Le "côté timide" de Johann Zarco lui joue parfois des tours

Trop timide, Johann Zarco ? Même si certains pilotes lui ont parfois reproché son agressivité, notamment après le spectaculaire accrochage avec Franco Morbidelli au Grand Prix d'Autriche en 2020, c'est peut-être davantage la prudence du Français qui lui a le plus souvent coûté de bons résultats.

Le Grand Prix de Valence, le dernier de la saison 2023, a pu illustrer cette relative frilosité puisqu'il a voulu attendre le dernier moment pour attaquer Pecco Bagnaia... mais a finalement été doublé par Fabio Di Giannantonio, ce qui l'a privé d'une chance de jouer la victoire. Zarco assume cette nature, après avoir pourtant bataillé contre elle avant de décrocher ses deux titres en Moto2.

"C'est presque un côté timide, qui empêche parfois de trop s'imposer", a analysé Zarco au micro de France Bleu Vaucluse. "Pour me rendre agressif, j'ai parfois voulu changer mon rythme de vie pour avoir cette mentalité de guerrier, pour vouloir me battre pour quelque chose. Ça a été tout un processus de 2008 jusqu'à 2014-15."

"Une fois que ce processus était bien intégré, je suis un peu revenu dans mon côté un peu plus cool de tous les jours. Maintenant, avec l'expérience, j'arrive vraiment à être cool. Même dans la vie, parfois, il ne faut pas être trop cool, il ne faut pas se faire manger."

Johann Zarco

Cette appréhension peut jouer des tours à Zarco, qui ne souhaite pas prendre les risques parfois nécessaires pour réaliser un chrono ou tenter un dépassement. Elle contribue aussi à ses entames de course parfois difficiles, avec un refus d'aller au contact au moment où les pilotes sont regroupés. Zarco est en revanche devenu un spécialiste des remontées en fin d'épreuve, grâce à sa capacité à préserver ses pneus mais peut-être, aussi, parce qu'il n'est pas à la position qui devrait être la sienne dans la première partie de la course.

"[Je suis] plutôt prudent sur les premiers virages, et comme beaucoup de choses se jouent au premier virage, c'est ça qui m'a sans doute un peu mangé des opportunités de faire d'autres podiums. Mais ce sont de belles fins de course." 

Le sang-froid de Zarco a en revanche du bon, notamment pour l'aider à encaisser de mauvaises performances : "Après une chute en course, je peux être furieux, mais cette année j'ai évolué là-dessus. Même après la chute ou dans un moment de performance où je suis 14e ou 15e, j'arrive à prendre du recul beaucoup plus tôt. J'essaie d'évoluer partout pour continuer de performer."