Johann Zarco dans l'incompréhension après sa course sprint
Seulement 13e de la course sprint alors qu'il avait pris un bon départ, Johann Zarco a déploré de mauvaises sensations et un manque d'adhérence. Michelin n'a cependant identifié aucune anomalie.
Johann Zarco était dans le coup depuis le début du week-end et bien qualifié en deuxième ligne malgré les conditions très délicates dans lesquelles la grille s'est définie, avec une séance qualificative qui a fini par primer le choix téméraire de ceux qui ont monté des pneus slicks sur la piste séchante. La course sprint s'est cependant révélée bien moins heureuse pour le pilote Pramac.
Dès le départ, il a d'emblée dégringolé dans la hiérarchie. Alors que son envol avait été réussi et qu'il était au coude à coude avec Pecco Bagnaia à la cinquième place dans le premier virage, il s'est vite retrouvé englué dans le peloton, seulement 13e à la fin du premier tour. Passé ensuite par Fabio Di Giannantonio, il n'est remonté d'un cran qu'à la faveur d'une chute devant lui et a rallié l'arrivée à 7"5 du vainqueur.
Le pilote français avait pris le pneu avant medium pour cette course, un choix plus tendre que celui de la plupart de ses adversaires. Mais très vite, il s'est trouvé confronté à de très mauvaises sensations et il s'est plaint d'un manque de grip. Au micro de Canal+, Johann Zarco peinait à expliquer ses difficultés après l'arrivée.
"Impossible de conduire la moto. Aucune accroche sur le pneu arrière, comme si j'avais un pneu dur et les autres un pneu soft, et c'était très, très compliqué parce que tous les mètres que je perdais... Même à la bagarre, j'ai tout le temps glissé, tout le temps risqué de tomber, et du coup je perdais des mètres et je me faisais doubler", a-t-il décrit. Comment l'expliquer ? "Ou la piste est un peu plus sale, mais elle est plus sale pour tout le monde, ou il y a un problème de pneu. Ou sinon, je ne comprends pas."
Johann Zarco pendant la course sprint du Grand Prix d'Argentine
"Pas de chance", regrettait par la suite le pilote Pramac auprès des journalistes venus l'interroger. "Je pense avoir eu un mauvais pneu parce que je n'ai pas pu obtenir de bonnes sensations du tout."
"C'est dommage parce que j'ai pris un bon départ. J'étais bien à l'entrée dans le premier virage, et ensuite à partir du moment où j'ai mis les gaz, rien à faire. Je me suis dit que mon pneu était peut-être froid et que j'aurais besoin de deux tours pour le faire monter en température", a-t-il expliqué. Mais durant ce sprint de 12 tours il s'est trouvé impuissant. "Je n'ai pas eu la possibilité de faire quoi que ce soit. Pour rester au contact des autres, et en plus si on doit se battre, il faut faire bouger la moto, or quand je la bougeais, j'étais proche de tomber et je perdais du temps. J'ai eu un mauvais numéro et c'est dommage."
"Je ne peux rien dire de plus parce que ma course a été ennuyeuse", a constaté Johann Zarco, passablement agacé. "Je prends la 13e place et je n'ai pas pu me battre. Il n'y a que le départ qui a été bon et c'est le point le plus positif."
"[Je partirai] sixième à nouveau [pour la course de dimanche] et j'aurai la même mentalité pour bien partir et j'espère que mon pneu trouvera du grip au sol", a-t-il ajouté, en tapant du poing sur la table pour signifier ce manque d'accroche qui l'a tant gêné samedi après-midi. "On aurait dit que j'avais [un pneu] trois crans plus dur que mes adversaires, alors c'était dur." Interrogé pour savoir s'il s'agissait d'un souci de pneu ou d'une mauvaise sélection de gomme, il a conclu, visiblement sûr de son analyse : "Si ça n'est pas un souci de pneu, je dois changer de métier."
"Aucun problème technique" dans les pneus
Par la voix de Piero Taramasso, Michelin a indiqué samedi soir que les données devaient être étudiées afin de s'assurer que les pneus se sont comportés correctement dans les conditions fraîches de cette première course. "Nous allons prendre le temps d'analyser toutes les données. Ce sont des données très utiles et importantes à analyser pour établir les choix pour la course [de dimanche], qui sera plus longue et que nous espérons sèche et avec de meilleures conditions de piste", a expliqué le responsable italien.
"Nous avons parlé avec la plupart des pilotes. Certains étaient assez satisfaits et un s'est plaint, principalement d'un manque de grip arrière, mais les conditions étaient différentes de celles [de samedi]. Nous allons analyser toutes les données, notamment de pression et de température, afin d'être certains que les pneus ont opéré dans les bonnes fenêtres."
Dimanche matin, le manufacturier a fait savoir qu'aucun "problème technique" n'avait été identifié dans les pneus utilisés pour cette course sprint. La température faible enregistrée samedi après-midi, avec un asphalte ne dépassant pas 26°C, mais aussi la pluie tombée dans la matinée et le fait que le bitume était "vert" sont autant de facteurs expliquant que le niveau d'adhérence était "particulièrement bas" et que "certains pilotes ont eu du mal à générer suffisamment de chaleur dans les pneus, particulièrement à l'arrière", a précisé Michelin.
"Les pilotes qui se sont plaints le plus du manque d'adhérence sont ceux dont les pneus avaient le niveau de température le plus faible", a ajouté le manufacturier. "Nous rappelons qu'en cas de temps froid et de piste glissante, Michelin conseille d'augmenter la pression de gonflage des pneus. Une pression plus élevée aide le pneu à atteindre sa fenêtre de température de fonctionnement."
Au sujet des options choisies, Taramasso a indiqué samedi soir que la décision majoritaire de prendre le dur à l'avant et le medium à l'arrière était la meilleure. "Certains pilotes ont pris le medium à l'avant, compte tenu de la température basse et du faible grip de la piste, mais le résultat montre que cela n'était pas le bon choix. Pour [dimanche], tous les pilotes vont certainement passer au hard à l'avant, pour avoir plus de soutien et de constance pendant les 25 tours."
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