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Yamaha pressent "des effets économiques à long terme"

Lin Jarvis espère que le MotoGP pourra organiser une dizaine de courses en 2020, mais l'impact de la crise actuelle se fera malgré tout ressentir, et ce durablement.

Maverick Vinales, Yamaha Factory Racing

Maverick Vinales, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Une activité commerciale à l'arrêt pour les marques, et un championnat qui comptera, au mieux, cinq mois de retard, voilà le contexte historique que vivent les constructeurs actuellement engagés en MotoGP. Depuis près de deux mois, moment où la première manche de la saison a été annulé et où le confinement a été mis en place en Italie, le monde des Grands Prix s'est arrêté de tourner et chacun tente tant bien que mal de se projeter sur l'après. Déjà, on craint des budgets à la baisse pour 2021, afin de compenser les pertes.

"Il est encore tôt pour le dire", fait toutefois savoir Lin Jarvis à ce sujet, dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport. "Nous sommes en plein dans la lutte contre l'incendie : quand il sera éteint, nous verrons ce qu'il reste et quel sera le scénario. Il est certain que la pandémie aura des effets économiques à long terme, nous analyserons chaque domaine pour réduire les coûts."

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Pour autant, le directeur exécutif de Yamaha Motor Racing ne peut que partager son soulagement face au gel du développement décidé par les instances, à la fois pour la saison 2020 lorsqu'elle débutera, mais aussi en partie pour 2021. "Il y a eu des discussions constantes entre les constructeurs, Carmelo Ezpeleta et la Dorna, et nous sommes tous tombés d'accord sur la manière d'agir. En Europe, particulièrement en Italie et en Espagne, nous avons ressenti l'urgence de ce qui se passait avant les Japonais. Lors des premières réunions, ils ne comprenaient pas bien notre drame, mais ils ont tout de suite changé d'avis", souligne-t-il.

"Aujourd'hui, la situation est la même pour tout le monde. Et si, à court terme, être une grande entreprise peut être bénéfique, à long terme avoir 65 ou 70'000 employés dans le monde entier, comme nous, peut devenir un problème", prévient Lin Jarvis.

Le patron du programme Yamaha le concède, savoir à l'avance à quoi aller ressembler cette année aurait peut-être pu avoir un poids sur les contrats scellés pour 2021. "Cela aurait peut-être pu influencer les négociations, mais je suis content comme ça", souligne-t-il, assurant quoi qu'il en soit que Yamaha aurait fait les mêmes choix de pilotes : "Oui. Le recrutement de Quartararo a été fait pour 2021. Notre mission est de courir et si nous courons c'est pour gagner et nous voulons le faire en exploitant les meilleures armes, qu'il s'agisse de software, de hardware, de pilotes ou de mécaniciens."

Pas de courses au-delà du 13 décembre

L'usine japonaise de Yamaha est actuellement ouverte (profitant de se trouver dans une zone épargnée par les mesures de confinement au contraire de celle de Honda, située près de Tokyo), cependant le planning des employés a été adapté afin que les présences soient alternées, et le télétravail est appliqué pour les ingénieurs qui le peuvent. Quant à la base européenne de Gerno di Lesmo, en Lombardie, trois de ses quatre départements sont toujours fermés, tandis que le quatrième, dédié au R&D, a rouvert la semaine dernière.

Si l'activité reprend donc progressivement, la compétition, elle, doit encore attendre. Après l'annulation mercredi de trois Grands Prix prévus en juin et juillet, le MotoGP pourrait s'orienter vers une reprise fin juillet, avec comme l'a détaillé Carmelo Ezpeleta un plan prioritairement basé en Europe et qui permettrait de disputer au moins de dix à 12 courses jusque fin novembre. Le huis clos sera la norme, tout comme une réduction drastique des personnes autorisées à accéder au paddock.

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"Nous dépendons des décisions des gouvernements plus que de celles des organisateurs", rappelle cependant Lin Jarvis. "Même sans public, réunir 1500 personnes dans le paddock sera un problème, sans parler des restrictions de voyages : si on nous permet d'aller à Zeltweg ou à Brno, est-ce qu'on nous permettra ensuite de rentrer en Italie ? Ma sensation est qu'il n'y aura pas d'activités sportives avant septembre."

"Espérons que l'on puisse quand même avoir un championnat excitant d'au moins dix courses, même si ce sera étrange de courir avec des tribunes et un paddock vides", poursuit le patron du programme Yamaha. Quant à l'amplitude que pourrait avoir cette saison à part, elle sera selon lui limitée : "Le dernier week-end possible est celui du 13 décembre. Cela a déjà été établi. Aller au-delà comporterait des problèmes de nature fiscale et liés à la fermeture des entreprises pour les vacances."

Si l'agenda 2020 reste donc encore bien flou pour le moment, Lin Jarvis émet un souhait : que cette expérience mène le MotoGP à revoir son calendrier à la baisse pour 2021, bien qu'il ait été prévu de d'intégrer l'Indonésie pour atteindre, probablement, 21 manches. "[Il aura] moins de courses, j'espère. Pour nous, 18 ce serait optimal, mais je ne connais pas les contrats signés par la Dorna. J'imagine un début 2021 encore compliqué, avec un long processus de reprise. Il serait sage de redimensionner le championnat."

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