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Zarco en quête d'une avancée progressive, quitte à garder de la marge

Johann Zarco poursuit son adaptation progressive à la Ducati et semble percevoir clairement la limite dont il va falloir qu'il se rapproche et le chemin lui restant à parcourir. La clé se trouvera dans la confiance.

Johann Zarco, Avintia Racing

Johann Zarco, Avintia Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

L'édition 2020 du Grand Prix de France est passée, et Johann Zarco reste l'homme le plus rapide observé sur la piste du Mans au guidon d'une MotoGP. Il a deux ans, c'est au prix d'un tour réalisé au maximum de sa confiance avec la Yamaha et d'une attaque à l'extrême que le Français était allé chercher la pole position et ce chrono de 1'31"185 que personne n'a encore réussi à battre depuis.

"Je pense qu'être capable de passer vite en virage reste un avantage [avec la Yamaha]. J'ai toujours pas mal de vitesse [avec la Ducati] et je suis sûr que ça peut devenir un avantage lorsque j'arriverai à la contrôler, mais clairement sur la Yamaha, ce jour-là, en me faisant beaucoup de chaleurs, ça avait été un super tour et tout s'était bien goupillé", décrit Johann Zarco, qui poursuit aujourd'hui sa prise en main progressive de la Ducati.

"Je me souviens encore du tour, or je ne peux pas pousser comme j'ai poussé il y a deux ans parce que je n'ai pas non plus envie de chuter. Il y a des endroits où je garde de la marge, parce que je pense que si je passe cette marge, je chute. On attend que le feeling arrive pour descendre."

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Pousser plus fort, jusqu'à trouver la limite au-delà de laquelle la chute menace, voilà pourtant la voie à suivre, celle qui lui apportera ce déclic dont il sent qu'il a besoin. "C'est ça, mais voilà, par expérience, il y a des zones où je sens que si je pousse plus, je vais chuter. Et je préfère que ça arrive un peu plus progressivement", souligne-t-il. "Mais je vois qu'ils [Ducati] arrivent à me le donner et eux aussi sont en train de trouver ce qui va le mieux pour moi. Et puis, je n'ai pas envie de chuter pour ne pas perdre plus de temps. C'est pour ça que, même en gardant une marge, je ne suis pas si loin, alors je préfère la jouer comme ça actuellement."

Cette "marge" que souhaite conserver le pilote Avintia lui a tout de même permis de se qualifier neuvième samedi au Mans, auteur d'un chrono de 1'31"832 qui le plaçait à une demi-seconde de Fabio Quartararo, qui au guidon d'une Yamaha s'est inscrit dans sa lignée pour ajouter son nom à la liste des polemen de la Sarthe. Sur une piste insidieuse qui a fait exploser le nombre de chutes enregistrées sur un week-end de course depuis le début de la saison, Zarco a évité la correctionnelle. Il a su doser sa prise de risques, lui qui, ironiquement, était parti à la faute en course il y a deux ans, un peu trop galvanisé par sa pole record de la veille et les émotions dignes d'une victoire qu'elle lui avait procurées.

Johann Zarco, Avintia Racing

Désormais dans un contexte très différent, l'ancien pilote Tech3 et KTM poursuit sa rédemption chez Ducati au gré d'un travail minutieux dont le but est de le replacer aux avant-postes de façon stable sans griller les étapes. "Le feeling à l'avant est assez bon. Si tu comprends comment la moto fonctionne, tu peux aller vraiment vite", souligne-t-il notamment, observateur de ses collègues, plus expérimentés. "Jack [Miller] la contrôle bien. Petrucci sait aussi comment [faire]. Dovizioso le sait aussi parfaitement, mais il est parfois un peu sensible. Pecco [Bagnaia] prend du temps, mais quand il y arrive, il est rapide. Quant à moi, je suis en cours d'apprentissage."

Quant au pneu arrière, il juge que c'est son manque de facilité dans le pilotage qui est responsable de son usure parfois forte. "Je n'ai pas encore toute l'aisance sur la moto, et je pense que j'use donc un petit peu plus le pneu et que ça me donne encore moins d'aisance. C'est ça qui peut me mettre en difficulté sur la fin de course pour le moment. Je ne pense pas que ce soit parce que le pneu s'use trop vite. Je pense que c'est moi qui n'ai pas encore suffisamment l'aisance sur la moto pour bien utiliser le pneu usé", décrivait-il ainsi samedi à la veille de la course.

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Sa montée en puissance progressive a pourtant continué de s'exprimer en course, puisqu'à un départ discret l'ayant relégué à la 14e position a suivi une remontée solide. Dans des conditions pluvieuses qui ont pu aider à atténuer ce petit défaut dans la consommation de ses gommes slicks, il a fait partie des rares à opter malgré tout pour deux pneus medium, et c'est une fois ceux-ci entrés dans leur fenêtre de performance la plus optimale qu'il a frappé le plus fort. Il est ainsi allé chercher le meilleur temps de la course dans l'avant-dernier tour, une demi-seconde au-dessus du deuxième pilote le plus rapide ! 

Ce meilleur temps obtenu dimanche est le premier que Johann Zarco signe en course au guidon de la Ducati, l'un des signes parmi d'autres de sa progression, rendue possible par l'aisance peu à peu gagnée et la confiance qu'il continue de prendre dans sa machine.

"La confiance prend vraiment un long moment à [grandir]. Je ressens que dès que j'arriverai à mieux la contrôler, j'obtiendrai une grande amélioration, mais ce n'est pas encore automatique pour moi. C'est peut-être encore ce qui manque. Mais je pense que ça fait partie du jeu", souligne-t-il. Lui qui se disait heureux d'un week-end "sous contrôle", le pilote français sait se satisfaire des étapes franchies, sans doute parce qu'il sait parfaitement où il va et se voit capable de suivre son plan, à savoir "monter en puissance pour être fort dans le futur".

Avec Guillaume Navarro

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