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Tito Rabat : "On m'enterre avant ma mort"

Face à des rumeurs de remplacement devenues très insistantes ces dernières semaines, Tito Rabat rappelle sa volonté de rester chez Avintia en MotoGP en 2021.

Tito Rabat, Avintia Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Il était le seul à disposer d'un contrat pour 2021 lorsqu'a débuté cette saison, ce qui semblait le mettre plus à l'abri que quiconque, et pourtant la place de Tito Rabat chez Avintia est très convoitée au point qu'il se sent menacé.

Alors que Johann Zarco, son équipier cette année, va être promu en 2021, dans l'équipe officielle ou chez Pramac, Enea Bastianini devrait succéder au Français et ainsi faire ses débuts dans la catégorie. L'identité du deuxième pilote est plus floue, le nom de Luca Marini ayant circulé chez Ducati afin qu'il soit lui aussi promu depuis le Moto2 en étant placé chez Avintia. Seulement voilà, l'équipe s'y oppose publiquement.

Si Rabat a un contrat pour la saison 2021, c'est que son partenaire, Esponsorama, apporte un budget important, dont Avintia ne peut se passer. Des rumeurs ont évoqué un rachat de l'équipe par la structure VR46, mais Valentino Rossi lui-même a assuré en marge du Grand Prix d'Émilie-Romagne que cela ne se ferait pas dès l'année prochaine. "Pour nous, c’est non pour 2021", a-t-il affirmé. "Mais en 2022, le MotoGP va beaucoup changer, alors il faut voir. En ce moment, nous sommes très heureux en Moto3 et en Moto2, parce que c'est à notre dimension. En MotoGP, il faut franchir un cap, donc ce n’est pas facile."

Malgré tout, la star de Tavullia continue d'espérer voir son frère dans la catégorie reine la saison prochaine. "Nous discutons pour Luca et nous espérons qu’il pourra avoir sa chance en MotoGP en 2021, peut-être avec Avintia et Ducati", assurait-il encore après les qualifications, allant à l'encontre de ce que Ducati affirmait quelques jours plus tôt. Or la seule option tangible pour permettre l'accession de l'actuel leader du Moto2 est bel et bien qu'il remplace Tito Rabat et la question est évidemment sensible.

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Engagé en MotoGP depuis 2016, le Champion du monde Moto2 2014 enchaîne les saisons difficiles, notamment depuis sa lourde blessure il y a deux ans. Alors qu'il n'a obtenu que deux arrivées dans les points cette année, ce qui peut ressembler à une campagne médiatique visant à le destituer pour qu'il soit remplacé par le frère de Valentino Rossi crée pour Tito Rabat un climat particulier.

"On m’enterre avant que je sois mort, mais on ne sait jamais", déclarait-il vendredi après les premiers essais du Grand Prix d'Émilie-Romagne. "Les choses changent tous les jours : un jour tu es devant et le suivant tu es dernier, c’est comme ça. Je me concentre sur les huit dernières courses et je ne pense qu’à ça. Au fond, j’aime faire de la moto et c’est pour ça que je suis là."

Lorsqu'il a été interrogé sur l'éventualité qu'il puisse être la victime collatérale d'une campagne médiatique visant à faire monter Marini en MotoGP, Rabat a botté en touche, assurant surtout qu'il se protège des rumeurs. "Je ne sais pas. Les médias ont une place importante en MotoGP. Je ne veux pas voir de 'fantômes' parce que je n'en tirerais rien de bon, je ne regarde même pas Instagram. Je ne me concentre que sur moi-même, et s’ils me retirent la moto parce qu’ils pensent que c’est ce qu’il faut faire, alors c'est parfait. Je ne veux pas non plus être là où l'on ne veut pas de moi. Il y a une différence entre ce que l'on voit et la réalité. C’est ma vérité, tout dépend du point de vue. Mais je ne suis pas si mauvais sur la moto."

Une porte de sortie en Superbike ?

"Je me concentre sur le fait de bien faire, d'améliorer ce que je peux améliorer, et il n'y a pas tant de choses que ça car je ne suis pas si mauvais. Je cherche à avoir de l'énergie pour que, si je reste l'année prochaine, je me donne à 300%, et que si je ne reste pas, je parte satisfait de mon travail", souligne Tito Rabat, qui semble donc accepter l'idée que cela puisse s'arrêter. Il assure toutefois que la décision finale lui reviendra : "Paolo [Ciabatti, le directeur sportif de Ducati Corse] a dit que la décision m'appartenait. Quand est-ce que je prendrai ma décision ? Je ne veux pas parler à chaud. Parfois les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être."

Une retraite est-elle possible pour le pilote de 31 ans ? "Je ne l’espère pas", répond le pilote espagnol. "Tous les jours, je montre que je ne veux pas prendre ma retraite, que je ne suis pas lent, que je m'investis plus que quiconque."

Si on m’offre une opportunité, j'essaierai de la saisir. Si on ne me la donne pas, il y a autre chose dans la vie. Mais il est clair que je veux rester en MotoGP.

Tito Rabat

S'il ne souhait pas raccrocher, Rabat pourrait en revanche se tourner vers le Superbike, où Ducati pourrait tenter de lui offrir une porte de sortie en lui confiant une Panigale. "C’est une autre option", confirme-t-il, "mais nous verrons ce qui est possible en MotoGP. Si nous attendons et que toutes les places sont prises ici et en Superbike, je vivrai ma vie en Andorre, ce qui est super bien ! Je m’entraînerai avec mes amis, je m'améliorerai et j’attendrai une opportunité. Je suis là parce que j’aime ça et que je veux m'améliorer. Je ne cherche pas le profit, je veux juste être le meilleur. Si on m’offre une opportunité, j'essaierai de la saisir. Si on ne me la donne pas, il y a autre chose dans la vie. Mais il est clair que je veux rester en MotoGP."

Rabat en appelle au soutien de Ducati

Pour défendre sa place, Rabat aimerait pouvoir prétendre à de meilleurs résultats, lui qui évolue sur une machine ancienne et qui déplore un soutien trop faible de la part de Ducati. "Si on regarde les résultats des courses, il n’y a rien de bon à en dire, mais le travail au quotidien c’est autre chose. Il faut s’entraîner, travailler, prendre les choses au sérieux et c’est ce que je fais. Je peux garder la tête haute en regardant les temps, nous sommes la seule équipe qui reste en 'troisième division', pour comparer avec le football, et on est là, à une seconde [en EL2 vendredi, ndlr], et la dernière fois à 0"7 du tour le plus rapide en course et derrière Petrucci [avant de chuter, ndlr]."

"À la fin, on se dit : ‘Je ne suis pas assez bon pour rester ni assez mauvais pour partir. Est-ce que je prends du plaisir ? Oui. Est-ce que je souffre ? Aussi'. Il faut évaluer la situation et je pense que je peux être bon. Un peu d'aide de Ducati pour faire mieux ? Ce serait bien", concède-t-il. "Ce que je vois de plus en plus clairement, c'est que j'ai besoin de soutien. Je suis à la hauteur et j'ai le niveau pour aller une demi-seconde plus vite, c'est certain. Mais j'ai besoin d'un peu d'aide."

"Quand j'étais chez Honda, j'étais le seul pilote à ne pas être sous contrat avec la marque. Maintenant, chez Ducati, je suis le seul pilote à ne pas être sous contrat avec l'usine. Une chance en cinq ans, non ? Je ne pense pas que je demande grand-chose, juste un peu de soutien."

Avec Germán Garcia Casanova

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