Dernier pointage avant l'Arctic Rally Finland 2021

La deuxième manche du Championnat du monde des Rallyes débute ce vendredi autour de Rovaniemi, la capitale de la Laponie. Intégrée en janvier au calendrier du WRC, cette épreuve inédite propose son lot de nouveautés. Tour d'horizon !

Oliver Solberg, Aaron Johnston, Hyundai Motorsport N Hyundai i20 R5

Oliver Solberg, Aaron Johnston, Hyundai Motorsport N Hyundai i20 R5

Hyundai

Le parcours :

Compact mais costaud ! Sous l'ère COVID-19, les organisateurs se sont engouffrés dans la brèche ouverte par une dérogation de la FIA émise l'été dernier, en proposant des parcours inférieurs à 300 kilomètres. Un quota minimum pourtant encore obligatoire en début d'année 2020 mais qui n'est désormais plus qu'un lointain souvenir comme en atteste le parcours de l'Arctic Rally Finland.

Avec un timing regroupé sur trois jours, shakedown inclus, l'épreuve finlandaise ne propose que dix spéciales pour un total de 251,08 kilomètres chronométrés. Malgré ce planning à l'allure d'un véritable sprint, les secteurs chronométrés restent des morceaux de choix. Avec des longueurs comprises entre 19,91 km (ES4-ES7) et 31,05 km (ES1-ES2), les profils ultra rapides et étroits devraient permettre de tutoyer localement la barre des 200 km/h.

De quoi sérieusement inquiéter le record établi, quelques centaines de kilomètres plus au sud autour de Jyväskylä, par Kris Meeke (Citroën DS3 WRC) qui avait avalé l'édition 2016 du Rallye de Finlande (version 1000 lacs) à plus de 126,62 km/h de moyenne.

Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team

Les conditions : 

Disputé sous des latitudes supérieures à 66 degrés à quelques kilomètres du cercle polaire arctique, l'Arctic Rally Finland possède tous les attributs nécessaires pour proposer un terrain de jeu idéal cette semaine. Un an tout juste après le simulacre offert par le Rallye de Suède, qui avait frôlé l'annulation suite au manque de neige, tous les éléments sont réunis pour que la seule manche hivernale du calendrier WRC soit enfin digne de son rang !

Avec un thermomètre dont le mercure va osciller entre -15°C et -30°C et de la neige en forte quantité, les équipages auront même l'obligation d'embarquer un kit de survie (vêtements et chaussures adaptés), afin de patienter à l'extérieur de la voiture en cas de visite impromptue des murs de neige.

La luminosité sera également à prendre en compte. Dans cette région du globe où le jour polaire (période pendant laquelle le soleil ne se couche pas) s'étend sur plus d'un mois autour du solstice d'été, les nuits de décembre sont par opposition très longues avec près de 22 heures d'obscurité. Par chance, en cette période de l'année, le soleil adopte des horaires comparables à ceux de l'Europe de l'Ouest (lever à 7h15 et coucher 10 heures plus tard). Ce qui, au final, n'aura de conséquences que sur les seconds passages dans Sarriojärvi (ES2) et Siikakämä (ES8) disputés de nuit.

Les engagés :

56 équipages ont décidé de relever le défi du Grand Nord ! Un total qui correspond à la moyenne atteinte ces dernières années au départ du Rallye de Suède. Parmi les 13 WRC présentes, Toyota Gazoo Racing et M-Sport affichent le même line-up que celui aligné du côté du Monte-Carlo. Après des débuts ratés dans les Alpes françaises, Hyundai Motorsport mise sur Craig Breen pour épauler Ott Tänak et Thierry Neuville.

Au sein de l'équipe auvergnate 2C Compétition, Pierre-Louis Loubet est rejoint par "l'attraction du weekend" Oliver Solberg qui officie pour la première fois au plus haut niveau dans une Hyundai i20 Coupe WRC privée, le tout, avec un nouveau copilote. Positif au COVID-19 (avant d'être testé négativement à deux reprises), Aaron Johnston laisse bien malgré lui son cahier de notes pour ce weekend à Sebastian Marshall (copilote de Kris Meeke).

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Au volant de Ford Fiesta WRC gérées par leurs équipes, Lorenzo Bertelli et Janne Tuohino viennent garnir les rangs de la classe RC1. Avec 39 représentants, la catégorie RC2 a fière allure. Invincible lors de la manche d'ouverture, Andreas Mikkelsen s'avance comme l'homme à battre à Rovaniemi. Face au Norvégien, plusieurs noms ressortent pour lui offrir toutefois de la résistance. Absent en janvier dernier, Esapekka Lappi figure en tête de liste au même titre que ses compatriotes Jari HuttunenEmil Lindholm ou encore Eerik Pietarinen.

Les pneus :

Pirelli poursuit son retour en Championnat du monde. Après le casse-tête proposé à Gap en janvier, l'équation est nettement plus simple à résoudre à Rovaniemi. Ce week-end, le manufacturier italien ne propose qu'une seule option, contre quatre (le maximum sur un rallye) dans les Alpes françaises. Avec ses 384 clous longs de sept millimètres (hors de la bande de roulement), le Sottozero Ice J1A (directionnel et asymétrique) offre un grip incomparable quand la neige et la glace recouvrent en abondance la route.

De l'avis de certains pilotes, ce type de pneus délivre même une meilleure adhérence que les gommes utilisées sur la terre. Pas de stratégies donc avec ce choix unique, mais une gestion des gommes qui prend tout son sens. Sur des spéciales de plus de 20 kilomètres en moyenne, ces 384 appendices en tungstène perdent de leur efficacité en fonction de la longueur restante.

Le pilote à surveiller :

À 20 ans à peine, Kalle Rovanperä n'en finit plus d'impressionner les observateurs. Avec une seule saison disputée au plus haut niveau, le Finlandais a déjà fait preuve d'une maturité saisissante à tel point qu'il est donné favori ce week-end à domicile. En plus d'être un des rares pilotes officiels ayant déjà roulé à Rovaniemi (victoire sur l'Arctic Rally Lapland 2020 au volant de la Yaris WRC), le pilote Toyota a montré en Suède, l'an passé, qu'il était particulièrement à l'aise sur ce type de tracé très rapide. 20 ans et 18 jours après la seule victoire son père Harri en WRC, le jeune prodige peut poursuivre l'héritage familial et désormais écrire sa propre histoire.

Le point COVID-19 :

L'épidémie de COVID-19 reste d'actualité même par -30°C au fin fond des forêts de Laponie. Dans ce contexte toujours aléatoire, le huis-clos est encore imposé sur le bord des spéciales. Pas de passe-droit donc pour le Père Noël !

Les pilotes Toyota avec le père noël

Pris en flagrant délit d'heures supplémentaires non déclarées, le vieux barbu, qui a accueilli les pilotes officiels ce mardi, devra suivre la course sur Motorsport.com malgré des spéciales tracées à quelques kilomètres de sa maison (la vraie !). Ses rennes, qui vivent en semi-liberté dans cette région, pourraient néanmoins se montrer plus curieux. L'organisation a publié cette semaine, une procédure en cas de collision avec ces mammifères pouvant même atteindre 200 kg. 

Le chiffre à retenir :

43, ou le nombre de jours qu'il aura fallu à l'équipe de Kai Tarkiainen, directeur de l'épreuve, pour organiser la deuxième manche du Championnat du monde des Rallyes 2021. De son intégration officielle en WRC le 14 janvier dernier au départ du shakedown prévu ce vendredi à 7h31, l'organisation finlandaise n'a finalement eu que six semaines pour proposer une épreuve fidèle aux attentes de la FIA et du WRC Promoter, là où certaines nécessitent plusieurs années pour répondre au cahier des charges. Une performance remarquable dans le contexte actuel ! 

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