Un Zarco plus maître de sa KTM, mais qui a besoin de temps

Johann Zarco est plus en confiance et plus en contrôle, mais il doit encore, avec sa nouvelle équipe, trouver la clé de changements profonds qu'il aimerait pouvoir réaliser sur la RC16.

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Alors que la majeure partie du plateau MotoGP faisait sa rentrée aujourd'hui, Johann Zarco, lui, a déjà des kilomètres au compteur en ce début d'année. Après avoir pu participer ces derniers jours au test privé qui réunissait les pilotes d'essais et les équipes bénéficiant de concessions, le Français était de retour en piste ce mercredi pour entamer le test collectif.

Vingtième de cette première journée, le nouveau pilote KTM sait bien que la performance qu'il attend n'est pas encore au rendez-vous, néanmoins il reste concentré sur son adaptation progressive, dont il note jour après jour la bonne avancée.

"C'est un travail de longue haleine que nous faisons, c'est pour ça qu'il n'y a pas de grandes améliorations tout le temps. Mais comparé au mois de novembre, quand j'ai commencé sur cette moto, j'ai bien plus de contrôle, et toutes les informations que je donne sont de plus en plus précises. C'est pourquoi j'ai envie de dire que [la journée] a été positive. Nous savons où nous voulons aller", commente-t-il ce soir.

Lire aussi :

"Je me sens bien avec l'équipe. Il y a vraiment de bonnes choses. Je prends pas mal de plaisir à rouler sur la moto, même si les chronos ne sont pas encore aussi performants que ce que j'aimerais, mais c'est normal quand on est un compétiteur", admet Zarco, qui gagne peu à peu en confiance et arrive à ne plus se faire piéger par la KTM.

"Au début, j'avais du mal à aller aux entrées, là je pense que je commence à être bien. Je vois que dans les virages elle peine un peu, parce qu'elle n'est pas facile à diriger et il est un peu difficile de tenir la corde, mais [ça avance] petit à petit", pointe-t-il. "Je fais de plus en plus confiance à la moto. Le point faible pour moi, c'était l'avant. Et maintenant je peux essayer des choses, je sens mieux l'avant, et je ne tombe pas, ce qui est une étape importante quand vous faites des tests."

Aidé notamment par un nouveau carénage qui, en augmentant la charge sur l'avant, lui permet de se sentir plus à l'aise et de mieux redresser la moto en sortie de virage, c'est un Johann Zarco globalement plus à son aise qui reprend peu à peu une approche plus naturelle dans son travail.

"Maintenant que je contrôle mieux la moto, j'ai l'esprit plus libre pour faire des comparaisons", observe-t-il. "C'était bien aujourd'hui de voir d'autres gars, j'ai pu prendre beaucoup d'informations de différentes motos, qu'il s'agisse de Dovizioso, Morbidelli, Rins ou d'autres motos. J'ai pu voir aussi Valentino [Rossi]. Tout cela m'a permis d'avoir des confirmations, alors qu'avant je me posais toujours la question de savoir si telle chose était bonne ou non, car je n'avais pas la possibilité d'analyser ce que faisaient les autres."

Et maintenant, trouver la voie à suivre

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

Bien qu'en progrès, Zarco sait toutefois que des changements profonds seront nécessaire sur la RC16 pour qu'elle s'approche de ce qu'il recherche. Or cela prendra du temps. "Les sensations s'améliorent, les chronos sont, disons, moins loin. Par contre, de gros changements dans les directions de développement ne sont pas encore faits, parce qu'il me faut plus de tours pour vraiment confirmer si on veut aller dans un sens de développement ou pas", explique-t-il. "Les changements que nous voulons faire sont très importants, et nous avons besoin de temps. L'hiver n'est pas suffisant. Pour le moment, tout ce que nous voulons, c'est confirmer où nous voulons aller. Je ne veux pas trop penser à des choses techniques, mais pour moi il s'agit de changements importants sur le châssis ou bien la géométrie, ce genre de choses."

Lire aussi :

Avec encore deux jours de roulage à Sepang, puis un ultime test collectif à Losail, la pré-saison passera très vite et laissera bien peu de temps à Zarco pour en arriver là où il le souhaiterait avant le premier Grand Prix. "Nous allons peut-être devoir attendre un peu plus longtemps que la course au Qatar. Mais ça fait partie du jeu, et il faut le temps à l'usine d'analyser mes commentaires, car nous discutons souvent avec Pol [Espargaró], mais nous ne résolvons pas les problèmes de la même façon", souligne-t-il.

C'est en effet un point de friction potentiellement important qu'il va désormais falloir dépasser chez KTM : faire converger les requêtes des deux pilotes, alors que l'un connaît la moto depuis ses débuts en compétition, il y a deux ans, et a grandement contribué à rythmer les profondes évolutions qu'elle a déjà subies, tandis que l'autre apporte un regard neuf et émet de nouveaux souhaits.

"Je pense qu'à présent nous avons un meilleur feeling ainsi qu'un meilleur contrôle sur l'avant. Mais nous avons des difficultés pour faire tourner la moto, c'est difficile pour moi", souligne Zarco. "Je dirais qu'il faut que la moto tourne mieux pour que la régularité soit plus facile à obtenir. En milieu et en sortie de virage, c'est là où je perdais le plus par rapport à toutes les motos que j'ai pu suivre."

Lire aussi :

La différence de style entre les deux pilotes se fait sentir bien qu'ils semblent s'accorder sur le fond du problème devant être résolu. "L'équipe et KTM veulent m'aider et pousser dans ma direction, mais dans le même temps ils gardent les informations de Pol. Nous gérons donc ces deux informations et nous faisons des tests sur la base de toutes ces informations", souligne Zarco.

"Pol et moi on a à peu près le même problème, mais on ne l'analyse pas de la même manière. C'est pour ça que ça prend du temps. Il faut bien analyser ce qu'il peut dire et ce que je peux dire et de là savoir prendre des directives. C'est compliqué pour les techniciens parce qu'on ne conduit pas pareil", ajoute le pilote français, qui sait qu'il ne peut pas se contenter d'imiter son coéquipier, aujourd'hui auteur du dixième temps. "Pour l'instant, c'est le plus rapide, mais moi je sais que je ne peux pas rouler comme lui, donc il faudra un petit peu de temps pour confirmer ce que je dis."

Avec Willy Zinck

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Márquez s'attendait "à mieux" malgré son meilleur temps
Article suivant Dovizioso teste un nouveau châssis, Petrucci cherche la chaleur

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France