La transition depuis le Moto3 sera "très compliquée" pour Darryn Binder

Darryn Binder doit se préparer à une transition difficile du Moto3 au MotoGP selon Valentino Rossi et Lucio Cecchinello, premier patron dans la catégorie reine de Jack Miller, le seul autre pilote à avoir fait ce saut.

Darryn Binder

Darryn Binder

Gold and Goose / Motorsport Images

Cinq rookies sont attendus l'an prochain en MotoGP. Remy Gardner et Raúl Fernández vont rejoindre Tech3, Fabio Di Giannantonio pilotera une Ducati du team Gresini et Marco Bezzecchi est attendu chez VR46. Tous ces pilotes viendront du Moto2, contrairement au cinquième débutant, Darryn Binder, qui s'apprête à quitter le Moto3 pour RNF, nouveau nom de Petronas SRT. Seul Jack Miller a fait le saut entre les deux catégories sans passer par l'échelon intermédiaire et il est satisfait de ne plus être un cas à part.

"Je suis content pour lui", a déclaré l'Australien au site officiel du MotoGP. "Je suis content de ne plus être le seul, peut-être qu'on arrêtera d'en parler ! Il me pique ma spécificité mais c'est bien de voir ça. Darryn est un bon pilote et je pense qu'il réussira la transition. Je crois que faire ses débuts sur la Yamaha est une bonne option pour lui permettre d'apprendre et de comprendre les choses."

Dans l'équipe RNF, Darryn Binder va prendre la place de Valentino Rossi, qui estime que son successeur est un "pilote rapide" mais que "passer du Moto3 au MotoGP est très compliqué". "Ça ne sera pas facile pour Binder", a précisé le #46, estimant aussi que des débuts sur la M1 faciliteront la transition : "Ceci dit, la Yamaha n'est peut-être pas la plus compétitive, mais c'est une moto qui est assez naturelle à piloter alors ça pourrait l'aider. En tout cas, je suis curieux de voir comment ça se passera, ce sera sûrement un beau défi."

En 2015, c'est avec le team LCR que Jack Miller s'est confronté à ce défi et le patron de l'équipe satellite de Honda pense que Darryn Binder, riche d'une expérience de sept saisons en Moto3, parviendra à s'adapter à une machine beaucoup plus performante : "C'est évidemment un grand pas", a déclaré Lucio Cecchinello. "Je ne le recommanderais pas à tous les pilotes. Seuls quelques pilotes peuvent le faire et je pense que Binder est l'un d'entre eux."

Deux mondes opposés

Témoin de l'apprentissage auquel Miller a été confronté lors de sa première saison en MotoGP, Cecchinello a pu identifier les principales difficultés pour un pilote habitué à une moto moins puissante et surtout moins complexe. Binder devra apprendre à identifier précisément le potentiel de la Yamaha et découvrir les subtilités de ses réglages électroniques.

"Il y a deux choses essentielles. La principale est de comprendre la limite de la moto parce qu'elle est beaucoup plus lourde, elle a beaucoup plus de vitesse. La différence de sensations est impressionnante avec la puissance, la vitesse, l'accélération. Au début, les premières choses qui posaient problème à Jack, c'était d'avoir suffisamment de confiance avec l'avant et le pneu, et d'entrer sur les freins. Souvent, il avait du mal à trouver la limite, donc ça lui coûtait cher. Ça fait partie du processus d'apprentissage."

"Une autre chose assez difficile est de comprendre comment ajuster l'antipatinage : donner toutes les informations aux ingénieurs et qu'ils les traduisent en nombres à rentrer dans le logiciel. C'est assez compliqué. Il faut du temps mais je crois que les pilotes particulièrement doués peuvent y arriver en quelques mois."

Brad Binder pense que son frère aura besoin de temps

La promotion de Binder signifie que malgré la retraite de Valentino Rossi, il y aura toujours trois fratries en MotoGP puisque les Márquez et les Espargaró resteront et qu'il partagera les courses avec Brad Binder, présent dans la catégorie reine depuis la saison passée. L'aîné se réjouit de voir son petit frère le rejoindre.

"Ça sera super cool", a déclaré le pilote KTM. "La dernière qu'on a roulé ensemble avec Darryn, c'était en 2016 en Moto3. Donc ça fait un moment et je suis impatient de partager la grille avec Darryn. C'est vraiment incroyable pour lui et je suis impatient de le voir en piste."

Brad Binder espère aider son frère "par tous les moyens possibles" mais confirme que le saut depuis le Moto3 ne sera "pas facile" tant les machines sont différentes : "Passer d'environ 60 chevaux à près de 300, il y a une grosse marge. Passer de ces petites motos à une grosse moto est vraiment difficile, et toute la puissance et l'électronique rendent ça plus difficile. C'est sûr qu'il aura beaucoup de choses à apprendre mais je suis confiant, il fera un bon travail. C'est un grand garçon et je pense qu'il pourra faire un très bon travail en MotoGP, mais c'est sûr qu'il lui faudra du temps pour comprendre comment tout fonctionne."

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