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MotoGP GP d'Autriche

"Miné" samedi, Zarco a "pris du recul" et attendu la pluie en course

Johann Zarco n'affichait pas la tête des mauvais jours à l'issue du Grand Prix d'Autriche, qu'il a pourtant bouclé à une lointaine 21e position, estimant avoir tiré profit de son temps passé en piste, lors duquel il a espéré la venue de la pluie.

Johann Zarco, Team LCR Honda

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Johann Zarco a rallié l'arrivée du Grand Prix d'Autriche à une très lointaine 21e position, 54 secondes derrière le vainqueur du jour, Pecco Bagnaia, et seulement huit dixièmes devant le dernier classé, Stefan Bradl sur la wild-card engagée par son constructeur Honda ce week-end. 

Pourtant, alors qu'il semblait accuser le coup de ses mauvaises performances samedi à l'issue des qualifications et du Sprint, c'est un pilote serein et comme toujours analytique, qualifiant cette course "d'extra-entraînement", qui s'est présenté devant la presse dans le paddock dimanche après-midi, conscient du fait que les difficultés rencontrées par sa machine étaient cette fois aussi particulièrement circonstancielles, avec un moteur qui a peiné à délivrer sa puissance à l'accélération. 

Johann, comment te sens-tu après cette course décevante ?

Moins déçu, parce que ce n'est pas un problème qui dépend de moi. C'est un problème qui ne dépend pas de moi, et du coup, je ne pouvais vraiment rien espérer. Je ne suis pas du genre à m'énerver contre un technicien ou un ingénieur. Voilà, c'est le problème mécanique. Le moteur a trop de kilomètres, je ne sais pas.

Ça m'a fait un extra-entraînement. Ce qui est extra, c'est que la moto ne perdait pas de temps en vitesse de pointe, mais il n'y avait presque plus d'accélération. Donc j'ai vraiment tenté de travailler mes trajectoires, mes sensations sur les entrées de virages ; ce sont des choses que je veux faire évoluer, et c'est pour ça que j'ai vu ça comme un extra-entraînement. Parce que quand j'ai vu que j'arrivais autour des 1'31, je me disais que finalement, ce n'était pas si mauvais par rapport aux chronos d'hier. Quand on voit les chronos qu'a fait tout ce groupe entre la 15e et la 10e place, je n'étais finalement vraiment pas loin.

Après la victoire, le podium, la fête à Suzuka [sur la course d'endurance, en juillet], le fait de te retrouver deux fois d'affilée à replonger dans le mur, comment vis-tu cela ?

Très, très bien ! Je le vis très bien parce que Suzuka était vraiment à part. Après, c'était vraiment cool de gagner et retrouver cette pression de la victoire. Car mine de rien, en endurance, tu es pendant huit heures sous tension et ça, c'était spécial, avec cette sorte de délivrance avec la victoire ; ça donne vraiment du bonheur pour tous ceux qui sont autour de toi et à toi-même.

Mais ça ne me plonge pas dedans car j'ai la sensation d'avoir passé un cap quand même sur cette MotoGP. Du coup, je ne suis pas atteint par le résultat. Hier [samedi], j'étais atteint par le résultat, parce que quand même, depuis vendredi, je trouve que je faisais bien, très bien, et re-17e en qualifs ! Et ça, ça m'a un peu miné. Du coup, aujourd'hui, ça m'a presque permis de prendre du recul, de voir les sensations, de voir les chronos et me dire que peut-être que l'on gère mal la puissance, car quand les deux [pneus] s'usent… Ressentir que la moto, avec moins d'accélération, se comportait presque mieux… peut-être que l'on gère mal notre puissance.

Johann Zarco, Team LCR Honda

Johann Zarco, Team LCR Honda

Ne pas voir de progrès après la trêve estivale, ça ne t'inquiète pas ?

Non. Ça m'inquiète pour l'avenir. Ça m'inquiète. Ils vont le faire, maintenant j'espère qu'il va y avoir quelque chose qui va venir. Car le nouveau moteur, ce n'est pas encore le plein potentiel qu'il semble avoir et ça n'a pas été une révélation, ce nouveau moteur qu'ils ont apporté là. Moi, je pense que ça peut venir du châssis.

Il y a un ou deux moments où tu étais prêt à prendre l'embrayage en te disant : 'ça va casser' ?

Ouais ! J'y ai pensé ! C'est pour ça, j'écoutais bien. Après, je me dis, si ça casse, ça ne peut pas bloquer : sur un quatre temps, si ça bloque, c'est vraiment la boîte et là ce n'était pas un problème de boîte. J'ai quand même raisonné en mode mécanique. J'ai essayé de sentir s'il y avait un truc qui brûlait. Par contre, c'est pas mal de faire une course avec le cœur à 160 au lieu de 180 ! [rires]

Ton team doit être content que tu sois resté en piste…

La première stratégie de rester en piste, c'est : "Il va pleuvoir, espérons qu'il pleuve", parce qu'il était annoncé qu'il pouvait y avoir un nuage. Avec un changement de moto, peut-être que je ne change pas de moto, peut-être que je fais un truc un peu slick/mouillé, un peu comme Brad [Binder] ; j'y ai pensé à ça ! Je me suis dit : "Ça, ce serait un retournement de situation de fou !". Là, je n'ai rien à perdre, je reste en piste. Et ouais, j'ai espéré ça !

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