Viñales croit dur comme fer au titre si Yamaha suit son approche
Maverick Viñales assure que ce n'est pas en tentant de corriger à tout prix les problèmes d'adhérence à l'arrière de la Yamaha qu'il disposera d'une chance de coiffer la couronne mondiale qui lui tend mathématiquement les bras.

L'étrange championnat MotoGP 2020 voit un pilote n'ayant pas remporté le moindre Grand Prix (ni cette saison, ni au cours de sa carrière en catégorie reine) mener le classement général après dix courses. Et alors que Joan Mir vient donc de prendre les commandes du championnat, six points devant le triple vainqueur Fabio Quartararo, un autre homme dans le clan Yamaha peut raisonnablement croire en ses chances de victoire finale, avec encore seulement quatre épreuves demeurent à disputer. Troisième du général avec seulement 12 unités de retard sur son jeune compatriote de l'équipe Suzuki, Maverick Viñales compte un succès en Italie et deux arrivées en seconde position, sur les deux premières épreuves de la saison disputées à Jerez.
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L'impression générale donnée par Viñales est celle d'une irrégularité chronique. Et pour cause, l'Espagnol a pointé en pole position en trois occasions et a par ailleurs pris le départ de trois autres courses depuis la première ligne et quatre de la seconde, avant d'irrémédiablement sombrer dans le ventre mou du peloton de manière si répétée que le scénario en est presque devenu un fait de course habituel. Néanmoins, derrière cette perception se trouve une autre réalité : le #12 n'a en effet manqué l'arrivée dans les points qu'une seule fois, lors de la seconde manche disputée sur le Red Bull Ring, tandis que les deux prétendants qui le précèdent ont échoué à faire bouger leur compteur en deux occasions.
Viñales ne se voile donc pas la face : avec seulement 100 points maximum à prendre sur les dernières courses au menu, l'heure n'est pas seulement à la régularité mais à la performance. C'est ainsi que même si le discours peut sembler étonnant, l'Espagnol est bien déterminé à poursuivre sa quête des performances le samedi afin de se positionner aussi haut que possible sur la grille en vue de la course. Car le pilote Yamaha factory le sait : difficile de se dépêtrer d'une Suzuki efficace partout ou d'une Ducati habile à la relance en course, et alors que les Honda deviennent elles aussi des trouble-fêtes entre les mains d'Álex Márquez, Takaaki Nakagami et Cal Crutchlow.
"Je pense qu'on peut fortement progresser, c'est clair", estime-t-il au micro du site officiel MotoGP en amont du Grand Prix de Teruel, qui se dispute de nouveau sur le tracé de MotorLand Aragón. "On va essayer d'être plus constant avec le pneu. Cela veut donc dire que l'on va travailler un peu plus sur les réglages de la moto. Je comprends très bien ce que j'ai besoin de faire sur un tour pour tourner en 1'46 et il est également très important d'être en première ligne. On va donc suivre le même objectif : avant tout être en première ligne, et ensuite prendre un bon départ."
Ne pas se battre contre des moulins à vent
Au championnat, les choses sont simples : "C'est difficile mais on n'a rien à perdre !" sourit le protagoniste, qui souhaite que son team se décomplexe totalement sur les qualités de sa machine au lieu de tenter d'en corriger les points faibles sans succès. Dissiper le temps et les efforts sur les causes perdues est à exclure. "Notre mentalité est bonne, il faut que l'on continue comme ça. On se rend maintenant sur de bonnes pistes pour moi. On va essayer d'extraire les points forts de la Yamaha, on sait qu'on peut très bien le faire."
"Aragón est une bonne piste pour moi, Valence aussi. À Portimão, j'ai l'impression que j'étais rapide avec la moto de route, et avec la MotoGP ce sera beaucoup mieux. Je pense qu'à chaque fois que nous essayons de corriger nos points faibles, la course n'est pas bonne. Donc nous devons nous concentrer sur l'ADN de la Yamaha, ce dont la Yamaha a besoin. Nous devons rendre les points forts plus forts − à savoir la vitesse en courbe, on le sait déjà, et la stabilité à l'avant."
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Arrivé quatrième le week-end dernier en Aragón, Viñales estime qu'il n'était "pas rapide cette fois". Mais la prochaine fois, "j'essaierai d'être plus rapide en courbe", prévient-il. "Nous devons plus travailler sur l'avant, pour me donner plus de confiance, et je pourrai alors conserver plus de vitesse. Il n'y a que comme ça que nous pourrons aller plus vite."
L'Espagnol n'a de cesse de le marteler : il faut cesser de tenter de trouver à tout prix plus de grip à l'arrière en se perdant dans le processus. "Chercher à trouver plus d'adhérence à l'arrière, cela fait trois ans que nous n'y sommes pas parvenus. Nous allons donc nous concentrer sur l'avant pour essayer d'être rapides et de profiter de la vitesse en courbe, et nous verrons si les chronos sont meilleurs. Sur un tour, le chrono est déjà fantastique, mais nous devons progresser parce que nos concurrents progressent [aussi]. Honda semble avoir trouvé comment rendre Álex et Nakagami rapides, et ils sont aussi nos concurrents. Nakagami était très proche de nous."
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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Maverick Viñales |
Équipes | Yamaha Factory Racing |
Auteur | Guillaume Navarro |
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