Actualités

Valentino Rossi ne s'attendait pas à une saison si compliquée

Valentino Rossi ne pensait pas que le championnat 2020 serait autant troublé par le coronavirus, qui a imposé de lourds protocoles et un calendrier avec des circuits visités à des moments inhabituels dans l'année. Le pilote Yamaha dresse un bilan sévère de sa saison et il reconnaît qu'il devra faire mieux en 2021.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

La pandémie de COVID-19 a profondément troublé le déroulement de la saison en MotoGP. La Dorna a dû remodeler le calendrier et le championnat n'a pas pu quitter l'Europe, les pilotes devant se contenter de 14 épreuves au lieu des 20 initialement prévues. Des protocoles stricts ont également été mis en place pour isoler les équipes et des tests PCR ont été pratiqués à l'entrée des circuits sur chaque Grand Prix.

Valentino Rossi a été l'un des deux pilotes du MotoGP privés de courses en raison d'une infection au COVID-19, avec Iker Lecuona. Au delà de son cas personnel, le sextuple Champion de la catégorie estime que le virus a bouleversé l'ensemble du championnat dans des proportions qu'il n'avait pas envisagées, non seulement en raison d'une saison au rythme soutenu et avec de lourds protocoles à respecter, mais aussi à cause d'épreuves déplacées de plusieurs mois, et donc disputées dans des conditions météo auxquelles les pilotes n'étaient pas habitués.

"Je ne m'attendais pas à ce que cette situation d'urgence liée au Covid change à ce point le championnat, mais ça a été dur", a reconnu Rossi. "Ça a été un championnat beaucoup plus compliqué que la normale. Parce qu'avec cette chose-là, tout est difficile à faire, il est difficile de voyager. On n'a été que sur quelques pistes, on a couru deux fois [au même endroit]. Et puis on s'est souvent rendus sur des pistes hors saison. Alors je dois dire que c'est un championnat difficile pour tout le monde."

Lire aussi :

Les pneus étaient parfois inadaptés aux conditions de piste puisque Michelin n'a pas pu se préparer aux températures rencontrées sur plusieurs circuits : "Parfois, comme à Jerez, il fait trop chaud, parfois, comme au Mans, il fait trop froid. Mais en tout cas, nous avons les mêmes pneus que dans une saison normale, donc c’est très difficile à gérer. C'est également difficile de rouler sur un faible nombre de circuits, et aussi de rouler deux fois d’affilée sur le même circuit. C’est une saison difficile pour tout le monde. C’est sûr que c’est ça ou rien, donc c’est mieux de rouler comme ça, mais cette situation a un gros effet sur le championnat." 

Rossi a du mal à dégager du positif de cette année très troublée, dans laquelle il estime ne pas avoir concrétisé assez d'occasions : "C'est la fin d'une saison très compliquée pour tout le monde, et pour moi également, parce qu'on a eu de bonnes performances, mais on n'a pas fini certaines courses, on a manqué de chance, j'ai fait des erreurs", a-t-il résumé au micro du site officiel du MotoGP. "Au final, il ne reste pas grand-chose."

Rossi estime qu'il n'a pas été au niveau de la Yamaha

Cette saison 2020 a en effet été l'une de ses plus difficiles depuis les débuts de Valentino Rossi à ce niveau, il y a 20 ans, à l'époque des 500cc. Les 66 points inscrits par le Docteur sont peu significatifs dans un calendrier réduit à 14 dates, mais sa 15e position au championnat reste inédite pour un pilote qui comptait jusque-là comme plus mauvais résultats deux septièmes places, en 2011 lors d'une saison difficile chez Ducati, et l'an dernier.

Rossi est le seul pilote disposant d'une Yamaha à ne pas être monté sur la première marche du podium en 2020. Ce podium, le pilote italien ne l'a vu qu'une seule fois, lors du second rendez-vous de Jerez, une semaine après un abandon sur le même circuit en ouverture de la saison, à la suite d'un souci technique. Rossi a décroché plusieurs résultats encourageants lors des courses suivantes, avec la cinquième place à Brno puis lors de la première manche du Red Bull Ring, et la quatrième au Grand Prix de Saint-Marin, où il a occupé la troisième position jusqu'au dernier tour. Durant l'été, seule la seconde course de Spielberg, conclue à la neuvième place, a été plus mauvaise pour lui.

Rossi était sixième du championnat après le Grand Prix de Saint-Marin, à seulement 18 points d'Andrea Dovizioso, alors leader. Les six courses suivantes ont été cauchemardesques pour le #46, à terre successivement à Misano, à Barcelone et au Mans, avant qu'une contamination au COVID-19 ne le prive des deux courses du MotorLand Aragón. Pour son retour à Valence, Rossi a vite dû renoncer suite à une panne technique que Yamaha n'avait plus connue depuis 12 ans. Deux modestes 12e places, à Valence et à Portimão, sont venues conclure une saison bien en dessous des attentes du sextuple Champion du MotoGP, qui se montre assez sévère au moment de tirer un bilan et de s'attribuer une note, estimant qu'il n'a pas été au meilleur niveau possible avec la moto.

"C'est difficile de donner un chiffre, mais c'est clair que je ne suis pas content", a-t-il reconnu. "Ça a été une saison difficile, surtout parce qu'on n'a pas beaucoup marqué, on n'a que très peu de points. J'ai parfois fait de bonnes courses, après Jerez 2, j'ai pu me montrer rapide, mais malheureusement je n'ai pas pu obtenir d'autre podium et je n'ai marqué que peu de points. Je pense donc que je me donne 5 [sur 10], et vu que la moto a beaucoup gagné je donne à Yamaha au moins 7."

Valentino Rossi se souviendra cependant du premier dimanche à Misano, au cours duquel les pilotes du team VR46 ont signé un doublé en Moto2, avec la victoire pour son demi-frère Luca Marini, et où il a pu fêter un nouveau doublé en MotoGP, cette fois pour deux autres membres de son Academy, Franco Morbidelli et Pecco Bagnaia, qu'il a failli accompagner sur le podium. "Il y a eu de bons moments, comme la première course de Misano où [Joan] Mir m'a malheureusement battu à la fin mais où j'ai presque fait le podium. J'ai fait une belle course, Franco a gagné devant Pecco, et puis Luca [Marini] et Bez [Marco Bezzecchi] ont fait un doublé en Moto2, alors ça a été une très belle journée pour l'Academy." 

Je dois beaucoup travailler sur moi-même.

Valentino Rossi

Après cette année atypique, Valentino Rossi s'apprête à se lancer dans une nouvelle aventure en rejoignant le team SRT, tout en restant pilote d'usine Yamaha. Il recevra le même équipement que Maverick Viñales et Fabio Quartararo et sera toujours intégré au développement de la M1. Les trois pilotes attendent des progrès sur la machine japonaise après une fin de saison très difficile mais Rossi demande moins de modifications profondes, espérant surtout être mieux entendu par les ingénieurs d'Iwata, après avoir senti peu d'évolution sur sa machine ces dernières années.

Rossi est prêt à se remettre en question et il a ciblé les domaines dans lesquels il doit progresser, à l'image des qualifications, un exercice dans lequel de bonnes performances sont devenues indispensables pour espérer briller en course mais qui lui a souvent posé problème cette année. Le pilote Yamaha ne compte que six qualifications sur les trois premières lignes en 12 courses disputées, et il n'a été vu qu'une seule fois parmi les trois premiers, à Barcelone. Rossi compte aussi sur une moto capable de jouer les premiers rôles sur l'ensemble de la saison.

"Je dois beaucoup travailler sur moi. On doit progresser dans certains domaines, comme les qualifications, qui sont très importantes maintenant. On va tout donner pour faire un bon travail cet hiver avec Yamaha, pour essayer de progresser dans certains domaines. Ces dernières années et cette année, on était fort en début de saison, mais ensuite, dans la deuxième moitié, on a souffert par rapport à nos rivaux, parce qu'ils ont pu apporter des nouveautés, et en fin de saison, ce n'était pas facile avec la Yamaha. L'an prochain, ce sera un défi difficile. Il faut qu'on soit prêts pour la première course."

Désireux de retrouver une situation plus paisible, Rossi souhaite que le calendrier 2021 du MotoGP puisse être maintenu en l'état, sans nouveaux changements provoqués par le coronavirus. "J'espère que ce sera mieux l'année prochaine, mais je pense que ce sera le cas. Car à mon avis la clé sera de faire les courses européennes à la date classique, donc aller à Jerez en mai, aller à Barcelone en juin, au Mugello idem, etc. Ce que j'espère, c'est que l'année prochaine les courses européennes, au moins, pourront se faire sur des pistes toujours différentes et à la bonne date. Si on fait comme ça, ce sera déjà à mon avis un championnat de bon niveau. On verra l'année prochaine." 

Avec Léna Buffa

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent L'évolution des teams satellites a fait éclore la jeune génération
Article suivant Selon Márquez, Quartararo ignorait comment gérer la pression du titre

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France