Viñales épanoui mais "pas pressé" de prolonger avec Aprilia
Maverick Viñales ne se défait pas de son sourire depuis sa victoire. Mais maintenant qu'il est parvenu à trouver la performance qu'il cherchait avec Aprilia, il assure ne pas vouloir précipiter sa signature d'un nouveau contrat.
Trois Grands Prix ont passé et l'arrivée à Jerez marque, pour beaucoup, une sorte de second départ pour le championnat. Le déplacement en Andalousie a beau ne plus être le premier rendez-vous traditionnel en Europe, il a gardé une place à part dans le déroulement de l'année MotoGP et continue de centraliser l'attention pour les performances qu'il livre, souvent perçues comme plus représentatives de ce qui nous attend par rapport aux premières manches, autant que pour les négociations qui s'amorcent en coulisses.
À l'heure d'investir le paddock du circuit Ángel Nieto, Maverick Viñales apparaît en homme fort, galvanisé par sa victoire à Austin, et plus largement par ses performances lors des deux dernières manches avec une pole position, une autre première ligne, un podium manqué de peu et deux courses sprint remportées.
"Rééditer la même chose à Jerez, on en rêve, ce serait incroyable. Mais il faut être réaliste et intelligent", prévient le pilote espagnol, "tous les week-ends ne seront pas comme celui d'Austin. Mais ce qui est important, c'est de se battre chaque jour, et pas seulement à chaque course, afin d'être au top, d'essayer de produire la meilleure performance possible avec notre moto."
Ne quittant plus son sourire, Viñales prend plaisir à évoquer son bien-être actuel, acquis de haute lutte après trois années éprouvantes qui l'ont vu quitter Yamaha avec pertes et fracas, puis patiemment se reconstruire chez Aprilia. Son émotion après sa victoire au Texas a été aussi forte qu'a été profonde sa souffrance tout au long de ce parcours, une émotion partagée avec sa famille à son retour en Espagne.
"Rachel [son épouse, ndlr] et moi, on sait très bien à quel point on a été en difficulté. On savait qu'avant, je n'étais pas à ma place", admet-il. "Les émotions ont été fortes, on a pleuré ensemble mais c'étaient des larmes de joie parce qu'on est passés par des moments où on se demandait constamment ce qu'on faisait là."
Aujourd'hui, il sait qu'il a passé un cap. "Je pense que le changement s'est opéré quand j'ai rejoint Aprilia, en 2021. À partir du moment où j'ai commencé à me dire que tout arrivait pour une raison positive, je me suis mis à beaucoup évoluer. Je garde cette mentalité. Les choses arrivent pour quelque chose de plus important."
"Chaque jour de la semaine, je me prépare pour le moment où j'aurai une opportunité comme celle d'Austin, afin d'être prêt à faire les premiers tours comme les derniers", décrit-il. "Je me réveille, je travaille, je réfléchis, voilà ce que je fais. C'est facile ! J'essaye de faire en sorte que ça reste simple, de profiter des moments en famille et de ce beau sport. Ce que j'aime le plus, c'est me placer à la limite, alors j'essaye de le faire chaque jour en piste."
Maverick Viñales est devenu le premier pilote à gagner avec trois constructeurs en MotoGP.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
"La manière dont je pilote la moto et dont j'arrive à ressentir la vitesse fait qu'on se doit − y compris selon la plupart d'entre vous, je crois − d'être au moins parmi les premières places, c'est notre niveau", constate-t-il en s'adressant aux journalistes réunis en conférence de presse, ce jeudi. "Mais ça n'a pas été facile, j'ai parfois eu du mal avec la moto, je me heurtais sans cesse à un mur, et ce jusqu'au Qatar l'année dernière, où on a trouvé un bon équilibre et où j'ai pu casser ce mur, dépasser cela."
"Maintenant, on en tire les bénéfices, mais ce furent deux années de travail très dures, et sans obtenir de résultats. C'est ça, la partie difficile. Après Austin, le lundi et le mardi j'ai fait 130 km à vélo et j'étais très content, ça allait, mais quand on obtient un mauvais résultat c'est difficile de faire ça, d'en avoir la motivation."
Attendre et voir ce que les autres pilotes font
De toute évidence bien plus épanoui qu'il ne l'a été pendant des années, Maverick Viñales n'en demeure pas moins un élément important du marché des transferts car, comme bon nombre de pilotes, il n'a de contrat que jusqu'à la fin de cette saison. Les performances de son Aprilia attirent l'œil, à tel point que la dernière rumeur qui affole le paddock porte sur l'éventualité de voir Marc Márquez arriver chez Aprilia la saison prochaine. "Ouhla ! Je ne l'avais pas entendue, celle-là !", réagit Viñales. "S'il y a cette rumeur, c'est qu'on fait du bon boulot. Je le vois mieux chez Ducati qu'ailleurs, mais bon…"
"C'est trop tôt pour ne serait-ce que penser à ça", poursuit-il, en évoquant son propre avenir. "Je pense que chaque course qui va passer va me placer en meilleure position, pas tant pour chercher quelque chose d'autre, mais pour être plus fort. Il faut qu'on continue à se développer, qu'on essaye d'être forts en tant qu'équipe, tous ensemble, et de croire qu'on peut faire des choses encore plus grandes qu'à Austin."
Il y a bien sûr de beaux challenges dans ce paddock, des challenges qui motivent tous les pilotes, mais à Austin on a écrit une page d'histoire et je ressens au fond de moi quelque chose qui est énorme pour Aprilia.
"À l'heure actuelle, on est en confiance, alors la dernière chose que je veux, c'est de penser à changer quelque chose ou de penser à autre chose. C'est le travail des personnes que j'ai à la maison, pour que je me concentre juste sur le fait de travailler. Il y a bien sûr de beaux challenges dans ce paddock, il y a évidemment des challenges qui motivent tous les pilotes, mais à Austin on a écrit une page d'histoire et je ressens au fond de moi quelque chose qui est énorme pour cette usine, pour Aprilia. C'est bien. La plupart des gens étaient très heureux de cette victoire, je n'avais jamais vu ça. De mon point de vue, je n'ai vu ça qu'avec les victoires de Valentino ! C'était donc énorme pour moi, c'est un bon signe qui montre qu'on fait du bon travail."
Titillé pour savoir quand il pourrait signer pour prolonger cette belle aventure avec Aprilia, il poursuit : "Je ne sais pas. Je ne suis pas pressé, peut-être que Massimo [Rivola] l'est plus que moi ! Je ne suis pas pressé, je veux attendre, voir ce que d'autres pilotes font. C'est important aussi. J'ai 29 ans, je suis plus fort que jamais et je me sens très jeune. Maintenant que j'ai les cheveux longs, je me sens beaucoup plus jeune ! [rires] J'ai encore plein de temps. Alors je veux juste être ici, être présent et concentré, parce que je veux vraiment livrer une très bonne performance à chaque tour, chaque week-end. Je ne pense pas tellement à l'avenir, je veux juste prendre du plaisir."
VIDÉO - Le résumé du Grand Prix des Amériques
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