Viñales conscient de devoir encore progresser pour viser le titre

Trois pole positions et trois victoires en neuf courses. Un bilan de mi-saison qui devrait être considéré comme très flatteur pour n'importe quel pilote sur la grille. Mais pour Maverick Viñales, cette vue d'ensemble présente une petite touche d'amertume qui l'empêche sûrement d'être pleinement satisfait de ses débuts chez Yamaha.

Pourtant, alors que la mi-temps du championnat vient d'être sifflée à l'issue du Grand Prix d'Allemagne sur le Sachsenring, le jeune homme de 22 ans devance son illustre coéquipier Valentino Rossi au général.

Et alors que la saison 2017 est des plus étriquées, celui-ci présente un bien meilleur total que l'an dernier à mi-parcours, avec 124 points contre 83, et une place de dauphin alors qu'en 2016, à pareille époque, il occupait la cinquième place du général.

Un écart de cinq points seulement qui s'est drastiquement réduit depuis Assen et le premier succès de l'année du Docteur – il était supérieur à une victoire depuis la dernière victoire de Viñales, en France –, mais qui témoigne de l'impressionnante pointe de vitesse de l'Espagnol.

Mais un certain goût d'inachevé persiste pour la nouvelle recrue de Yamaha, qui après avoir remporté les deux premières manches de la saison s'est montré moins à son aise lors des dernières épreuves. À telle enseigne que celui qu'on estimait capable de mettre à la retraite son coéquipier de 38 ans se trouve à présent menacé non seulement par ce dernier, mais également par Marc Márquez, Andrea Dovizioso, voire Dani Pedrosa. 

"Je suis déçu, bien sûr", admet sans ciller le numéro 25. "Nous avons perdu de nombreux points en quatre courses. Nous avons besoin d'être devant quand les conditions sont normales. À Assen, j'étais capable de peut-être gagner la course, mais j'ai débuté depuis la 11e place, et j'ai fait une erreur."

Plus de podium depuis le Mugello

Le podium, Viñales n'est plus monté dessus depuis le Mugello, il y a un mois. Depuis, l'Ibère a subi les difficultés rencontrées par sa machine en fonction des différents théâtres d'opération où elle a officié. Les ennuis ont ainsi commencé en Catalogne, sur un tarmac bien peu favorable aux Yamaha de 2017. Des difficultés déjà aperçues à Jerez début mai, mais que la marque aux trois diapasons a été dans l'incapacité de résoudre à Montmeló.

D'autres problèmes sont venus ensuite s'adjoindre par la suite, comme un patinage récurrent, encore observé sur le Sachsenring, ainsi qu'un manque de traction général. La M1 semble en effet avoir perdu cette neutralité qui faisait sa force en début de championnat, mais Viñales ne se laisse pas abattre. "Pour moi, le plan est le même que lors de la première partie de saison, lors des premières courses", reprend-il. "Nous devons faire en sorte que la moto fonctionne comme elle fonctionnait auparavant, et c'est tout. Alors nous pourrons gagner des courses et être devant au championnat."

Si la Yamaha s'est révélée perfectible au fil des courses, l'Espagnol bat aussi sa coulpe, estimant avoir commis des erreurs de jeunesse qui se sont avérées préjudiciables au championnat. Comme à Assen, où il est parti à la faute de façon inexpliquée dans le dernier enchaînement. "C'est la première année où je suis devant et où je me bats pour le championnat. J'essaie de faire de mon mieux", assure-t-il. "À Assen je voulais gagner, je ne voulais pas faire cinquième ou quatrième. Donc peut-être que si j'avais été dans ma deuxième année, je n'aurais pas pris de risques, je serais resté cinquième, et aujourd'hui je serais en tête du championnat."

Pour tenter de redresser la barre, Viñales souhaite donc revenir aux fondamentaux lors de la seconde partie de saison. La pause de plus d'un mois entre l'Allemagne et la République Tchèque devrait dans cette optique être bienvenue, et lui permettre de faire le point après neuf premières manches intensives, où les attentes ont été fortes sur ses épaules.

D'où un besoin certain de se poser, et de reprendre avec humilité son apprentissage de la tête de course. "J'espère que nous apprenons. Selon moi les premières courses ont prouvé que nous étions très forts, mais ces dernières courses ont également prouvé que nous devions apprendre. Je veux essayer d'apprendre, et je donnerai le maximum lors de la seconde partie du championnat."