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Patrick Carpentier - Le pilotage d’une NASCAR Sprint Cup (1/2)

Le Québécois Patrick Carpentier est non seulement un pilote très talentueux mais il est aussi une personne extrêmement honnête. Il nous explique ici la complexité du pilotage d’une voiture de NASCAR Sprint Cup sur les ovales.

Patrick Carpentier

Eric Gilbert

Patrick Carpentier, Latitude 43 Motorsports Ford
Patrick Carpentier
Gagnant de la pole-position Patrick Carpentier
Patrick Carpentier avec le chef d'équipe Bootie Barker
Pilotes de NASCAR Nationwide Series : Patrick Carpentier et Jacques Villeneuve
Patrick Carpentier essaie la Valvoline Dodge
Patrick Carpentier, Tommy Baldwin Racing Toyota
Kasey Kahne et Patrick Carpentier

Après avoir été sacré Champion de Formule Atlantique en 1996, Patrick Carpentier fut couronné Rookie of the Year la saison suivante en IndyCar. Au fil des saisons, il a récolté cinq victoires dans cette catégorie et s’est classé troisième du championnat à deux reprises, en 2002 et en 2004.

Entre 2007 et 2011, il a disputé 40 courses en NASCAR Sprint Cup et 16 en série XFINITY. Pilotant pour des écuries plus ou moins compétitives, il est quand même parvenu à décrocher une pole au New Hampshire en 2008.

Carpentier, qui a couru sur des ovales en IndyCar, a découvert un tout autre univers aux commandes d’un Sprint Cup. “Ce qui fut difficile pour moi est de ne pas avoir commencé ma carrière en stock-cars sur les ovales. Piloter une voiture de Sprint Cup sur un circuit routier est relativement simple, car cela ne réclame qu’un peu d’adaptation. Sur les ovales, toutefois, c’est totalement différent. Et tous les ovales sont différents”, explique Carpentier à Motorsport.com.

Les petits ovales exigent une certaine technique, mais sur les ovales d’un mile et demi et plus, le pilotage est totalement différent. Pour moi qui a beaucoup roulé dans des monoplaces, la voiture de Sprint Cup n’est jamais ‘sur des rails’. Le châssis [tubulaire] se tord beaucoup. J’ai découvert qu’à moins de posséder des années d’expérience, il m’était impossible de dire précisément au crew chief [la personne chargée d'aider le pilote en piste et de préparer l'équipe pour les arrêts aux stands] ce que faisait la voiture. Je pensais avoir du survirage, mais c’était en fait du sous-virage. Je croyais que la voiture était trop ‘souple’, alors qu’en réalité, elle ne l’était assez. L’expérience est essentielle, et il faut énormément rouler dans les catégories inférieures afin d’amasser ce bagage technique”, poursuit-il.

Une entrée en virage critique

Carpentier explique que lors de ses premiers essais en Sprint Cup sur l’ovale de Las Vegas en 2007, il trouvait sa voiture très survireuse. Avec l’acquisition de données, les ingénieurs lui ont dit qu’elle était plutôt sous-vireuse. Carpentier et son coéquipier, Kasey Kahne, ont alors échangé leurs montures. “J’ai effectué un tour doucement et quand j’ai haussé le tempo, je suis passé à un cheveu d’échapper la voiture et de taper le mur. En entrant dans le virage 3, l’arrière de la voiture m’a échappé violemment. Je l’ai rattrapé de justesse. Au second tour, ça a été la même chose. Je me suis arrêté et j’ai dit à l’équipe que cette voiture était impossible à piloter!”, raconte-t-il.

Carpentier nous explique aussi comment les meilleurs parviennent à négocier les virages inclinés avec autant de vitesse. “Ils entrent dans les virages très tard, mais de façon très ‘smooth’ et avec beaucoup de courage… Ils ont le temps d’asseoir la voiture au début du virage lorsqu’ils relâchent l’accélérateur. En s’assoyant, la voiture devient soudainement neutre. Le poids de la voiture se trouve à l’avant, ce qui fait normalement pousser le train avant [sous-virage], mais cette façon de piloter neutralise cet effet. Toutefois, si tu ne pousses pas comme eux, la voiture est inconduisible”.

Une précision chirurgicale

Quand j’ai couru en Sprint Cup, les moteurs développaient plus de 900 chevaux. Las Vegas fut ma première course,” poursuit Carpentier. “J’étais dans le peloton au volant d’une voiture chaussée des pneus neufs. Il y a un petit coude sur la ligne droite. Je le prenais à fond à 280 km/h, tour après tour. Mais après une dizaine de tours, mes pneus se sont usés, et quand j’ai négocié ce coude sans lever le pied, les roues arrière se sont mises à patiner et la voiture a décroché sans crier gare. J’ai travaillé fort jusqu’au virage 1 pour m’en sortir sans rien toucher. Puis, j’ai roulé derrière Kyle Busch durant un bon bout de temps, et je le voyais mettre sa voiture dans une légère glissade à l’entrée du virage 1. Toujours au même endroit, exactement. Je le voyais asseoir sa voiture avec un tout petit nuage de fumée provenant de son pneu arrière droit, tour après tour, à la perfection…

Patrick Carpentier s’est alors rendu compte qu’il fallait avoir accumulé de longues années d’expérience et avoir disputé des centaines de courses pour arriver à afficher une telle maîtrise au volant. Dans la seconde partie de cette rencontre, Carpentier nous expliquera les trajectoires sur les ovales et les effets aérodynamiques de ces bolides.

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