Evans : L'hybride pèsera fortement sur les chronos
Elfyn Evans estime que le déploiement de la puissance supplémentaire issue du moteur hybride des voitures Rally1 aura une incidence "massive" sur les chronos des spéciales sur certaines épreuves du calendrier WRC.
Elfyn Evans, Toyota Yaris Rally1
Toyota Racing
Les nouvelles voitures Rally1, équipées d'un moteur électrique de 100 kW en plus d'un bloc thermique 1,6 litre, feront leurs débuts ce mois-ci, lors du Rallye Monte-Carlo. Durant chaque spéciale, les pilotes WRC pourront utiliser une puissance combinée de 500 ch pendant les phases d'accélération. Cependant, hormis au départ, ils ne recevront cette puissance supplémentaire qu'en parvenant à générer 30 kJ d'énergie au freinage.
Le niveau de puissance supplémentaire est déterminé par la FIA, par la nature de la spéciale et par sa longueur. Chaque pilote prendra le départ de la spéciale avec une batterie plafonnée à 80%, l'objectif étant de rallier l'arrivée avec une charge de 30%. Et selon Elfyn Evans, une bonne gestion du système hybride aura son importance sur la feuille des temps.
"Je pense que l'hybride est quelque chose de très nouveau, que nous découvrons encore", a confié le pilote Toyota à Motorsport.com. "Ce que nous savons, c'est que le déploiement est contrôlé par la FIA et que s'il est élevé, il aura un certain effet sur l'accélération de la voiture."
"Si vous générez beaucoup moins [d'énergie] dans les accélérations, vos temps sont grandement impactés. À son maximum, la batterie compte pour plus de 100 ch. Il ne faut que quelques-unes de ces accélérations à partir d'intersections lentes [sans boost] pour que l'impact soit important. Bien sûr, c'est un élément essentiel du pilotage. Je pense qu'il sera plus important dans certains rallyes que dans d'autres. Sur un terrain glissant, ce sera moins important. Mais sur asphalte sec, on pourra pleinement utiliser cette puissance."
Bien que les essais se soient multipliés au cours des derniers mois, les équipes continuent d'apprendre le fonctionnement des voitures Rally1. Evans a affirmé qu'il n'avait pas encore atteint le niveau souhaité pour être à l'aise dans sa nouvelle Yaris GR dont le comportement diffère de la version 2021.
"Tout semble très, très nouveau et très, très différent", a-t-il ajouté. "D'accord, cela reste une voiture de rallye quatre roues motrices mais il y a beaucoup de nouveautés. Sans compter l'hybride, la manière dont la voiture fonctionne est complètement différente. Il y a beaucoup de nouvelles choses et beaucoup de nouvelles sensations, et c'est une chose à laquelle il faut s'habituer."
"Je dirais que [les essais] se sont bien passés. Comme toujours avec des nouvelles voitures, ce n'est jamais simple. On a l'impression de ne jamais avoir assez de temps pour boucler ce qu'on a besoin de faire. C'est vraiment difficile à juger, parce qu'on n'a aucune idée d'où on se situe."
"Personnellement, je pense que je ne suis pas encore au niveau souhaité mais je suis sûr que beaucoup sont dans la même situation. Je me vois comme étant un pilote pointilleux au niveau des réglages et lorsque les choses sont si nouvelles. J'ai conscience que cela va prendre du temps. Je pense encore qu'il y a du travail à faire pour atteindre un niveau de confiance maximum."
"Une troisième dimension" pour Breen
Craig Breen, qui se prépare à vivre sa première saison complète en WRC, a quant à lui expliqué que les récents tests effectués au volant de la nouvelle Ford Puma engagée par M-Sport avaient mis en évidence la nécessité pour les pilotes de revoir leur approche.
"Je dois dire que c'est passionnant", a indiqué l'Irlandais au micro de Motorsport.com. "Les nouvelles règles apportent une nouvelle dimension à la situation. Nous n'avons jamais eu à travailler avec l'hybride [auparavant]. Ça va être intéressant. D'habitude, il faut simplement écouter le copilote et rouler mais, maintenant, il faut aussi penser à une troisième dimension."
"Clairement, l'hybride est délicat [à gérer]. C'est un grand pas en avant par rapport à ce que nous avions auparavant. Nous n'avons jamais eu à prendre en compte des choses comme la régénération et aujourd'hui il est nécessaire de changer la façon de penser et de piloter. Honnêtement, je pense que je m'y suis adapté assez rapidement et j'aime ça. C'est vraiment intéressant. Quand on arrive à tout mettre bout à bout, la voiture est très rapide et très puissante."
L'ajout d'une batterie de 100 kW a également rendu les machines plus lourdes qu'auparavant. De plus, le règlement Rally1 a renforcé les cellules de survie, réduit l'appui aérodynamique et le débattement de la suspension, et supprimé le différentiel central. Et bien qu'il ait estimé que ces changements représentaient une régression par rapport à la génération précédente, Breen a précisé que la qualité du spectacle ne serait pas impactée.
"Il y a comme un retour vers les R5 avec les [nouvelles] règles", a lancé le pilote M-Sport. "D'accord, les voitures seront esthétiquement plus belles, et ce sera probablement un compromis entre les vieilles voitures de l'année dernière et peut-être le règlement précédent, mais c'est pour le mieux. La discipline en sera meilleure. Je pense que la vitesse atteinte avec l'unité hybride fait que les voitures seront toujours incroyablement rapides. Je ne pense pas qu'il y aura moins de spectacle."
Le Rallye Monte-Carlo, première manche de la saison 2022, aura lieu du 20 au 23 janvier.
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