Viñales doit gagner en naturel : "Je me bats à chaque virage"

Maverick Viñales peine encore à freiner aussi tard qu'Aleix Espargaró sur l'Aprilia, et doit travailler sur les réglages et la répartition de sa moto.

Maverick Vinales, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Après cinq courses disputées sur l'Aprilia en 2021, Maverick Viñales savait qu'il avait encore besoin de temps pour découvrir les subtilités de la machine sortie des ateliers de Noale, et se donnait jusqu'au GP d'Espagne pour trouver ses marques. Le compte n'y était toujours pas dans cette épreuve : pendant qu'Aleix Espargaró décrochait son troisième podium de la saison, son coéquipier ne prenait que la 14e place, plus de 15 secondes derrière lui.

La course de Viñales a été compromise par un souci de holeshot device à l'avant au départ, ce qui l'a fait dégringoler de la 12e à la 22e place dans le premier tour. Ne voulant pas faire de ce problème une excuse, l'Espagnol a surtout déploré sa position sur la grille de départ : "Le problème est qu'on n'arrive pas à faire un tour [rapide]", a expliqué un Viñales toujours en manque d'automatismes sur sa moto.

"La moto va bien, je me sens à l'aise, mais le cap à passer est que je ne me batte plus contre elle parce qu'actuellement je me bats à chaque virage", a-t-il précisé au cours du week-end. "C'est une lutte permanente. Le feeling est là sinon je ne serais pas rapide, mais je ne fais rien naturellement et je dois trouver une façon de piloter de façon naturelle."

Viñales ne souhaite pas trop s'inspirer du pilotage d'Espargaró, préférant tracer sa propre voie : "On se rapproche chaque fois plus du style de pilotage d'Aleix car c'est ce qui paie avec cette moto mais ce n'est pas ce que je recherche, je prends ma propre voie et je vais travailler dessus. Ça va peut-être me prendre plus de temps mais on doit être dans une position où je n'ai pas besoin de penser à comment rouler. Il faut que je roule naturellement, sans penser. C'est l'objectif principal. Les choses viendront, je n'ai rien besoin de faire de spécial."

Viñales doit progresser au freinage

Le freinage est l'un des principaux éléments qui posent encore problème à Maverick Viñales. Ce dernier est "à la limite" plus tôt qu'Aleix Espargaró, particulièrement performant sur cette question : "Pour moi c'est une question de réglages, de comment on fait le chrono. Je sens qu'on doit beaucoup pousser au freinage pour faire le chrono mais quand on ne peut pas freiner plus tard, on élargit. Je ne peux pas freiner plus tard."

"Ça fait sept ans que la moto se pilote comme ça, et l'une des grosses qualités d'Aleix est le freinage. Il freine fort et est très bon dans les virages. Il a développé la moto pour faire ça. Il freine vraiment bien avant de beaucoup s'incliner, il a le feeling avec la moto mais je ne l'ai pas. Je m'en rapproche beaucoup mais actuellement il faut que je passe un plus gros cap."

Maverick Viñales

Maverick Viñales

"Il freine bien jusqu'en milieu de courbe et mon point fort est le milieu de courbe et l'accélération", a détaillé Viñales. "Si je ne peux pas me servir de ça, où je suis très fort, c'est difficile. C'est une question de déclic. J'en ai eu un à Mandalika et bam, j'étais à une seconde, ensuite un autre et bam, une demi-seconde. Au final la course se décide dans les six-sept premiers tours, ensuite on est tous pareils, les motos sont bonnes. C'est la qualification qui fait la différence. Si on part devant, la course est tout autre. Les pneus ne chauffent pas, ils ne subissent pas de pression."

"J'ai beaucoup de vitesse mais pour moi c'est une question de compréhension par rapport à ce qui fonctionne le mieux : freiner tard ou avoir du rythme et toujours chercher de la traction. Mais ça ne vient pas du jour au lendemain. Ce sont des petits caps qu'il faut passer et ça nous agace parce qu'on aimerait forcément être devant, surtout qu'on est toujours dans le top 3-top 4 en termes de rythme en course. J'aimerais beaucoup être devant mais ce n'est pas facile."

Des réglages et une répartition des masses à revoir

Plus globalement, Maverick Viñales doit également adapter l'Aprilia à ses besoins, tant dans les réglages que dans la répartition des masses, notamment pour briller en qualifications : "En EL3, j'étais capable d'être rapide, j'ai roulé en 1'36 et les sensations étaient très bonnes. Mais en qualifications je n'avais aucune adhérence à l'arrière et je ne pouvais pas attaquer."

"J'ai essayé, essayé, essayé et quand je perds la motricité, je sollicite l'avant et je le surchauffe. Je n'arrive même pas à tourner. Il faut qu'on teste des réglages. Je pense aussi qu'on progresse sur la répartition des masses. On a encore beaucoup de travail."

Maverick Viñales

Maverick Viñales

"Il faut vraiment qu'on se concentre sur la façon d'entrer et de sortir des virages avec le poids du corps parce que je ne génère pas d'adhérence sur les pneus et on doit comprendre pourquoi", a-t-il ajouté.

En course, beaucoup de pilotes ont eu du mal à gérer la température du pneu avant mais ce n'est pas ce qui a limité Viñales : "Je pense que notre moto fonctionne bien quand il fait chaud, c'est juste qu'on n'a pas les bons réglages pour la moto. Si on compare la moto d'Aleix et la mienne, c'est le jour et la nuit, elles sont totalement différentes. Mais il faut se dire que cette moto fonctionne avec un style de pilotage très différent. On doit encore trouver un bon compromis."

"Je pense qu'on a encore trop de poids sur l'avant mais il y avait beaucoup d'adhérence sur les précédents circuits, et ça a mené à cette situation. Sur cette piste, sans adhérence, sans aucun doute, [les réglages d'Espargaró] sont bons, donc je n'ai pas de réglages de base. On travaille énormément. [...] On a fait un pari pour la course mais ça n'a pas fonctionné. On a mis encore plus de poids sur l'avant, ça n'a pas fonctionné, ça nous a donné des informations sur ce qu'on doit faire."

"Petit à petit, on comprend les choses. C'est dommage parce que j'ai de bonnes opportunités que je ne suis pas en mesure de saisir. C'est vraiment frustrant de finir le week-end comme ça parce qu'on l'avait très bien entamé, mais c'est un processus donc il faut poursuivre, on doit continuer à travailler."

Avec Charlotte Guerdoux

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