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Comment Peugeot poursuit le développement de son Hypercar

Le développement de l'Hypercar Peugeot en vue de ses débuts en course en 2022 se poursuit, avec la contribution de ses sept pilotes… et le septième, réserviste, est peut-être le plus important.

Spécifications techniques de l'Hypercar de Peugeot

Photo de: Peugeot Sport

Jusqu'à présent, Peugeot Sport est dans les temps pour son retour en Endurance. La marque au lion demeure soucieuse de ne pas se fixer d'objectifs irréalisables, préférant pour l'instant ne pas prédire quelle sera sa première course lors de la saison 2022 du FIA WEC, l'échéance étant dans plus d'un an. En revanche, le but annoncé d'essais inauguraux en décembre 2021 au plus tard est toujours en passe d'être réalisé.

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"Tout est basé sur cette date, nous partons à rebours depuis cette date de fin 2021", explique Olivier Jansonnie, directeur technique. "Vous savez que nous aurons le premier assemblage moteur en avril, très bientôt donc, et nous espérons faire des essais approfondis du groupe propulseur, d'abord avec le moteur puis avec le groupe propulseur avant – avec le moteur électrique avant et la boîte de vitesses – en septembre, et enfin tout ensemble, en novembre, sur notre banc d'essai quatre roues motrices."

"Quant au reste de la voiture, nous sommes assez avancés quant à la monocoque – c'est une pièce requérant un délai assez long. D'ici la fin de l'année, il faudra passer le premier test d'homologation – un crash-test et un push-test pour la monocoque. Le développement aéro se passe comme prévu ; nous devrons geler notre voiture, côté aéro, au plus tard début juin, pour être prêts à produire toutes les pièces et tester la voiture avant la fin de l'année." Quant à savoir quand aura lieu cette fameuse première participation en compétition, Jansonnie tempère : "Il faut prouver la fiabilité de la voiture en piste avant que nous puissions penser à la course."

Par la suite, l'une des difficultés pour Peugeot sera d'évaluer l'impact de son développement vis-à-vis de la Balance de Performance, qui tentera de mettre au même niveau tous les concurrents du LMH et du LMDh. Dans tous les cas, les performances seront bien inférieures à celles du LMP1 des années 2010, avec des chronos autour de 3'30 au Circuit de la Sarthe et des LMP2 entravées en conséquence. Mais pour Loïc Duval, qui a à son actif neuf participations aux 24 Heures du Mans dont sept en LMP1 et une victoire en 2013, ce n'est pas forcément une mauvaise chose.

"On a vu les voitures devenir de plus en plus rapides année après année, pour un budget gigantesque à la fin, mais je ne suis pas sûr que ça ait amélioré le spectacle pour les fans ou que ça ait apporté quelque chose aux constructeurs d'un point de vue technique", analyse le Français de 38 ans. "Je suis relativement content de la performance que nous allons avoir cette année. Bien sûr, les cartes vont être rebattues par rapport au LMP2, au GT. Je pense que quand on voit le niveau de performance qu'ils visent, c'est très bien."

"Pour moi, voir tant de constructeurs intéressés dans un championnat, quand on voit ce qui arrive en 2023… Tous autant que nous sommes – les fans de sport auto, les journalistes, les téléspectateurs et nous pilotes, ainsi que les constructeurs impliqués comme Peugeot – nous ne pouvons qu'être heureux et fiers de l'ère que nous allons traverser, car ça va être quelque chose d'exceptionnel."

L'un des pilotes va en tout cas jouer un rôle crucial dans le développement, et il n'est pas titulaire. James Rossiter, 37 ans, va apporter son immense expérience à Peugeot. Une expérience de pilote essayeur en Formule 1 chez Honda dans les années 2000, une expérience de pilote de course avec la participation notamment à 18 épreuves de WEC en prototype, mais surtout une expérience de pilote de développement en Formule E chez DS Techeetah, rôle qu'il occupe depuis deux ans et demi. Le Britannique y travaille sur le simulateur, la gestion de l'énergie jouant un rôle clé dans le championnat tout électrique, ce qui a fait de lui le candidat idéal pour occuper un rôle similaire en faveur d'une marque sœur de DS.

"En tant que pilote de réserve et troisième pilote, James Rossiter va nous aider énormément, du travail en simulateur à la piste", assure Jean-Éric Vergne, qui collabore déjà avec Rossiter chez Techeetah. "Je pense que nous avons une très bonne compréhension de la manière dont notre groupe propulseur va récupérer l'énergie."

James Rossiter, DS Techeetah, DS E-Tense FE19

Plus précisément, que va apporter Rossiter à Peugeot ? "Juste les connaissances et l'expérience que j'ai bâties en Formule E sur les logiciels, l'étroit travail avec l'entreprise concernant le groupe propulseur : ce sont des connaissances que je vais pouvoir apporter et utiliser pour travailler avec Olivier afin de libérer tout le potentiel de nos systèmes", répond l'intéressé. "C'est ce que je compte apporter au projet, ainsi que mon expérience de la course également."

Le nouveau simulateur de Peugeot Sport, dédié au projet Hypercar, n'en est logiquement qu'à ses balbutiements. "Une partie du développement [fait par Rossiter], pour commencer, est vraiment d'essayer de nous aider à concevoir le modèle et d'assurer qu'il soit cohérent vis-à-vis du comportement de la vraie voiture en piste", indique Olivier Jansonnie. "Je ne pense pas que nous puissions dire que nous avons vraiment commencé à développer la voiture, pour l'instant nous avons principalement développé le simulateur."

"De mon côté, la première étape est d'assurer la corrélation attendue pour le simulateur", renchérit Rossiter. "Une fois que nous en serons satisfaits, que l'équipe aura les chiffres attendus, nous pourrons nous intéresser davantage au modèle, plus tard dans l'année. Tout se fait pas à pas, mais ça se passe très bien."

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