Interview

Thiriet : "Alpine a tout pour faire une super saison"

Après des années passées dans le giron de TDS Racing, Pierre Thiriet a rejoint cette année Alpine pour le programme LMP2 de la marque française en Championnat du monde d'Endurance.

#36 Signatech Alpine A470 Gibson: Nicolas Lapierre, André Negrao, Pierre Thiriet

#36 Signatech Alpine A470 Gibson: Nicolas Lapierre, André Negrao, Pierre Thiriet

Erik Junius

B.D., Circuit Paul Ricard - Fort de sept participations consécutives aux 24 Heures du Mans, Pierre Thiriet enfile désormais une combinaison bleue marquée du sceau légendaire d'Alpine. Aux côtés de Nicolas Lapierre et André Negrao, le Français de 28 ans, attaché à son statut de gentleman driver, sait qu'il se voit confier une belle mission pour la Super Saison du WEC. Il fait le point avec Motorsport.com

Pierre, vous voilà désormais en bleu, quel sentiment cela procure ?

Ça fait plaisir, je trouve que ça me va bien finalement ! Après quasiment toute ma carrière dans la même équipe, ça fait quelque chose de changer. Je suis venu deux jours à Bourges pour rencontrer l'équipe, pour faire le baquet et pour discuter un peu de la saison. J'ai vraiment été super bien accueilli. Rassuré, ce n'est pas vraiment le terme parce que je n'avais pas d'appréhension particulière, mais je me suis vraiment senti à l'aise avec eux, dans les échanges. Et puis ça s'est confirmé lors des essais que l'on a fait en Espagne. Je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour faire une super saison.

Comment le programme s'est-il mis en place ?

Je n'ai pas terminé la saison dernière [en WEC]. Je suis entré en contact avec Philippe [Sinault, directeur d'équipe], mais j'étais déjà en contact avec lui depuis trois saisons. Ça ne s'était pas forcément fait, et puis cette saison-là, c'était la bonne. On a trouvé l'accord qui allait bien. 

Vous n'étiez pas forcément destiné au WEC, et finalement vous embrayez sur une deuxième saison…

WEC, ELMS, ça m'est un peu égal. Le WEC l'année dernière m'a plu, mais tel qu'il était fait, je n'aurais pas pu embrayer cette année. Au niveau du calendrier, c'était beaucoup trop lourd pour ma vie professionnelle. En fait, à l'annonce de Mexico sur le calendrier 2018-2019, j'étais un peu comme tout le monde : un peu déçu. Mais je me disais qu'il restait l'ELMS. Et finalement, j'ai vu une opportunité et je me suis dit que c'était quand même un beau championnat, un Championnat du monde, avec de belles équipes, et puis un calendrier qui est beaucoup plus facile que le calendrier ELMS car il n'y a que cinq courses dans l'année civile, assez espacées. Du coup, ça matche bien pour ma vie professionnelle et ma vie sportive.

#36 Signatech Alpine Matmut Alpine A470: Nicolas Lapierre, Andre Negrao, Pierre Thiriet

Dans les discussions avec Alpine, on avait vraiment la volonté commune de faire ce championnat, donc c'est comme ça que ça a été amené. C'est un peu particulier de raisonner sur une année et demie qui est en fait une saison. Je parle d'une année pour comparer à l'ELMS, qui reste sur 2018. Cinq courses dans l'année, ça permet de rouler tout en n'étant pas tous les week-ends sur un circuit, donc c'était vraiment le bon compromis pour moi en termes de calendrier. Et puis le WEC est un super championnat.

L'avantage, c'est aussi de retrouver une voiture que vous connaissez bien, l'ORECA 07 (rebadgée au nom d'Alpine)...

C'est sûr que ça ne fait pas beaucoup de changements à ce niveau-là. Je pars sur quelque chose de connu, c'est un vrai plus. Mais c'est toujours difficile, car j'ai arrêté de rouler en octobre l'année dernière, et j'ai repris mi-mars pour les essais. Même si c'est une voiture que je connais, il faut quand même que je me remette dans le bain, car je ne roule que pendant les meetings de WEC, ça ne fait pas beaucoup.

La manière dont la voiture est exploitée d'une équipe à l'autre la rend-elle différente ?

Complètement. J'ai pu remarquer ça à Motorland Aragón. Bien sûr, mécaniquement, ça reste la même voiture, ça ne va pas être l'opposé. Mais je sens une philosophie différente de ce que j'ai connu l'année dernière dans les réglages, ainsi que dans la façon de travailler. C'est clair que ce n'est pas vraiment la même voiture.

Sur le plan des réglages, l'objectif est d'amener les trois pilotes vers le même point ?

De toute façon, l'idée est toujours d'avoir la voiture qui convient aux trois, le plus possible. En Endurance, on fait un sport d'équipe, ce sont toujours des histoires de compromis. C'est comme le siège dans la voiture, ce n'est pas un siège de monoplace : il n'y a pas un pilote qui est 100% bien [installé], dans la position qu'il aurait eue s'il était seul dans la voiture.

#36 Signatech Alpine Matmut Alpine A470: Nicolas Lapierre, Andre Negrao, Pierre Thiriet

Pour les réglages c'est pareil. Malgré tout, on cherche un peu tous le même idéal d'un point de vue réglages de la voiture. Dans l'équipage qu'on forme cette année avec Nico et André, on a un retour qui est vraiment similaire. Ça veut dire que lorsque l'on fait un set-up ou que l'on ajoute quelque chose dans la voiture, on va tous dans le même sens. Au final, ça va toujours dans l'idée générale d'avoir une bonne voiture pour les trois.

Il faut également composer avec les ajustements de baquet et vos tailles très différentes !

Contrairement à ce qu'on peut penser, ça peut être plus facile de faire un baquet avec un grand et un petit qu'avec deux personnes qui ont quasiment le même gabarit et qui ont besoin de deux sièges différents. Franchement, ça s'est super bien passé. J'ai connu des enfers liés au siège, parce que parfois ça ne convient pas avec les coéquipiers, parfois c'est la voiture qui n'est pas forcément conçue pour avoir des grands. Mais là, on a bien bossé, on a trouvé des bons compromis qui vont bien aux trois, et c'est passé comme une lettre à la poste. Quand on l'a mis en œuvre pour les essais, il y a eu des petits ajustements mais ça s'est bien passé.

Quels sont les objectifs pour la Super Saison qui débute le mois prochain ?

Personnellement, je suis là pour me faire plaisir avant tout, gagner des courses. L'objectif est de faire du mieux qu'on peut avec le matériel et l'équipe qu'on a. Sur le papier, je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour figurer en haut du tableau. Je ne m'avance pas trop car l'an dernier, il y avait quelque chose qui fonctionnait très bien sur le papier, mais l'humain est super important. Là, je suis beaucoup plus positif car humainement ça fonctionne. Il y a aussi une histoire de culture là-dedans, c'est beaucoup plus facile en tant que Français de travailler avec une équipe française. L'objectif, c'est de faire du mieux qu'on peut.

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