plus d'expérience pour la deuxième course."
"Rouler tout le temps sur la même piste, ça n'est bon pour aucun pilote", renchérit Marini. "Mais, là, il va y avoir beaucoup de choses à apprendre, ce sera donc sûrement un avantage pour nous. Peut-être qu'on sera plus préparés quand on arrivera au deuxième Grand Prix au Qatar, qu'on pourra y être plus proches des premiers, réduire l'écart dans nos chronos et à la fin de la course."
"Par contre, quand on arrivera sur d'autres pistes, à mon avis on sera plus en difficulté", craint le vice-Champion du monde Moto2. "L'année dernière, ils avaient fait un test à Valence, un autre à Jerez, puis en Malaisie et au Qatar : comme ça, on acquiert une connaissance de la MotoGP sur de nombreuses pistes différentes et à mon avis ça aide pour la saison. Là, on va bien l'apprendre au Qatar, mais c'est une piste très fluide, très large, elle me semble parfaite pour débuter avec la MotoGP mais une fois qu'on arrive à Jerez ou ailleurs on a plus de mal."
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L'un et l'autre, les pilotes Avintia pressentent que la première moitié du championnat sera pour eux la période la plus intense de la découverte et c'est vers la mi-saison qu'ils se tournent pour espérer formuler des objectifs. Pour le moment, "il n'y a aucune attente" répètent-il en chœur.
"Je pense que durant la première partie de la saison il faut juste que je comprenne comment fonctionne le MotoGP", explique Marini au site officiel du MotoGP. "Il y a tellement de choses différentes, ça change beaucoup du Moto2. Je pense aussi que le style de pilotage que requiert la Ducati n'est pas comme celui de la Moto2, alors ça ne sera pas facile au début, mais je vais essayer de rester calme et patient et de bien travailler avec l'équipe."
Et Bastianini de renchérir : "Il y a beaucoup de choses à comprendre sur la moto. En six jours seulement, je pense que ce sera un peu difficile avant [la première] course. […] À la mi-saison, on verra ce qu'on peut faire. Il est important d'être régulier pour apprendre des plus grands."

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Enea Bastianini , Luca Marini |
Équipes | Avintia Racing |
Auteur | Léna Buffa |
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