La 3e place du championnat, l'autre enjeu du dernier Grand Prix

La 20e et dernière course de la saison MotoGP déterminera qui de Pecco Bagnaia ou Fabio Quartararo s'attribuera le titre de Champion du monde, mais une autre lutte opposant trois pilotes sera à suivre de près : celle qui met en jeu la médaille de bronze.

La lutte pour la 3e place au championnat MotoGP

L.B., Valence − Valence vibre à nouveau du son de ses bolides favoris, et comme à chaque finale du championnat, un air de fête règne sur le circuit Ricardo Tormo. À la tension qui commence à poindre en pensant à la course qui, dimanche, déterminera qui de Pecco Bagnaia ou Fabio Quartararo sera titré champion de la catégorie reine, mais aussi à l'aventure Suzuki qui se conclura dans une amertume impossible à dissimuler, s'ajoute cette folie douce toute particulière des derniers jours d'école.

Dès ce vendredi matin, cependant, il a fallu à chacun se plonger une 20e fois dans la concentration extrême que requiert un Grand Prix, mais aussi pour certains se focaliser sur un dernier objectif à poursuivre bien qu'il mobilise moins l'attention médiatique que le duel pour ce trophée suprême que l'on a vu se pavaner jeudi dans le paddock pour quelques séances photo destinées à faire monter un peu plus encore l'excitation.

La troisième place du championnat, en particulier, a de quoi livrer une ultime lutte intense entre ses prétendants, ceux-là même qui ont été exclus de la course au titre lors de la course précédente. Longtemps convaincu qu'il avait ses chances de l'emporter, Aleix Espargaró figure actuellement à cette troisième position, mais porte le poids d'une tournée outre-mer désastreuse. Dix-huit points en quatre courses, et voilà que le pilote Aprilia a dit adieu au titre, allant jusqu'à publiquement s'agacer de cette dégringolade si cruelle pour une équipe qui a tant brillé durant les premières semaines du championnat.

"Je suis vraiment un compétiteur, or plus vous êtes rapide, plus vous faites de bons résultats et plus vous en voulez. On ne devient pas plus heureux et plus détendu, c'est le contraire. On en veut plus, on pousse plus fort, ça n'est jamais suffisant", tente d'expliquer l'Espagnol, toujours si entier. "J'ai peut-être été trop critique avec le team lors des dernières courses, mais c'était ce que je ressentais à ce moment-là. C'était peut-être une erreur de le dire à tout le monde et ça aurait été mieux d'en discuter en interne, mais je suis comme je suis."

"Notre saison a été incroyable", rappelle Espargaró, auteur de sa première victoire mais aussi de cinq autres podiums et deux pole positions. "L'année dernière, on a fêté le podium de Silverstone comme une victoire, comme quelque chose d'historique, et cette année, on a gagné une course, on a fait six podiums, des pole positions, on s'est battu pour le titre jusqu'au bout. Peu importe ce qui se passe ce week-end à Valence, notre saison vaut un dix."

Lui qui ne s'est jamais classé plus haut que septième au championnat et a plus souvent évolué hors du top 10, le voici certain de boucler une saison qui restera marquante dans son parcours, quel que soit l'issue de la course de dimanche. Mais pas question de renoncer si près du but à la médaille de bronze, aussi modeste soit-elle en comparaison de ses ambitions profondes.

Il lui faudra pourtant prendre garde à ses arrières, tant Enea Bastianini apparaît menaçant dans ses rétros. Distancé de seulement un point, celui qui a systématiquement battu le pilote Aprilia lors des six dernières courses a les babines retroussées du chacal prêt à porter la dernière attaque sur sa proie, bien qu'il minimise publiquement l'importance de ce résultat. "Ce serait la cerise sur le gâteau pour clore le championnat de la meilleure façon. Mais si jamais on n'y arrivait pas, je crois qu'on aura quand même fait du bon travail", juge le pilote italien, qui a mené le team Gresini trois fois à la victoire et s'est alterné, avec Espargaró, en tête du classement général en début de championnat jusqu'à la première victoire de Quartararo au Portugal.

"Je crois qu'on a fait une bonne saison. Il y a évidemment eu des périodes sans, mais heureusement il y a eu plus de bonnes périodes, alors je suis content", retient-il. "J'ai fait certaines courses qui n'étaient pas très belles, des courses où j'aurais pu mieux faire si j'avais réagi différemment, alors j'ai quelques regrets, mais c'est ma deuxième année et je n'espérais pas la perfection. L'objectif était de grandir et je crois que ça a été le cas."

Enea Bastianini a grandi, en effet, au point qu'il rejoindra dès mardi l'équipe officielle Ducati pour y prendre la place de Jack Miller. Avant cela, les deux hommes sont toujours opposés au classement général, puisque l'Australien, resté en lice pour le titre jusqu'à Phillip Island, conserve lui aussi une chance mathématique de monter sur scène lors du gala qui, dimanche soir, attribuera officiellement le trophée au champion et les médailles d'argent et de bronze aux plus performants de ses opposants.

Miller a fort à faire, cependant, et dans une situation opposée à celle de son coéquipier, il doit compter sur un cataclysme pour ses rivaux afin de l'emporter, affichant aujourd'hui 22 points de retard sur Bastianini et 23 sur Espargaró. Il doit aussi prendre garde à ne pas rétrograder plus, mathématiquement toujours à la portée de Brad Binder (21 points) et Johann Zarco (23). "J'espère dire adieu à Ducati en obtenant un dernier résultat important. Mathématiquement, j'ai encore une chance de finir troisième du championnat. Ça ne sera pas facile, mais jusqu'au bout, on va travailler pour essayer d'atteindre cet important but ensemble", assure-t-il.

Les ambitions des uns s'imbriquent dans celles des autres, puisqu'Espargaró et Bastianini peuvent rêver mieux encore que de la troisième place. Ils ne sont en effet qu'à 23 et 24 points de Quartararo, ce qui signifie qu'une victoire de l'un d'eux et une nette contre-performance du Français pourrait permettre de chambouler un peu plus encore la hiérarchie qui s'est dessinée et hisser l'un d'eux in extremis à la deuxième place.

Les premières places du championnat avant le GP de Valence :

Pos. Pilote Pts Qatar Indonesia Argentina United States Portugal Spain France Italy Spain Germany Netherlands United Kingdom Austria San Marino Spain Japan Thailand Australia Malaysia Spain
1 Italy P. Bagnaia 258 - 1/15 11/5 11/5 8/8 25/1 - 25/1 - - 25/1 25/1 25/1 25/1 20/2 - 16/3 16/3 25/1 -
2 France F. Quartararo 235 7/9 20/2 8/8 9/7 25/1 20/2 13/4 20/2 25/1 25/1 - 8/8 20/2 11/5 - 8/8 - - 16/3 -
3 Spain A. Espargaró 212 13/4 7/9 25/1 5/11 16/3 16/3 16/3 16/3 11/5 13/4 13/4 7/9 10/6 10/6 16/3 - 5/11 7/9 6/10 -
4 Italy E. Bastianini 211 25/1 5/11 6/10 25/1 - 8/8 25/1 - - 6/10 5/11 13/4 - 20/2 25/1 7/9 10/6 11/5 20/2 -
5 Australia J. Miller 189 - 13/4 2/14 16/3 - 11/5 20/2 1/15 2/14 16/3 10/6 16/3 16/3 - 11/5 25/1 20/2 - 10/6 -
6 South Africa B. Binder 168 20/2 8/8 10/6 4/12 - 6/10 8/8 9/7 8/8 9/7 11/5 5/11 9/7 8/8 13/4 20/2 6/10 6/10 8/8 -
7 France J. Zarco 166 8/8 16/3 - 7/9 20/2 - 11/5 13/4 16/3 20/2 3/13 - 11/5 - 8/8 5/11 13/4 8/8 7/9 -
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