Vitesse, pluie et fraîcheur : le cocktail peu rassurant de Phillip Island

Avant la manche de Phillip Island, les deux pilotes Yamaha regardent avec inquiétude les prévisions météo, avec à l'esprit la nouvelle donne pneumatique de cette saison.

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Yamaha

Un ingénieur Michelin
Maverick Viñales, Team Suzuki MotoGP
Michelin technician at work
Marc Marquez, Repsol Honda Team, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Un pneu Michelin
Nicolas Goubert, Directeur adjoint et directeur technique Michelin Motorsport
Un pneu Michelin
Un camion Michelin
Un mécanicien Ducati Team au travail
Un ingénieur Michelin
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
L'atmosphère de Philllip Island
Un pneu Michelin
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Un ingénieur Michelin prend la température de la piste
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Comme chaque année depuis 1997, c'est en plein printemps austral que le MotoGP investit Phillip Island. Or, sur cette petite île, soumise aux humeurs de l'Océan Pacifique, le circuit subit de plein fouet les caprices d'une météo on ne peut plus imprévisible.

Le vent est un paramètre incontournable, les bourrasques pouvant s'avérer piégeuses dans les portions les plus exposées de la piste, et l'on a aussi coutume de dire que Phillip Island peut connaître quatre saisons en une journée. Une météo difficile à anticiper, donc, mais que les spécialistes annoncent très humide pour le week-end à venir, notamment pour vendredi.

Quant aux températures, elles sont particulièrement fraîches en ce moment. Les prévisionnistes prévoient de 8°C à 12°C le matin et de 12°C à 18°C l'après-midi selon les sources, loin des moyennes dans lesquelles se plaisent les MotoGP.

C'est particulièrement cette fraîcheur qui inquiétait Valentino Rossi dimanche, à l'heure de quitter le Japon pour faire route vers l'Australie. "S'il fait froid à Phillip Island, il faudra faire très attention, mais c'était déjà le cas avec Bridgestone", précisait-il. "À mon avis, il faudrait surtout aller y courir l'été. Ceci dit, ne nous faisons pas de mouron avant [d'y aller], parce que l'année dernière le week-end avait été très beau."

"On dit qu'en ce moment il fait 6°C… S'il y a 6°C, on ferait peut-être mieux de jouer à la Playstation, c'est moins dangereux", plaisantait le Docteur - sachant qu'en comparaison, l'an dernier, le thermomètre avait atteint au mieux les 16°C -, "d'autant que Phillip Island est une piste sur laquelle on est très rapides. Mais même avec Bridgestone ce serait dangereux."

La défiance persiste

Rossi insiste sur le fait que, de son point de vue, l'ancien manufacturier serait tout aussi en difficulté que l'actuel sur une piste aussi froide et avec de telles caractéristiques - il faut rappeler que Phillip Island était jusqu'en août le tracé le plus rapide du calendrier, avec une moyenne de 182,1 km/h pour le record du tour, battu depuis par le Red Bull Ring et ses 186,9 km/h. Si l'Italien modère ainsi la crainte qu'il exprime, le fait est que cette saison a vu un changement de manufacturier et que Michelin a dû se réadapter à la discipline, cherchant les meilleures solutions sans pouvoir se baser sur de récentes données acquises en course, or dans ces circonstances, les pilotes ont développé une certaine défiance face à leurs pneus, qu'ils accusent régulièrement de les piéger sans avertissement.

À l'heure de retrouver le circuit australien, le souvenir de la séance d'essais réalisée en février ici-même n'aide pas à les rassurer, sachant que pas moins de 13 chutes avaient marqué la dernière journée de ces tests, et qu'aucun des trois jours n'avait été épargné par l'humidité.

"À Phillip Island, je ne sais pas ce qui va se passer. On n'y était pas très compétitifs pendant la pré-saison, mais maintenant, près d'un an plus tard, tout peut arriver", indiquait Jorge Lorenzo avant de quitter Motegi. "Avec ces pneus, avec lesquels on peut très vite perdre le contrôle et tomber, tout le monde peut chuter et les points peuvent beaucoup varier [au championnat]."

Lui aussi parti à la faute au Japon, le Majorquin était en colère après n'avoir pu profiter de l'abandon de Rossi pour le dépasser au championnat. "Michelin et Bridgestone sont deux manufacturiers différents, avec deux philosophies différentes. Le rythme est similaire avec le produit de l'un et l'autre, mais il y a beaucoup plus d'accidents avec Michelin", soulignait-il. "Ils doivent améliorer le grip du pneu arrière à l'accélération parce qu'il glisse beaucoup, et aussi celui du pneu avant. Il y a beaucoup de chutes à cause des pneus. Ils ne donnent aucun avertissement et, quand vous réalisez, vous êtes déjà par terre."

Course après course, il s'est avéré que la seule solution qu'avait Michelin pour rassurer les pilotes était de leur proposer des produits aboutis et adaptés aux circonstances diverses qu'ils peuvent avoir à affronter au gré des circuits. Phillip Island ne fera pas exception, mais cela s'annonce peut-être comme le plus grand défi des 18 manches de la saison. Le manufacturier y proposera des pneus spécifiquement conçus pour ce rendez-vous, et attendra le verdict de la piste et les retours des pilotes pour comprendre s'il a vu juste.

Avec Oriol Puigdemont

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