Viñales très virulent contre le WorldSSP300 après un nouveau drame

Frappé l'an dernier par le décès de son cousin dans cette catégorie, Maverick Viñales s'est fait le porte-parole de bon nombre de pilotes en exprimant sa profonde opposition au WorldSSP300, championnat touché par un nouveau drame ces derniers jours.

Mirko Gennai, Team BR Corse

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Avant d'investir la piste et de jouir de leurs retrouvailles avec Phillip Island, les pilotes MotoGP se sont unis pour un moment d'émotion dès leur arrivée dans le paddock, jeudi. Ensemble, ils ont rendu hommage à deux d'entre eux, morts ces derniers jours : Phil Read, septuple Champion du monde en Grand Prix, décédé la semaine dernière à 83 ans, et Victor Steeman, seulement 22 ans et victime d'un accident qui lui a été fatal le week-end dernier lors d'une course du championnat WorldSSP300.

 

Créée en 2017 comme nouvelle classe d'entrée au World Superbike et chapeautée par Dorna Sports, cette catégorie a déjà connu un drame il y a un an avec la mort de Dean Berta Viñales, cousin de Maverick Viñales, et c'est un sentiment de dégoût qui transparait aujourd'hui chez les pilotes. L'Espagnol lui-même ne fait pas de secret quant au regard très critique qu'il porte sur une catégorie selon lui mal pensée, dans laquelle la hiérarchie est si uniforme que la moindre chute peut avoir des conséquences dramatiques.

"J'ai toujours eu la même opinion au sujet du Supersport 300, et je l'ai déjà dit avant ce qui s'est passé avec Dean et avant que beaucoup de choses se passent", rappelle Maverick Viñales. "Pour moi, le problème avec les Supersport 300 c'est que les motos font 160 kg, elles n'ont aucune vitesse [la V-max cette saison est de 218 km/h, ndlr], ils sont 30 à rouler ensemble, et évidemment si quelqu'un tombe devant il est impossible de s'échapper."

"C'est inutile pour un pilote, on n'apprend rien. Ceux qui ont du talent se retrouvent dans une situation où, s'ils ont une moto qui est plus rapide de 2 km/h ils gagnent la course. Il n'y a pas de talent là-dedans", juge l'Espagnol fermement. "J'ai essayé la 300cc, je l'ai pilotée, et pour moi c'est une moto très facile, sans puissance, qui permet de rouler ensemble. Un pilote qui est deux secondes plus lent peut suivre [les autres] et se retrouver avec les premiers. C'est comme ça que ça se passe."

Pour Maverick Viñales, les nouveaux pilotes devraient être confrontés dès leurs premiers pas dans la compétition à des catégories plus complexes, afin de retrouver le niveau de formation que la génération précédente a connu. "Je me souviens quand j'étais enfant, j'avais dû piloter la 125 GP et là, soit vous aviez du talent soit il vous était impossible de gagner ou même de suivre les bons pilotes. Je me souviens que quand je suis arrivé dans le Championnat du monde, la première fois que j'ai essayé de suivre quelqu'un je suis parti en highside, la toute première fois, alors j'ai retenu la leçon. Il fallait travailler. En ce moment, en Moto3 aussi… Oui, on voit de [bons] pilotes, mais ils roulent tous ensemble. Ça n'était pas comme ça par le passé. Le talent c'était plus que le fait que la moto soit un peu plus rapide ou plus lente."

Bien que les organisateurs des championnats du monde aient depuis l'an dernier cherché à stopper la quête de précocité chez les pilotes en élevant l'âge minimum d'accès aux différentes catégories, le sujet est ailleurs selon Maverick Viñales : "Pour moi ça n'est pas une question d'âge ou de pilote, mais de moto : elles n'ont aucune puissance, elles pèsent autant qu'une MotoGP, les freins sont de la merde, le bras oscillant vient de la série… Donc le problème c'est la catégorie, ce ne sont pas les pilotes ou leur jeunesse. Quand j'avais 13 ans, je pilotais une 125 GP et il ne m'est jamais rien arrivé parce qu'on n'était pas 20 dans un même groupe ; on était juste trois ou quatre, pas plus, parce que c'était difficile."

"Évidemment, à l'époque, j'ai dit à ma famille 'je pense que cette catégorie n'est pas pour Dean, ça n'est pas bien qu'il roule là', mais au final… C'est comme ça. Mais il est clair que si ça continue il va se passer beaucoup plus de choses parce que dans cette catégorie, comme je l'ai dit, il y a trop de poids sur les motos et pas de puissance alors ils roulent tous ensemble. Ce ne sont même pas de motos de course, je pense que c'est le plus gros problème."

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Des conditions météo dantesques attendues au GP d'Australie
Article suivant Quartararo explique le fiasco de Buriram par une erreur de pression

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France