Zarco et Masbou - Le MotoGP oui, mais pas à tout prix
















Le clan tricolore du Championnat du Monde MotoGP connaît un regain de forme, avec plusieurs pilotes dans les trois catégories et certains désormais capables de jouer les pole positions, les podiums ou les victoires. De la jeunesse d'un Fabio Quartararo que l'on promet à une carrière d'exception, à l'expérience des Johann Zarco et Alexis Masbou, la France se replace parmi les nations pouvant jouer les premiers rôles.
Zarco : le titre Moto2 pour se donner toutes les chances
Si Quartararo a encore tout à construire sur la scène internationale, Johann Zarco est aujourd'hui le plus en vue dans l'optique d'une promotion. Il affirme pourtant n'avoir "aucune idée" de ses options à l'heure actuelle. "Je profite de mener le Moto2 parce que c'est un vrai plaisir, et ça se dessinera au fur et à mesure de l'année," indique-t-il à Motorsport.com.
En tête du Moto2, le Cannois sait pertinemment qu'un sacre lui ouvrirait les portes les plus intéressantes. "Il faudrait que je m'impose en patron en Moto2 pour mériter une super moto en MotoGP," nous explique-t-il. "Je ne veux pas y aller à tout prix, faire des courses en terminant 10e et en étant déçu. Maintenant que je goûte aux avant-postes et que je prétends à la victoire chaque week-end, c'est ce qui me rend heureux et me motive."
"Le MotoGP, c'est un peu l'aboutissement d'une carrière. Je voudrais le faire dans les conditions que j'ai cette année, afin de nourrir des objectifs tel qu'un podium au début et pourquoi pas ensuite des victoires, et ce même si les meilleurs pilotes au monde sont dans cette catégorie. Quand on gagne en Moto2, on est censé être apte à aller chercher ce podium en MotoGP, mais pour ça il faut la moto."
Cette moto qui peut lui permettre de viser le top 3 est une denrée rare en MotoGP et les places au sein des équipes de pointe sont d'ores et déjà verrouillées... "Pour avoir une moto rare, il faut devenir un pilote rare," nous rappelle Johann Zarco, "c'est-à-dire quelqu'un qui sait mener la danse dans la catégorie qui précède le MotoGP. Il faut atteindre ce niveau d'homme et de pilotage pour pouvoir aller négocier quelque chose."
Parmi les options possibles, il pourrait y avoir Tech3. Zarco ne l'exclut pas, de même qu'Hervé Poncharal reste attentif à ses performances sans toutefois tomber dans la facilité d'un rapprochement franco-français. "Sentimentalement, les plus beaux moments que j'ai vécus, c'est avec des pilotes français," reconnaît le team manager, se remémorant les Ruggia, Guintoli, Sarron et autre Jacque. "Mais ce qui importe, à mes partenaires comme à moi, c'est la performance du pilote. Jusqu'à présent il était difficile de trouver un Français pouvant peut-être devenir le successeur de Rossi ou Lorenzo. Les choses sont en train de changer, puisqu'on a un pilote français leader du Moto2, qui est l'antichambre du MotoGP... En tout cas, ça ne sera jamais par rapport à sa nationalité, mais par rapport à sa capacité à performer."
Masbou : difficile de faire comme Miller
A 27 ans, Alexis Masbou est le plus mûr des sept pilotes français engagés dans le Championnat. Evoluant en Moto3, il sait que passer au MotoGP en sautant une classe est une démarche rare. L'exemple de Jack Miller cette année lui parait bien difficile à reproduire : "Si on me propose, comme à lui, un contrat de trois ans en MotoGP et surtout avec le HRC, je vais le signer. Mais dans la position qui est la mienne et à mon âge, je ne suis pas sûr que le HRC me propose ça!"
L'autre solution pour intégrer le MotoGP serait d'accepter un guidon en Open, seulement l'Albigeois nous assure qu'il refuserait une telle opportunité : "Bien sûr. L'idée c'est de gagner des courses et de se battre devant. Je suis capable de le faire en Moto3 et j'espère récolter de gros points et intéresser des équipes de pointes pour rapidement marquer les esprits en Moto2. Après les années que j'ai vécues, l'idée ce n'est pas de griller les étapes et de me retrouver en fond de grille."
A l'image de Johann Zarco, Alexis Masbou a les pieds bien sur terre et sait nourrir des ambitions mesurées. Malgré un âge digne de la catégorie reine, il sait pertinemment que l'expérience de la victoire et d'une cylindrée intermédiaire est souvent primordiale. "Les bons résultats permettent toujours de trouver plus facilement les bonnes équipes," résume-t-il. "L'objectif sera de monter en Moto2 l'année prochaine. Pour l'instant, je reste concentré sur ma saison, pour marquer un maximum de points et remplir cet objectif."
S'il affirme que "pour l'instant, ce sont les Grands Prix qui [l]'intéressent", Alexis Masbou n'en exclut pas pour autant de s'ouvrir d'autres portes. "J'aime la moto et j'aime mon sport. Si j'ai des propositions intéressantes en Supersport ou en Superbike dans le futur, je les observerai de toute façon, mais pour l'instant l'objectif sera plutôt de monter en Moto2."
Vainqueur du premier Grand Prix de la saison, Alexis Masbou occupe actuellement le neuvième rang d'un Championnat du Monde Moto3 toujours très disputé. Ses compatriotes Fabio Quartararo et Jules Danilo sont respectivement troisième et vingt-et-unième de la discipline après la cinquième manche de la saison. Quant à Johann Zarco, une victoire et trois autres podiums lui permettent de conserver la tête du Moto2, catégorie dans laquelle évolue également Louis Rossi.

Article précédent
Repsol Honda mise sur la concentration et le travail
Article suivant
Jorge Lorenzo - "Continuer sur cette belle lancée!"

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Johann Zarco , Alexis Masbou |
Équipes | Ajo Motorsport , Prustel GP |
Auteur | Léna Buffa |
Zarco et Masbou - Le MotoGP oui, mais pas à tout prix
Le plus vu en ce moment
Marc Márquez est de retour
Quartararo s'impose tout en maîtrise
Johann Zarco craque à Portimão !
Rins chute derrière Quartararo
Pourquoi l'incident entre Miller et Mir mérite une nouvelle enquête
Malgré la décision de Suzuki de ne pas faire appel de l'absence de sanction pour Jack Miller après son incident avec Joan Mir, il est nécessaire d'agir pour ne plus voir ce genre de manœuvre, qui aurait facilement pu tourner à la tragédie à Losail.
Johann Zarco, la victoire avant l'heure
En à peine 18 mois, Johann Zarco est passé d'un extrême à l'autre en MotoGP, de pilote accablé et sans guidon à leader rayonnant du Championnat du monde 2021. Mais les Grands Prix de Losail ont surtout vu le retour au premier plan d'un homme retrouvé.
Les changements derrière le retour en force de Maverick Viñales
Sa victoire autoritaire lors de la manche d'ouverture du championnat intervient alors que Maverick Viñales vit une période de changement personnel et professionnel. Est-ce le tremplin vers une lutte pour le titre plus concrète qu'elle ne l'a été par le passé ?
Pramac et cette victoire si souvent touchée du doigt avec Ducati
Pramac Racing entre cette année dans sa 20e saison en MotoGP, la 17e en partenariat avec Ducati. Frôlée à plusieurs reprises, sa première victoire avec le constructeur italien constitue toujours l'objectif de l'équipe, qui accueille en 2021 deux nouveaux pilotes. Le moment est-il venu ?
Entre Morbidelli et Rossi, une amitié plus forte que la rivalité ?
Le vice-Champion du monde 2020 a clairement annoncé qu'il ne trahira pas ses valeurs pour atteindre ses objectifs sportifs, aussi élevés soient-ils, cette saison. Sorte de petit frère adoptif de Valentino Rossi, qui l'a pris sous son aile lorsque la vie l'a malmené, Franco Morbidelli veut placer l'amitié au-dessus de toute forme de concurrence entre eux.
Maverick Viñales, leader en quête de stabilité et de clarté
Nouveau leader moral de l'équipe officielle Yamaha de par son expérience et les succès obtenus jusqu'à présent, Maverick Viñales aborde une saison 2021 qui s'annonce peut-être comme la plus importante de sa carrière, avec une réelle chance de s'affirmer enfin.
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.