S'unir à Petronas a été "une chance" pour Yamaha
Une réussite immédiate, au point de jouer le titre dès sa deuxième saison et d'accueillir Valentino Rossi à sa troisième année : le team Petronas a rapidement fait le bonheur de Yamaha et rassure le pilote italien quant à la qualité de son environnement pour 2021.

L'évolution du partenariat entre Yamaha et le team SRT aura été fulgurante. Après une première saison déjà auréolée par plusieurs pole positions et podiums, Fabio Quartararo s'illustrant notamment dans quelques duels mémorables face à Marc Márquez, l'équipe malaisienne a fêté ses premières victoires dans la catégorie reine dès l'entame de sa deuxième campagne, et elle mène actuellement les championnats avec une réelle possibilité de coiffer les titres des pilotes et des équipes. Preuve de la confiance que lui accorde Yamaha, la machine du pilote français est une spécification identique à celle de l'équipe d'usine et la star parmi les stars, Valentino Rossi, rejoindra même la structure la saison prochaine.
"J'aimerais dire que nous avons eu de la chance", souligne Lin Jarvis, ravi de ce partenariat scellé lorsque Hervé Poncharal a noué une nouvelle union avec KTM. "Nous avons eu une longue relation par le passé avec Tech3, puis cela a changé et nous avons eu besoin de trouver une nouvelle équipe satellite, car nous aimions le fait d'avoir quatre pilotes sur la grille. Lorsque nous avons su que Tech3 partait et que cette opportunité s'est présentée, Razlan [Razali] était sur le point de faire monter son équipe vers le MotoGP, c'était donc une opportunité très intéressante pour nous. Ils avaient un bon soutien financier de la part de Petronas."
"Mais je crois que les résultats ont surpris beaucoup de monde, alors chapeau à eux ! Ils sont parfois trop rapides ! [rires] Ils sont très bons et c'est la raison pour laquelle je pense que Valentino continuera à se montrer tout aussi performant, qu'il soit ici ou là-bas", juge le directeur exécutif de Yamaha Motor Racing.
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La saison prochaine, le nonuple Champion du monde prendra la place laissée vacante par Quartararo et bénéficiera du même soutien technique que le Français aujourd'hui. "La meilleure façon de l'imaginer c'est que, lorsque nous débuterons la saison au premier Grand Prix, Valentino aura exactement la même moto que les pilotes de l'équipe factory. Tout sera identique. Au fil de l'année, il sera parfois possible de fournir des mises à jour à tous les pilotes en même temps, parfois peut-être pas", décrit Lin Jarvis, qui a assuré le #46 d'un soutien sans ambiguïté de la part du constructeur. Rossi le résume ainsi : "Il n'y a pas grand-chose qui va changer, juste la couleur de la moto."

Si Valentino Rossi voit en Petronas "une équipe très professionnelle et qui a déjà obtenu des résultats importants", son transfert écorne la stratégie initialement annoncée par l'équipe de Razlan Razali, censée mettre le pied à l'étrier à de jeunes pilotes avant de les propulser vers des équipes officielles. "Il est vrai que leur philosophie est de faire venir des pilotes du Moto3, vers le Moto2 puis le MotoGP, et à l'avenir ils espèrent le faire avec des pilotes malaisiens également", admet Lin Jarvis. "Donc, bien sûr, Valentino ne correspond pas à cette stratégie, mais Valentino Rossi est Valentino Rossi, ce n'est pas un pilote comme un autre, il apporte quelque chose de beaucoup plus grand à l'équipe. Ils l'ont reconnu immédiatement, c'est quelque chose de spécial et cela peut apporter de la valeur à l'équipe."
Lors des premières négociations, Razlan Razali avait exprimé une certaine fermeté, ne souhaitant pas dérouler le tapis rouge à un pilote qui en 2019 a plutôt fait pâle figure par rapport aux autres Yamaha. "Ils avaient des inquiétudes quant au fait qu'il puisse être compétitif, car nous avons pris cette décision il y a longtemps, à une époque où les courses n'avaient pas encore commencé à cause de cette situation liée au COVID-19", souligne Lin Jarvis, qui avait promis ce guidon à l'Italien au moment de lui annoncer son remplacement dans l'équipe officielle. "Alors, au début, ils ont compris le concept, mais ils avaient les mêmes inquiétudes que Valentino et nous avions eues six mois auparavant. Mais il a vite prouvé qu'il était bel et bien compétitif, il a ôté tout doute dans le team Petronas et ensuite ils étaient totalement d'accord."
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Valentino Rossi, lui, a le sentiment d'un retour en arrière, de quoi peut-être lui faire vivre une seconde jeunesse puisqu'il se trouvera la saison prochaine dans une situation très comparable à celle du team Nastro Azzurro, avec lequel il a fait ses débuts dans la catégorie reine en 2000.
"Le team Nastro Azzurro était une vraie équipe satellite", assure le pilote. "C'est exactement ce qui se produit aujourd'hui avec Petronas et toutes les autres équipes satellites. Aujourd'hui les équipes satellites sont un projet important pour tous les constructeurs. Habituellement dans les équipes satellites on a de jeunes pilotes [destinés] à l'équipe d'usine. Et maintenant, très souvent, les motos de l'équipe satellites sont exactement les mêmes que celles de l'équipe factory."
"Le team Nastro Azzurro était exactement comme ça : j'avais une moto factory, j'avais mon team avec Jeremy Burgess, mais j'étais dans l'équipe satellite. Et j'ai lu quelque part que je suis le seul pilote à avoir gagné le titre en catégorie reine dans une équipe satellite en 2001, alors c'est bien pour l'année prochaine, j'essaierai à nouveau ! [rires]"

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À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Valentino Rossi |
Équipes | Yamaha Factory Racing , Petronas SRT |
Auteur | Léna Buffa |
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