Roborace développe depuis deux ans la première voiture de course autonome de l'Histoire, et a lancé cette année sa première saison officielle, nommée Saison Alpha. Comme la Saison Beta, prévue en 2020, il s'agira surtout de tests grandeur nature, qui opposent deux universités et une entreprise, Arrival, qui fabrique des véhicules électriques et veut les rendre plus intelligentes. C'est d'ailleurs le Devbot 2.0 - la voiture de développement - de la marque qui a eu un accident lors de la manche d'ouverture de la saison, à Monteblanco.

"Le mouvement a commencé dans la ligne droite" explique Tim Phillips, pilote de développement de la série. "Ma voiture devait quitter la trajectoire, dépasser la voiture devant, et revenir sur sa trajectoire. La procédure ne s'est pas bien passée, nous n'avons pas dépassé, nous avons demandé à la voiture devant de s'éloigner, et ma voiture était en mode autonome, donc elle est revenue sur la trajectoire. Des vidéos que j'ai vues, filmées du dessus avec le drone, elle revient sur la trajectoire, elle glisse et oscille, et va dans le mur."

"Les technologies d'IA seront toujours nouvelles, donc nous attendons toujours des problèmes avec les logiciels, avec la manière dont fonctionnent les ordinateurs, et d'autres choses. Mais encore une fois, c'est ce pour quoi nous sommes là, ce pour quoi nous faisons des essais et c'est aussi pour ça qu'on a toutes ces mesures de sécurité en place. Ce n'est pas qu'un pilote dans une voiture, il y a  aussi des systèmes tout autour de la piste qui peuvent prendre contrôle de la voiture à tout moment, qu'il y ait un être humain dedans ou non."

 

On ne fait pas d'omelette...

Au final, le véhicule de développement n'a pas subi de lourds dégâts, et Tim Phillips avoue qu'il n'en voulait ni à la voiture, ni à lui-même lorsqu'il s'est énervé au volant : "Quand c'est arrivé, je pensais qu'il y aurait plus de dégâts, plus de gêne et de colère. Mais pas envers la voiture, on ne veut simplement pas que ça arrive, c'est de la frustration et de la gêne. Je ne veux pas être celui qui met la voiture dans le mur."

"Arrival reviendra pour vérifier son logiciel. À chaque fois que l'on a un problème sur le circuit, c'est un petit accident, de petites choses qu'on ne connaît pas, et qu'on corrige avant de repartir en piste. C'est la même chose que n'importe quelle forme de sport automobile, vous trouvez un problème, vous le corrigez, et c'est reparti."

Timo Voelkl, directeur technique de Roborace, explique que ce genre de problème est une phase obligatoire pour participer à un développement efficace de la discipline : "Des incidents comme ça, aussi mauvais qu'ils soient pour les mécaniciens chargés des réparations, sont très utiles pour les équipes, car on réalise qu'on arrive aux limites du système implémenté."

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