Édito - Et si Toyota prenait une incroyable revanche à Bahreïn ?
Meurtrie au plus profond après l'épisode douloureux du Mans, l'équipe Toyota peut-elle créer l'exploit de prendre la plus belle des revanches et coiffer au poteau l'équipe Porsche au championnat pilotes ?
Photo de: Vision Sport Agency
L'image est gravée dans les esprits. Dans le dernier tour des 24 Heures du Mans, la Toyota #5 stoppe net devant son stand. Elle avait la victoire en poche. La scène demeurera longtemps dans les esprits, et fera partie à jamais des épisodes les plus marquants du sport automobile, et même du sport dans son sens large.
Contraste saisissant. D'un côté, l'image des pilotes Porsche Romain Dumas et Marc Lieb tombant dans les bras l'un de l'autre dans leur stand, fous de joie. En piste, leur équipier Neel Jani récupérait une victoire inespérée à quelques secondes du but. De l'autre, l'anéantissement dans le clan Toyota. Notamment les larmes de Hugues de Chaunac, patron d'ORECA, partenaire technique du constructeur japonais, et la détresse de Kazuki Nakajima, prostré au volant de sa voiture arrêtée au bord du muret des stands, sous le regard médusé de ses équipiers Sébastien Buemi et Anthony Davidson.
Un succès totalement inattendu pour l'équipage de la Porsche #2, qui permettait en outre à Jani, Dumas et Lieb de s'installer en tête du championnat pilotes avec un écart conséquent. La deuxième place de la Toyota #6, celle de Stéphane Sarrazin, Mike Conway et Kamui Kobayashi, n'était alors qu'une maigre consolation pour une équipe japonaise anéantie.
Après cette cruelle désillusion dans la Sarthe, la déroute se poursuivait pour Toyota lors de la manche suivante sur le Nürburgring, où les deux TS050 Hybrid accusaient un clair déficit de performance face aux Porsche et aux Audi. On voyait alors mal les troupes nippones remonter la pente. De son côté, la Porsche #2 continuait à faire forte impression et ne ratait la victoire sur le Nürburgring qu'en raison d'une pénalité due à un accrochage avec une GTE, laissant s'imposer la voiture sœur, la #1 de Webber, Hartley et Bernhard.
Renversement de tendance
Alors que le WEC abordait la seconde partie de la saison, avec les courses "outre-mer", la hiérarchie allait être bousculée. Porsche continuait d'aligner les victoires, mais c'est la 919 #1 qui continuait sa moisson de succès entamée sur le Nürburgring en s'imposant à Mexico, puis à Austin, alors que la #2 marquait le pas, échouant à chaque fois au pied du podium (quatre 4e places au Nürburgring, à Mexico, à Austin et à Shanghai et même une 5e place à Fuji). Course après course, elle voyait son avance au classement grignotée.
Dans le même temps, Toyota opérait son retour aux affaires, s'invitant sur la troisième marche du podium à Mexico et à Austin, avant de décrocher (enfin) son premier succès de l'année sur ses terres, à Fuji. Et avec encore une belle deuxième place à Shanghai grâce à une bonne course d'équipe, Sarrazin, Kobayashi et Conway parvenaient à retarder l'échéance et à conserver une chance mathématique de disputer le titre lors de la finale à Bahreïn.
Qui l'eut cru ? Qui aurait pu imaginer que Toyota serait en mesure de contester la couronne mondiale des pilotes à Porsche en fin de saison ? Qui aurait pu imaginer que Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb ne retrouveraient plus le chemin du podium depuis leur heureux succès au Mans ?
Porsche sur les nerfs
Pour Porsche, et surtout pour l'équipage de la #2, la dernière course à Bahreïn risque d'être difficile à vivre nerveusement. Du côté de l'équipe allemande, on se souvient d'ailleurs que le titre de Mark Webber, Brendon Hartley et Timo Bernhard l'an passé fut acquis dans la douleur et au bout du suspense sur ce même circuit de Bahreïn. Les trois hommes, à qui le sacre semblait promis, avaient alors été victimes d'un problème technique sur leur 919 et n'ont dû leur victoire au championnat qu'au succès de leurs équipiers Jani, Dumas et Lieb, qui barraient la route aux pilotes Audi.
Un an plus tard, et malgré les 17 points séparant les deux équipages de tête au championnat, tout est donc une nouvelle fois possible, surtout lors d'une course de six heures.
Rien ne sera joué avant le drapeau à damiers, Porsche le sait. Et Toyota encore davantage.
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