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Édito - Parenthèse de vacances ou rentrée des classes ?

Dans le cadre de sa fameuse Super Saison, voici que le FIA-WEC nous propose donc sa 3e manche de la saison, qui se déroule le week-end prochain à Silverstone.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Sam Bloxham / Motorsport Images

Une course qui a lieu à la fin de la semaine du 15 août, traditionnellement considérée dans notre beau pays (on parle bien de la France) comme la semaine de vacances absolue, où tout le monde est absent et personne au travail. Est-ce alors une bonne idée que de la programmer précisément à ce moment-là ?

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Le casse-tête du calendrier

Le calendrier WEC, il faut bien le reconnaître, a toujours été un peu casse-tête, notamment par rapport à cette fameuse manche d'après-Le Mans. Il n'y a pas si longtemps, il y avait tout un break estival et l'on se retrouvait en septembre pour le Nürburgring ou Austin – trois mois d'attente pendant lesquels spectateurs et observateurs avaient eu tendance à carrément oublier qu'il existait bien un Championnat du monde d'Endurance !

En 2016 et en 2017, on avait pris l'habitude de se retrouver mi-juillet pour la reprise des hostilités. Une sorte de juste milieu entre la tendance précédente et ce qui se fait ailleurs. Par exemple, on sait que les Américains font rouler l'IndyCar à Détroit cinq jours après Indianapolis, dont le statut peut être assimilé outre-Atlantique à ce que représente Le Mans chez nous. Cinq jours ? Oui, oui, on ne plaisante pas – l'idée étant bien de capitaliser sur la présence des "héros" du week-end précédent. Mais trois mois ? Deux mois ? Ce n'est pas un peu trop long, quand même ? Poser la question est déjà une réponse, non ? Il nous semblait que la solution trouvée d'un mois d'écart était la bonne solution, mais il faut croire que les contraintes d'une Super Saison sont passées par là et voilà pourquoi l'on se retrouve dans ce créneau relativement vide de la mi-août. Au moins, on évite la confrontation avec la F1…

Le nouveau défi d'Alonso

Au niveau des enjeux, il nous revient une boutade que nous avions entendue pendant les 24 Heures du Mans : "Si Alonso gagne les 24 Heures dès sa première tentative, il va regretter de s'être engagé pour une saison complète !". En effet, on peut parier sans trop se tromper que la raison majeure de l'engagement de l'Espagnol était bien la réussite dans la Sarthe, et qu'il avait globalement deux essais pour y parvenir. À partir du moment où il a tout de suite atteint son objectif, aura-t-il la foi nécessaire pour continuer à être motivé ? Nous ne sommes pas là pour mettre en doute cette motivation, et l'on peut faire confiance au professionnalisme d'Alonso pour honorer son contrat et faire le boulot en Champion du monde qu'il est. Après tout, il y a une autre couronne mondiale à aller chercher, et elle est prestigieuse ! Quand bien même il y aurait un petit pourcentage de "relâchement" de sa part, on ne voit pas comment il ne pourrait pas être présent au rendez-vous.

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Toyota toujours face à elle-même

Autre question qui se pose : la gestion de ce rendez-vous par Toyota. Le constructeur japonais fait feu de tout bois en ce moment, et collectionne les succès glorieux. Après Le Mans, c'est une victoire au Rallye de Finlande qui est venue compléter la campagne globale 2018. Tout va donc bien et l'on ne voit pas pourquoi Toyota ne signerait pas un nouveau doublé à Silverstone. Cela étant, ces dernières années, le WEC a connu quelques-unes de ses heures les plus sombres dans l'après-Le Mans justement – quand le rendez-vous manceau décidait de fait, à cause de la double attribution de points, de l'issue du championnat. Personne n'a oublié le drame du Nürburgring 2017, quand Porsche a échangé les positions en tête à dix minutes de l'arrivée alors qu'on croyait naïvement assister à une belle lutte entre les deux voitures de la marque. Si l'on était encore dans ce cas de figure, alors on vous dirait sans se tromper que c'est bien la 8 qui va s'imposer en Angleterre. Au nom de la "raison d'État" qui consiste à faire gagner une marque avant tout et à privilégier la voiture la mieux placée au championnat.

Sauf que le contexte a changé, que les points du Mans ne comptent plus autant qu'avant et qu'il reste encore six courses d'ici à juin 2019 ! Peut-on dès lors retourner l'argument et imaginer à coup sûr que c'est la 7 qui va bien gagner à Silverstone, histoire de "compenser" la défaite du Mans et même de rééquilibrer les forces en présence au championnat ? Nous ne sommes pas loin de le penser et c'est ce pronostic que nous allons assumer…

Plus de bagarres, please !

Une chose est sûre : il nous tarde de voir si la concurrence aura eu les moyens de progresser et de pouvoir défendre un peu plus ses chances. Car si la conclusion du Mans a globalement fait plaisir à tout le monde (victoire de Toyota et d'Alonso !), elle aura laissé une impression un peu amère quant à l'adversité. On attend tout de même que Rebellion, SMP, Dragonspeed, Manor ou By Kolles aient les moyens d'être un peu plus "dangereux" pour l'armada Toyota. Ce sera même tout l'enjeu de cette deuxième partie de saison et celui assurément qui retiendra l'attention. Car si maintenant "l'entrée" a été digérée, on veut le plat de résistance et des batailles en piste !

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En LMP2, on sait que le G-Drive Racing sera absent, ce qui au moins permettra à d'autres équipes de l'emporter ! En GTE Pro, pas de problème, on est certain que la lutte sera somptueuse et au plus haut niveau. On est aussi curieux de voir si les Aston Martin, à domicile, seront revenues un peu plus aux affaires et auront un peu plus d'arguments que depuis le début de saison, pour le moins raté. En GTE Am, on attend de voir si le Dempsey Proton Racing va continuer sur sa lancée du Mans ou si les Ferrari vont pouvoir reprendre le flambeau… Comme toujours, les attentes sont nombreuses, les enjeux importants et le spectacle à venir est alléchant ! Espérons vraiment que cette course, plutôt que de se noyer dans la torpeur d'un été qui n'en finit pas, signifiera en fait la rentrée des classes et le retour aux affaires du monde des sports mécaniques haut de gamme…

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