Éric Camilli - "Chacun y est allé de ses erreurs au début"

Avant de se rendre en Argentine pour la quatrième manche de la saison, le jeune Français de M-Sport est revenu pour Motorsport.com sur son premier et difficile début de saison en WRC.

Éric Camilli, M-Sport Ford Fiesta WRC

Photo de: M-Sport

Eric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Eric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Eric Camilli, M-Sport
Éric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Éric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Eric Camilli, Nicolas Klinger, M-Sport Ford Fiesta WRC
Malcolm Wilson, M-Sport
Éric Camilli, Benjamin Veillas, M-Sport Ford Fiesta WRC

Éric Camilli est parti à la faute sur chacune des trois premières manches de la saison au Monte-Carlo, en Suède et au Mexique, ne pouvant terminer que cette dernière épreuve après être reparti en Rally 2. Mais ses chronos n'ont pas été ridicules et le retour de Benjamin Veillas à ses côtés dans le baquet de droite après qu'il a dû découvrir une nouvelle voiture mais aussi un nouveau copilote, ce qui faisait peut-être beaucoup pour des débuts, pourrait lui procurer davantage de confiance.

Sur ces sujets et quelques autres, le Niçois s'est confié à Motorsport.com avant le rendez-vous argentin de ce week-end.

Quel bilan tirer de ce début de saison et de trois rallyes difficiles ?

Ce n'est pas évident mais on peut en tirer du positif. Ce n'est pas facile de débuter en WRC avec si peu d'expérience et j'en ai fait les frais. On espérait tous que ça se passerait un peu mieux. Sur trois courses pour le moment, on a réussi à en finir une, au Mexique, mais dans des conditions un peu difficiles également. Ce qu'on peut retenir, c'est qu'on engrange de l'expérience sur chaque manche. C'était, en plus, des rallyes auxquels je n'avais jamais participé, et j'ai découvert la neige. Quant à la terre, j'y étais rapide en Championnat de France et même en WRC2 mais en WRC, c'est quand même une autre histoire avec une voiture top niveau.

J'ai donc découvert un peu tout cela et aujourd'hui, on peut dire qu'il y a pas mal de choses à améliorer. Un point positif est la pointe de vitesse, puisqu'on a été dans les temps de notre équipier Mads Østberg, ce qui est encourageant, et cela sans une attaque de toutes les instants non plus. Tout cela est bon pour le futur, mais il faut travailler.

Y a-t-il un objectif chiffré pour cette année en termes de résultats ?

Non, l'objectif est avant tout d'engranger de l'expérience. C'est ce que m'a demandé Malcolm Wilson [le patron de M-Sport]. Il faut que je fasse vraiment attention à finir toutes les courses pour ensuite trouver plus de vitesse. Il faut aussi savoir découvrir les pièges. Ce n'est pas seulement une histoire de surpiloter, mais de ne pas tomber à chaque fois dans le petit piège qu'en tant que nouveau, on n'a pas vu.

C'est vrai qu'au Mexique, on n'a pas eu de réussite en tombant sur une petite pierre “sortie” par [Jari-Matti] Latvala devant nous. On casse la biellette de direction et on abandonne pour la journée. Il faut un peu de réussite et elle n'est pas avec nous. À chaque fois c'est un petit détail, comme une petite erreur de notes. Au Monte-Carlo je prends une corde, j'y reste coincé et je glisse en dehors de la route, je n'ai même pas assez de vitesse. Le fait de vouloir trop assurer s'est retourné contre moi.

C'est souvent comme ça, les courses un peu difficiles s'enchaînent. J'ai regardé les débuts des autres en WRC, et chacun y va un peu de ses erreurs au début, ou a des séries un peu difficile de trois, quatre, cinq courses. C'est quelque chose de normal mais après, s'ils sont arrivés là où ils sont, c'est qu'ils ont su résoudre le souci – donc il faut que je fasse la même chose.

Chacun y va un peu de ses erreurs au début. C'est quelque chose de normal mais après, si les autres sont arrivés là où ils sont, c'est qu'ils ont su résoudre le souci – donc il faut que je fasse la même chose.

Éric Camilli au sujet de ses déboires du début de saison

Vous dites être un pilote plutôt typé terre, mais quel est votre terrain favori en WRC ?

Je pense que si je dois en citer un, c'est la Grande-Bretagne. En fin d'année, c'est souvent boueux ou, en tout cas, humide. Après, j'aime bien les rallyes sur terre rapides comme la Finlande. C'est sûr que dans une WRC, c'est un moment très attendu et je ne pense pas y faire quelque chose d'exceptionnel [cette année], mais c'est un terrain que j'apprécie et où j'arrivais, en WRC2, à avoir rapidement une assez bonne pointe de vitesse. Je suis donc plutôt terre roulante, où l'on peut “trajecter”, que cassante.

Vous étiez ces dernières années pilote Toyota et avez pris part au développement de la première Yaris WRC mené par TMG à Cologne. Il n'y a désormais plus aucun lien entre vous ?

Non, il n'y a plus de contrat. J'en suis sorti, je suis juste lié à M-Sport pour deux ans.

La raison en a-t-elle été la prise de contrôle du projet par la structure de Tommi Mäkinen ?

Non, pas spécialement. C'est sûr que c'est un élément qui m'a un peu petit fait réfléchir mais dans tous les cas, lorsque Malcolm Wilson a voulu me recruter, c'était pour monter en WRC – donc objectivement, j'aurais eu du mal à rejeter cette offre. Contrat ou pas contrat. Après, il a fallu faire en sorte que chaque partie soit satisfaite. Ça a pu se faire, et c'est fantastique.

Puisque vous parlez de Malcolm Wilson, il semble, à lire ou entendre ses déclarations, que vous ayez son soutien indéfectible...

Oui, c'est considérable. C'est un homme très attachant qui me soutient, comme il le dit, à 110%. Il dit qu'il croit en moi, il est très enthousiaste et ça m'apporte quelque chose. C'est toujours agréable d'avoir votre “big boss” derrière vous. C'est très important pour moi et ça me donne une vision pour l'avenir.

M-Sport n'est plus une équipe officielle depuis le retrait de Ford, fin 2012. Ressentez-vous une différence à ce niveau par rapport à vos adversaires ?

Je n'ai jamais été pilote officiel chez Volkswagen, Citroën ou Hyundai, mais je ne pense pas qu'il y ait de réelle différence parce que M-Sport s'est fixé le challenge de poursuivre dans les mêmes conditions. Mads Østberg et moi avons vraiment derrière nous une équipe que je qualifierais d'officielle, comme ailleurs. Tout est organisé, millimétré. Si Ford revenait, cela changerait sûrement quelque chose à d'autres niveaux mais pas dans la gestion et l'organisation de l'équipe.

Tout est organisé, millimétré. Si Ford revenait, cela changerait sûrement quelque chose à d'autres niveaux mais pas dans la gestion et l'organisation de l'équipe.

Éric Camilli, parlant de son employeur M-Sport

Comment cela se passe-t-il avec Østberg ? Est-ce utile pour vous de travailler avec un pilote expérimenté ?

C'est surtout particulièrement agréable car il est vraiment très ouvert. Ça me permet de bâtir ma propre expérience sur le terrain, pas spécialement pour les réglages mais lors des briefings sur le comportement de la voiture, en ayant un avis sur un choix de pneus, etc. Ou, sur un rallye comme le Mexique, que je ne connaissais pas du tout [Camilli avait pris part aux reconnaissances de tous les rallyes, à l'exception de celui-là, pour le compte de Toyota l'an dernier], de petites choses importantes comme par exemple, pour prendre un bon départ en altitude, de lancer la procédure en accélérant un peu plus tôt.

Après avoir eu Nicolas Klinger à vos côtés au Monte-Carlo et en Suède, vous avez retrouvé Benjamin Veillas, votre précédent copilote, depuis le Mexique. Pourquoi ces changements successifs ?

Avec Benjamin, ça faisait un moment qu'on roulait ensemble – environ un an et demi – et, rallye après rallye, s'était établi une complicité extraordinaire et tout ce qui s'ensuit. Sauf qu'en cas d'ascension un peu rapide, il y a parfois des gens qui vous disent que ce serait mieux comme ci, ou comme ça, etc. Finalement, j'ai pris la décision de me séparer de lui parce qu'à ce moment-là [fin 2015], on n'avait pas... je ne dirais pas les mêmes ambitions, mais les mêmes attentes du très haut niveau. Peut-être qu'on ne s'est pas compris – mais j'ai, de fait, pris la décision de changer.

Et puis, finalement, on s'est rendu compte avec Nicolas, après en avoir discuté ensemble – ce n'était pas une décision personnelle cette fois – , qu'il n'y avait pas entre nous la même complicité, la même synergie que lui avait connue auparavant avec Julien Maurin et moi avec Benjamin Veillas. On a donc décidé de faire machine arrière, et j'ai retrouvé Benjamin que cette longue pause a entretemps remotivé. Aujourd'hui, on est sur la même longueur d'onde, et ce sur tous les plans.

On s'est rendu compte avec Nicolas [Klinger] qu'il n'y avait pas entre nous la même complicité, la même synergie que lui avait connue auparavant avec Julien Maurin et moi avec Benjamin Veillas.

Éric Camilli, à propos de ses copilotes successifs

Comment décrire la différence de sensations au volant d'une WRC2 et d'une WRC ?

Pour faire simple, ce qu'une WRC a en plus, c'est l'agilité, la réactivité, bien évidemment la puissance moteur à tous les étages – de la première à la sixième vitesse. Plus de puissance au freinage aussi. Donc, en fait, un peu plus de tout, ce qui fait que tout arrive plus vite encore. Et tout passe plus vite car le grip devient meilleur, les changements à ce niveau se ressentent encore un peu moins, et en retour on arrive [sur les virages et les freinages] à des allures plus élevées. C'est très maniable, aussi.

Même si vous n'en avez pas encore piloté, que vous inspirent les prochaines WRC qui répondront au nouveau règlement 2017 ?

Sur les vidéos de la Volkswagen [intermédiaire], ça semble très rapide, à haute vitesse notamment. Après, on a vraiment l'impression que la voiture est sur des rails, il n'y a pas trop de glissades, ça a l'air très efficace. Donc automatiquement, ça ira plus vite, et il faudra être encore plus vigilant. Les voitures d'aujourd'hui sont déjà très puissantes, ça va déjà très vite, mais on ne dit pas non à encore un peu plus de “patate”.

Je dirais que ça ne passe pas beaucoup de temps dans les virages, mais que ça ne sera peut-être pas spécialement plus spectaculaire. Même si les voitures seront encore plus sympa au niveau du look, ce qui permettra d'attirer plus de spectateurs. C'est déjà une bonne chose.  

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