Toyota leader fébrile à mi-course, Rebellion s'accroche

B.D., Spa-Francorchamps – On en a tant parlé, c'est désormais une réalité : la Super Saison du WEC est lancée ! Comme un beau symbole, et dans la continuité des deux jours précédents, c'est sous un grand soleil et avec plus de 20°C que les 34 partants ont ouvert les hostilités. Trente-quatre et non 37, en raison du forfait annoncé des deux Manor, mais également de celui de la DragonSpeed LMP1. 

Après le crash de Pietro Fittipaldi vendredi, il était impossible pour l'équipe de réparer le châssis BR1. Par ailleurs, le team a confirmé qu'il y avait probablement eu une défaillance électrique ayant entraîné une perte de la direction assistée, tout en continuant à enquêter sur son origine. 

Suite à l'exclusion de la Toyota #7 hier après les qualifications, Sébastien Buemi a pris le départ avec la #8 en pole position. Un envol qui, malgré quelques incartades en LMP2 coûtant de nombreuses places à l'Alpine de Nicolas Lapierre, s'est passé sans encombre et voyait les deux Rebellion se lancer à la chasse du prototype nippon. Un premier round toutefois de courte durée puisque la voiture de sécurité est intervenue suite au crash de la Porsche #86 de Michael Wainwright, piégé aux Combes par le tête-à-queue devant lui d'une Ferrari du GTE Am. 

La course a pu reprendre ses droits moins de dix minutes plus tard, tandis que la Toyota #7 a rejoint le peloton avec un tour de retard, conformément au règlement suite à sa disqualification de la veille. En tête, Buemi s'est attaché à creuser doucement mais sûrement son écart sur les deux Rebellion. Assez étonnamment, on notera que le Suisse est passé une première fois par les stands après 17 tours, la durée de son relais étant strictement identique à celle des P1 privés. Une première salve d'arrêts marquée par un début d'incendie finalement maîtrisé au niveau des échappements de la ByKolles, n'empêchant pas Tom Dillmann de reprendre la piste.

Violent crash pour Tincknell

Le deuxième relais lui a amplifié l'écart, celui-ci avoisinant la quarantaine de secondes au moment de la deuxième intervention de la voiture de sécurité. Une neutralisation consécutive au choc énorme et spectaculaire de la Ford GT #67 dans le Raidillon. À première vue victime d'un bris mécanique, Harry Tincknell a tiré tout droit au sommet de l'Eau Rouge, heurtant violemment le mur de pneus. On pourra qualifier de petit miracle le fait d'avoir vu le Britannique sortir par ses propres moyens de ce qu'il restait de sa voiture... 

Le 34e passage se faisant sous régime de Safety Car, tout le monde en a profité pour plonger dans la voie des stands, et également pour effectuer certains changements de pilote, particulièrement chez Toyota et Rebellion. Sur la voiture de tête, Fernando Alonso a pris le relais de Buemi pour son premier relais en WEC. 

Après une demi-heure d'intervention pour réparer les protections dans le Raidillon, la course a été relancée avec un Alonso parti le couteau entre les dents et n'hésitant pas à mettre une roue dans l'herbe pour se frayer un chemin dans le trafic. Il faut dire qu'avec cette voiture de sécurité, la Toyota de tête avait perdu l'avance solidement construite par Buemi au cours de la première heure. Désormais au volant de la TS050 Hybrid #7, Kamui Kobayashi a quant à lui profité de ce relais pour rentrer dans le même tour que les leaders.

Alors qu'approchait la troisième salve de ravitaillements, celle-ci s'est effectuée sous régime de Full Course Yellow suite à la sortie de piste de Giorgio Roda sur la Porsche #88. Dempsey-Proton Compétition a d'ailleurs perdu beaucoup de plumes puisqu'au même moment, la #77 a fait un passage imprévu par son box en raison d'un ennui technique. Une fois le drapeau vert agité, la Toyota #8 comptait alors un avantage proche de la minute sur les deux Rebellion évoluant toujours de concert. 

L'avantage de Toyota aurait pu s'accentuer après le quatrième passage aux stands, les relais de l'équipe nippone s'allongeant à 19 tours pour la voiture de tête contre 18 pour la Rebellion #1. Mais alors que Kazuki Nakajima venait de prendre le relais d'Alonso sur la voiture de tête, le Japonais est repassé par les stands dès le tour suivant car ses harnais étaient visiblement mal serrés ! Il a repris la piste en conservant le leadership, mais avec une avance redescendue à 55 secondes sur le duo Rebellion. Puis à 45 secondes après un tête-à-queue heureusement sans conséquences à La Source.  

Alpine tente la remontée

Alpine a payé cher le départ chaotique en LMP2, puisque la #36 a dû effectuer une pénalité de passage par les stands pour non-respect des consignes dans le premier virage. Le début de course a été animé par l'inattendue Dallara du Racing Team Nederland, Giedo van der Garde faisant notamment parler la vitesse de pointe de se machine. Malheureusement pour les hommes en jaune, un problème d'alternateur est venu anéantir leurs espoirs. 

Malgré les ennuis, Alpine n'a rien lâché et André Negrao a poursuivi la remontée entamée par Lapierre pour émerger au deuxième rang, derrière l'ORECA du G-Drive Racing. DragonSpeed, autre favori de la catégorie, a été contraint à une pénalité suite à un excès de vitesse dans les stands. 

Porsche a l'avantage du nombre

Sur fond de polémique autour de la BoP, Ford et Porsche ont formé le quatuor de tête attendu dès le début de course. La lutte a été acharnée, mais la perte de la #67 suite au crash de Tincknell a sans doute calmé temporairement les esprits, tout en faisant basculer le match à l'avantage de Porsche. À mi-course, la 911 RSR #91 occupait la tête de la catégorie devant la Ford rescapée et l'autre GTE allemande.

L'Aston Martin #98 occupe quant à elle la tête du LMGTE Am.

 6 Heures de Spa-Francorchamps - Mi-course