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L'arrivée de Zarco, une chance pour Ducati ?

Viñales et Quartararo ayant été recrutés par Yamaha, Ducati lorgne à présent sur Zarco dont l'arrivée chez Avintia peut être une aubaine pour le constructeur. Et le Français, bien qu'il n'ait pas encore piloté la Desmosedici, sait lui aussi qu'il a une vraie chance à saisir.

Johann Zarco, Team LCR Honda

Gold and Goose / Motorsport Images

Le 29 janvier 2020 à 14h, Yamaha avait déjà bouclé et annoncé le line-up de son équipe officielle jusque fin 2022. Deux des pilotes figurant dans le top 5 du championnat la saison passée étaient habilement retirés du marché par Iwata, laissant toute concurrence potentiellement intéressée dans l'obligation de passer à un plan B, voire C. Et Ducati se retrouve le bec dans l'eau, car le constructeur italien a bien eu des vues sur Maverick Viñales, puis sur Fabio Quartararo. Désormais, il va lui falloir avancer d'autres pions et la jouer finement s'il souhaite obtenir un autre des pilotes les plus inspirants se trouvant encore sur le marché.

Pour l'heure, et malgré son expérience, le duo Dovizioso-Petrucci n'a pas suffi à défier la puissante association de Marc Márquez et de la Honda, au point que le camp italien semble avoir besoin de sang neuf, d'un nouveau pilote qui pourra relancer ses espoirs de titre. Les regards peuvent par exemple se porter vers deux des pilotes les plus désirables encore disponibles, à savoir ceux de Suzuki, Álex Rins et Joan Mir. Ce dernier en particulier serait du goût de Ducati, qui l'a suivi tout au long de l'année, mais le recruter à ce stade de sa carrière avec de telles ambitions reste un risque majeur. Jack Miller et Pecco Bagnaia, actuels pilotes Pramac, se trouvent eux dans l'antichambre de l'équipe officielle et, avec à leur disposition cette année une GP20, ils auront les moyens de prouver qu'ils méritent une promotion.

Et puis, il y a Johann Zarco. Dernière recrue de Ducati, placé chez Avintia avec une moto d'un an d'âge pour la saison à venir, le Français recevra néanmoins un soutien officiel et c'est Gigi Dall'Igna lui-même qui l'a convaincu de s'embarquer dans cette nouvelle aventure. "Convaincu… Au final, c'est lui qui doit choisir. J'ai simplement dit ce que je pensais pouvoir faire avec sa contribution", tempère quelque peu le patron de Ducati Corse, qui sait quel est son intérêt à recruter un tel profil : "Je pense qu'il peut apporter une contribution importante, car il est habitué à piloter une moto différente de la nôtre, et quand quelqu'un comme ça arrive sans préjugés, sans imaginer ce qui peut se passer, mais en pilotant simplement comme il sait le faire, parfois cela aide à comprendre certaines limites [et] à les voir dans les données car il va essayer de faire des choses que la moto n'arrive peut-être pas à faire. Je m'attends donc à ce que la contribution de Zarco soit précisément celle-ci : nous aider à développer la moto."

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"Ils m'ont dit que je suis un pilote intéressant et qu'ils sont disposés à s'investir, cela m'a convaincu. On croit encore en moi", soulignait Johann Zarco au journal italien Motosprint il y a quelques jours. Confirmant que l'investissement personnel de Gigi Dall'Igna dans les discussions avait été déterminant, le Français lui a accordé sa confiance bien qu'ils se connaissent peu.

Zarco le sait, rejoindre Avintia et Ducati est une opportunité de faire ses preuves avec une nouvelle machine, lui qui a déjà piloté une Suzuki pour un test d'évaluation, puis une Yamaha pendant deux saisons, une KTM et enfin une Honda en 2019. Et en faisant ce choix il garde à l'esprit ses ambitions de carrière, des objectifs de guidon officiel et de titre qu'il poursuit toujours malgré le chemin détourné que l'expérience KTM l'a contraint à prendre. Sitôt son recrutement annoncé, le double Champion du monde Moto2 indiquait donc vouloir "recommencer à [se] battre dans le top 10 à chaque course, voire dans le top 7". Avec une idée claire derrière la tête : "Si je veux me battre pour le titre dans les deux-trois prochaines années, je dois y arriver. Et aussi pour conquérir la Ducati officielle en 2021."

Je suis ouvert à faire le maximum pour lui. Je suis sérieux, je ne plaisante pas.

Gigi Dall'Igna

En attendant, Ducati est prêt à chouchouter le Français dès cette année en allant au-delà des garanties qui lui ont déjà été apportées. "Cela dépendra de ses résultats", a précisé Gigi Dall'Igna auprès de Crash.net. "Pour moi, l'important ce sont les résultats. Si Johann nous montre qu'il peut obtenir de bons résultats, il est certain que je vais devoir l'aider. […] Nous ne pouvons pas changer le moteur, car il est scellé au début de la saison, mais je suis ouvert à faire le maximum pour lui. Je suis sérieux, je ne plaisante pas."

Sur cette moto pilotée notamment par Andrea Dovizioso, vice-Champion du monde, en 2019, l'aérodynamique pourrait être le levier d'évolutions le plus important, mais le patron des troupes est prêt à explorer toutes les pistes. "Je pense que nous avons la possibilité de faire quelque chose de mieux pour lui que travailler sur l'aérodynamique", estime Dall'Igna, qui attend que le Français ait pris le guidon de la Ducati pour la première fois, le 7 février à Sepang, pour commencer à mieux identifier ses besoins. "Avant toute chose, il faut que je comprenne ce dont il a besoin. Ensuite, je pourrai prendre la décision quant à ce que je pourrai faire pour lui."

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Le directeur général de Ducati Corse assure être prêt à soutenir Johann Zarco d'un point de vue technique, donc, en apportant des évolutions à sa GP19 si les résultats le justifient, mais aussi d'un point de vue humain puisqu'il bénéficiera de techniciens directement dépêchés par le constructeur et sera épaulé par Marco Rigamonti, ancien chef mécanicien d'Andrea Iannone, revenu spécialement pour l'occasion. En termes d'image aussi, le lien est fait et clairement affiché, à en juger notamment par la présence de Paolo Ciabatti, directeur sportif Ducati, à Nantes cette semaine pour inaugurer un nouveau magasin avec le pilote français.

Pour l'heure, le pilote et le constructeur se plaisent, mais c'est sur les feuilles des temps que se décidera leur avenir commun. Et en attendant de connaître le verdict de la piste pour savoir s'il peut nouer avec Ducati une relation sereine et durable, l'heure est à la concentration pour Zarco, qui range provisoirement l'idée d'un guidon officiel dans un coin de sa tête. "Ce serait magnifique, mais pour le moment je me concentre sur le présent, sur aujourd'hui", pointe-t-il dans Motosprint. "Je n'attends que les essais de février : si je suis rapide, ce sera positif et ensuite tout arrivera en conséquence. Il est clair qu'une place dans une équipe officielle qui gagne est un rêve pour tout le monde. Ce sera l'objectif, mais ce n'est pas celui de maintenant. Pour le moment, je pense à être rapide sur la Ducati avec le team Avintia."

 

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