Citroën déplore un manque de préparation et de la malchance

En Allemagne, Citroën n'a pas connu la réussite, et Sébastien Ogier et Esapekka Lappi ont terminé derrière trois Toyota ainsi que trois Hyundai. Le constructeur français admet qu'il doit revoir sa copie pour les manches sur asphalte.

Sébastien Ogier, Julien Ingrassia, Citroën World Rally Team Citroen C3 WRC

Sébastien Ogier, Julien Ingrassia, Citroën World Rally Team Citroen C3 WRC

McKlein/LAT Images

Le Rallye d'Allemagne n'a pas souri à Citroën, avec une septième place pour Sébastien Ogier, juste devant son coéquipier Esapekka Lappi. Outre une crevaison qui a touché la C3 WRC du Français alors qu'il luttait pour le podium du rallye, la Citroën a montré un manque de rythme, dû notamment à un fort sous-virage déploré par les pilotes. Ogier a même déclaré, en fin d'épreuve, qu'il "ne pouvait pas conduire cette voiture". Pierre Budar reconnaît les lacunes de la voiture sur cette surface.

"C'est un très mauvais résultat pour nous", avoue le directeur de Citroën Racing. "On pensait être capables de se bagarrer pour de bonnes places, pour de gros points, il s'avère que nous n'avons pas fourni à nos pilotes une voiture capable de le faire. Même si nous avons progressé depuis les derniers rallyes sur asphalte, il semble que nos adversaires ont progressé plus vite que nous. On doit redoubler d'efforts, il faut qu'on soit capables de faire évoluer notre voiture beaucoup plus, et beaucoup plus vite. C'est ce qu'on va s'employer à faire pour les prochains rallyes."

"On espérait se battre aux avant-postes, car c'était une épreuve importante et l'objectif était clairement d'essayer d'inverser la tendance au championnat", a de son côté expliqué Ogier. "Très vite, cependant, on a dû se rendre à l'évidence : nos tests en amont du rallye n'ont pas permis de corriger les défauts de la voiture et les soucis que l'on avait connus en Corse sont réapparus. Ce week-end s'est donc vite transformé en mission de sauvetage."

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Le Tour de Corse avait effectivement déjà laissé entrevoir les difficultés de la Citroën sur cette surface, et les essais effectués depuis laissaient penser que les failles avaient été comblées en majorité dans le clan français. C'était toutefois sans compter sur les progrès de la concurrence, et sur un manque d'équilibre encore présent pour la C3 WRC. Pierre Budar admet que l'équipe n'était pas assez préparée avant ce Rallye d'Allemagne.

"Nous pensions effectivement avoir compris l’origine de notre contre-performance corse et avoir rectifié le tir pour ce nouveau rendez-vous sur le tarmac, où nous espérions bien jouer les premiers rôles, mais force est de reconnaître que ce n’était pas le cas. Nous étions plus proches des leaders ce week-end, mais encore trop loin pour se satisfaire de ça. Nous avons clairement raté quelque chose dans notre préparation. La seule journée complète d’essais de Sébastien et Julien a aussi été perturbée par la pluie, que nous n’avons finalement pas rencontrée ici, et qui nous a empêché de mener à terme notre programme de tests pour l’asphalte sec."

"La chance n'a pas été de notre côté"

Et Citroën a joué de malchance avec l'équipage composé de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, qui restaient à portée de la deuxième place, bien que déjà fortement distancés par Ott Tänak, futur vainqueur de l'épreuve, avant de subir deux crevaisons qui ont mis fin à leurs espoirs de bon résultat. "On a un temps été en lice pour le podium, jusqu'aux fameuses spéciales de Panzerplatte", relate le sextuple Champion du monde. "On le sait, c'est une section où il faut avoir la réussite avec soi, parce qu'on peut très facilement y crever, or malheureusement, pour la deuxième année consécutive, la chance n'a pas été de notre côté."

"On a crevé à chaque passage et la deuxième fois il nous a fallu nous arrêter. Cette minute et demie qu'on a perdue à cet instant n'a alors fait qu'empirer un résultat qui était déjà en deçà de nos attentes. En terminant finalement à la septième place, on fait encore une fois une très mauvaise opération pour le championnat. Même si la situation est difficile, la saison n'est pas terminée et on n'est pas du genre à baisser les bras. On va donc continuer à se battre, et ce dès la Turquie dans trois semaines, où il sera primordial d'aller chercher un bon résultat."

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Budar veut quant à lui garder le positif de cette épreuve : "Nos équipages n’ont en tout cas jamais démérité de la semaine, cherchant quelles que soient les circonstances, à tirer la quintessence de la monture dont ils disposaient, et c’est également pour cela qu’en tentant de compenser, ils ont fait de petites erreurs. L’équipe non plus ne s’est pas démobilisée, malgré la déception évidente, et c’est cet état d’esprit combatif, assorti aux enseignements que nous allons tirer, qui va nous permettre de ressortir plus forts de cette épreuve."

Pour Ogier et Ingrassia, la perspective d'une septième couronne consécutive s'assombrit un peu, mais le patron de Citroën dédouane les deux hommes, qui accusent 40 points de retard au championnat : "Évidemment, ce n'est pas une bonne opération pour Sébastien au championnat, tant qu'on ne sera pas capables de lui fournir une voiture qui soit en mesure de se battre, il ne sera pas en mesure d'améliorer sa position au championnat. On ne peut pas compter uniquement sur la chance pour gagner un championnat. On va prendre les choses dans l'ordre et travailler dans le bon sens, pour que la voiture s'améliore de façon significative avant la prochaine épreuve."

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