Zarco assume un podium "laissé" à Bagnaia

Cinquième sur la grille de départ, c’est une position plus haut, au quatrième rang, que Johann Zarco a rallié l’arrivée du Grand Prix de Thaïlande, en préférant ne pas tenter le diable sur Pecco Bagnaia, qui joue le titre.

Johann Zarco, Pramac Racing MotoGP

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

La performance de Johann Zarco sur le circuit de Chang a été particulièrement remarquée par le fait qu'il semblait bel et bien en mesure de pouvoir dépasser le pilote qu’il assiégeait alors, qui n’était nul autre que le pilote d'usine et candidat au titre Pecco Bagnaia, avec qui une franche accolade fut échangée dans le Parc Fermé à l’arrivée. Pourtant, Zarco a fait grâce d’une attaque en fin de course à l’Italien, qui réalise une opération mathématique particulièrement inespérée à Buriram en prenant 16 points à Fabio Quartararo, 17e à l’arrivée et ne menant plus le championnat que de deux unités.

Pourtant, Zarco était bel et bien l’homme fort du dernier quart de course, affichant un rythme tel qu’il parvenait à reprendre des dixièmes de seconde par poignées boucle après boucle, au point de se présenter dans les six derniers tours comme encore un réel candidat à la victoire. Immédiatement après l’arrivée, le Français n’a pas nié s’être montré bien plus agressif dans sa remontée puis son attaque sur la Honda de Marc Márquez, alors cinquième, que sur l’homme qu’il convenait de ne pas gêner dans ses propres objectifs pour le championnat.

"Incisif sur Marc, moins incisif sur Pecco", résume-t-il ainsi au micro de Canal+. "La piste a séché vraiment sur les quatre-cinq derniers tours et c'était trop tard pour penser à la victoire. Encore que..."

Selon Zarco, seule une attaque assez franche et immédiate sur Bagnaia aurait pu lui permettre de partir en quête d’une victoire personnelle pour laquelle il aurait tout de même encore fallu dépasser Jack Miller et Miguel Oliveira, deux gros clients sous la pluie.

"Mais comme il n'y avait vraiment qu'une ligne et que quand on s'écartait la moto glissait, eh bien ça a été quand même compliqué", estime Zarco, qui désirait éviter toute contrariété à Ducati. "Deux tours sont passés, et deux tours avant la fin on voit que la victoire n'est pas là. Du coup c'était bien de la jouer de manière intelligente. Ce sont des conditions dans lesquelles je vise la victoire, parce que je suis à l'aise dans ces conditions. J'espérais que ça sèche un peu plus tôt, parce qu'au début, avec beaucoup d'eau, c'était très compliqué : ça patine dans la ligne droite, on ne voit pas le pilote qui est devant, et du coup même pour freiner tard... peut-être que ça passe, mais pour pas non plus faire une catastrophe on se retient quand même. Et c'est ça qui était délicat au combat."

Un geste "très gentleman"

 

Pragmatique, le pilote Pramac estime que les conditions de piste ne permettaient pas une agressivité débordante à un tel moment de la course et avec les enjeux qui se trouvaient sur la table, et que décision fut prise en son for intérieur de ne pas menacer Bagnaia.

"Quand il y avait beaucoup d'eau, je manquais d'aisance. Dès que ça sèche, je suis beaucoup plus rapide. Et voilà, avec ce yoyo là un peu plus tôt dans la course, j'aurais pu viser la victoire. Du coup, [je suis] content, ça a été un bon week-end, et une bonne course, parce que quatrième dans des conditions comme ça, c'est long, c'est dur, mais c'est plaisant de terminer avec des points, une belle place, et presque un podium... on va dire laissé à Pecco."

Zarco entre plus en détails sur la nature des attentes de Ducati envers ses pilotes. Alors que Miller a notablement décidé de jouer sa propre carte en demeurant devant Bagnaia et tentant de coiffer la victoire jusqu'au bout, Zarco fait remarquer que ses propres chances mathématiques au championnat sont elles, éteintes.

"Depuis Misano on a un peu des consignes de course, difficiles à appliquer quand on n'est pas en bagarre avec Pecco, et jusqu'à présent ce n’était pas le cas. Mais aujourd'hui c'était le cas, et mon discours c'est que pour une victoire, Ducati ne bloque rien. Pour des places autre que podium, oui on donne l'avantage à Pecco, mais là, dans ces conditions, c'était la victoire qu'il fallait viser. Quatrième c'est très bien."

"Gigi [Dall'Igna, directeur général de Ducati Corse, ndlr] était très ému, parce que comme il dit, les places d'honneur... Mais d'avoir laissé le podium il a trouvé ça très gentleman de ma part. On a vu que j'étais à l'aise derrière, mais dès qu'on sortait de cette ligne ça devenait risqué et ça aurait été dommage de faire une grosse erreur. Voilà. J'ai été clairement bien accueilli par Ducati, ils m'ont dit un grand merci et il y avait autre chose dans la course [que les intérêts individuels de Zarco, ndlr]. Mis à part Bastianini, les autres on arrive à bien discuter entre nous et on se respecte bien !"

Avec Basile Davoine

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