11 raisons de ne pas avoir peur des courses autonomes ROBORACE

Evolution est l’un des mots les plus utilisés dans le jargon des sports mécaniques, mais c’est une réelle révolution qui se profile avec le projet ROBORACE. Voici pourquoi il ne faut pas la craindre, mais l’accueillir comme une source d’inspiration.

Vue d'un designer sur une possible Formule 1 futuriste avec un cockpit semi-fermé

Photo de: Matus Prochaczka / Wekoworks

Pas de pilotes, pas d’âme?

ROBORACE sera un championnat 100% électrique, comme la Formule E, mais se différenciera par des voitures connectées, et surtout autonomes! Cela veut dire qu'il n'y aura pas de pilotes à bord des autos, qui seront donc des "robots" propulsés à grande vitesse dans un environnement urbain similaire à celui de la Formule E.

Mais l’humain sera bel et bien là : cette compétition technologique mettra à l’épreuve les ingénieurs et les firmes les plus avancées au monde dans le domaine de la gestion autonome d’un véhicule.

De la bagarre en peloton et une base sportive commune

Que les fans de course se rassurent : même si ROBORACE voit bien plus loin que le spectre relativement fermé des amateurs de sports mécaniques et veut entrer dans tous les foyers et toucher toutes les générations, il n’est pas question d’une parade de robots, mais bien d’une course lancée avec des autos similaires exploitées par 10 teams différents.

De même, les autos, dans leur partie hardware, seront développées de manière traditionnelle avec des acteurs habituels de l’industrie, notamment sur le site Formule E de Donington. C’est sur le software et la gestion que les différences entre les teams exploitants se feront, faisant effectivement appel à des champs de compétences n’ayant plus rien à voir avec la mécanique uniquement.

Pas des voitures téléguidées géantes et ennuyeuses!

Les courses ROBORACE ne seront pas une procession d’autos programmées du départ à l’arrivée, sans possibilité d’interaction ou d’évaluation des conditions en temps réel. Par exemple, si un team programme une auto à freiner 60m avant un virage et qu’une auto la suivant est dirigée pour freiner de manière optimale à 40m, la seconde ne viendra (en théorie!) pas percuter l’autre du fait des données apportées sur l’interaction en temps réel avec l’environnement.

On peut aussi imaginer les autos intelligentes éviter des débris de piste, ou comprendre progressivement les conditions de course et revisiter les trajectoires tour après tour de manière optimisée, ainsi que se comporter avec plus ou moins d’agressivité selon les rendus thermiques des capteurs des pneus. Et puisqu'on nage en plein rêve, pourquoi pas des donuts programmés informatiquement dans le tour d'honneur?!

De la stratégie et de la compétition

Comme dans une course où sont prises des décisions stratégiques des murets des stands et où le pilote apporte sa part de performance et de facteurs inconnus, ROBORACE offrira un show fait d’imprévus, de dépassements entre les autos et de paramétrages des stratégies de course.

Les autos ne suivront pas une seule et même ligne sans interagir entre elles et les teams pourront calculer comment faire réagir leur propre auto à une poursuivante pour défendre, ou tenter une manœuvre d’attaque sur un concurrent se trouvant devant. Les autos ne sont cependant pas "télécommandées".

ROBORACE ne sera pas une course au développement

Tout du moins, pas de développement technique physique, car c’est du côté logiciel que sera trouvée la performance. Le package monotype qui sera proposé aux teams sera le même pour tous, préparé et acheminé par les organisateurs du championnat, comme en Formule E.

Les détails concernant le montage des autos sur les circuits n’ont pas été communiqués et l’on ne sait pas à l’heure actuelle s’il s’agira de la responsabilité des teams, ou si une équipe dédiée de la Formule E s’occupera de cette partie comme pour la monoplace de démo et que les teams exploitants ne géreront que l’aspect software et ‘intelligence programmée’ des autos.

 

Une réelle inspiration pour les générations futures

Evidemment, les amateurs de sports mécaniques mettront en lumière le fait que sans pilotes et personnalités pour incarner la passion des fans, la discipline aura du mal à conquérir les foules. Mais c’est oublier que ROBORACE vise justement un univers plus vaste : celui, finalement, du rêve! Les barrières géographiques, culturelles, sexuelles tombent ici, et le centre d’intérêt commun demeure l’avancée technologique; la fascination que représentera, qu’on l’aime ou non, le concept d’une course disputée par des véhicules connectés et capables de décisions autonomes, mais coordonnées humainement en temps réel. Personne ne peut rester insensible à cela.

Une industrie crainte mais bien réelle et incontournable

Les gouvernements, municipalités, législateurs, assureurs et institutions du monde entier s’y préparent… Au public de maintenant comprendre que la voiture autonome arrive sur nos routes plus tôt qu’on ne le pense, grâce au sport. Au plus haut niveau des Etats et des entreprises privées, l’automobile autonome est considérée comme étant inévitable sur nos routes à très court terme.

La technologie embarquée évolue année après année et des milliards sont investis en R&D, représentant quelque chose d’aussi alléchant pour l’industrie et la finance que l’arrivée des formes d’énergie alternative ou certains progrès scientifiques, médicinaux et industriels de premier plan. ROBORACE n’est pas là pour aliéner ce que nous connaissons du sport auto, mais pour créer un nouveau créneau jusqu’alors inexistant, comme la Formule E auparavant.

La sécurité au cœur des préoccupations

La sécurité est évidemment une question qui occupera les organisateurs comme les observateurs de ce nouveau championnat. La Formule E est intimement liée à la FIA, mais aucune représentation officielle de la Place de la Concorde n'était présente sur la présentation londonienne, et il est impossible de dire pour l'heure quelle est la position de la FIA dans ceci.

Les interactions humaines à bord des voitures n’existeront pas, ce qui fait qu’il n’y aura évidemment pas de danger lié aux pilotes. Mais le personnel de bord de piste, les spectateurs et les intervenants divers du paddock expérimenteront quelque chose de nouveau et d’inconnu. Parmi les formes d’informations rassurantes, on notera que les autos n’ont pas pour vocation de passer par les stands pour des changements de pneus ou recharges de batteries du fait de leur autonomie prévue pour une heure complète de course. Les risques physiques humains dans la pitlane seraient donc réduits.

Pour l’heure, les organisateurs planifient encore d’autres points que l’organisation pure des weekends de course, et l’on ne sait par exemple pas si les autos pourraient passer aux stands pour réparer des dégâts physiques tels que des ailerons (les indications sur le design apporteront des réponses), et si des personnes pourraient être directement en contact physique en course avec les autos accidentées.

Des courses de nuit?

Interrogé par Motorsport.com sur la possibilité de tenir des courses de nuit, Denis Sverdlov a avoué qu'il s'agirait là d'une superbe opportunité de montrer ce dont cette technologie est capable, sans être affectée par des facteurs limitant les humains. On se prend à rêver d'un design futuriste chargé de neons dans une esthétique proche de celle du film Tron.

Un design lui aussi futuriste qui enthousiasmera

Les organisateurs ne veulent pour le moment pas manquer l’effet d’annonce fantastique que sera le premier visuel des autos ROBORACE, sans parler de l’opportunité de présenter des sponsors avec les premiers détails visuels. Mais bien entendu, au vu du concept révolutionnaire proposé, la série veut se donner les moyens de réaliser un impact puissant avec ce qui sera la toute première auto de compétition autonome. Un design très futuriste est donc attendu.

Cuisinés par Motorsport.com lors de la présentation, Agag comme Sverdlov ont tous deux refusé de donner ne serait-ce qu’une indication sur la probabilité pour que la voiture ressemble plus à une routière de tourisme sportive, ou à un véritable proto type monoplace avec des suspensions non carrossées et un moteur arrière. Selon nos indiscrétions collectées de sources internes, cependant, l’idée du design partirait vers une simili-monoplace, chargées de batteries additionnelle pour tenir une heure, de la taille d’une Formule E, et disposant d’un design d’une agressivité jamais vue en sport auto, digne de posters SF de chambres d’enfants.

Un projet éducatif pionnier séduisant

La Formule E a toujours souhaité inspirer les nouvelles générations et toucher un public différent et complémentaire des fans de course. Le projet FE Schools, qui était en saison inaugurale la série de support, opposait des enfants et adolescents dans l’exploitation d’un petit véhicule en piste, en poursuivant un projet éducatif.

Avec ROBORACE, les organisateurs pensent à une équipe exploitée course après course par une université ou une grande école différente, ou d’autres possibilités d’interaction de particuliers contre de grandes multinationales qui exploiteront les 9 autres autos de la grille.

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