L'hydrogène ? Une énergie d'avenir pour le rallye selon Toyota

Toyota pense que l'hydrogène va s'affirmer dans les prochaines années comme une énergie à part entière en rallye.

Toyota Yaris H2

Toyota Yaris H2

Toyota Racing

Alors que le WRC a adopté cette saison une nouvelle réglementation technique avec l'instauration des voitures hybrides Rally1, de nouvelles voies sont explorées par les constructeurs pour diminuer encore un peu plus l'empreinte carbone de la discipline. Toyota est devenu pionnier en la matière en procédant à d'importants investissements pour faire de l'hydrogène une source d'énergie alternative en sports mécaniques.

Le constructeur japonais a ainsi aligné une GR Corolla fonctionnant à l'hydrogène lors des 24 Heures de Fuji en juin dernier, voiture qui a été pilotée par le président de la marque, Akio Toyoda, ainsi que par le patron de l'équipe en WRC, Jari-Matti Latvala. La marque a poursuivi l'expérience au Rallye d'Ypres en faisant rouler une GR Yaris dotée d'une propulsion à l'hydrogène sur certaines spéciales, et confiée de nouveau à Toyoda ainsi qu'au quadruple Champion du monde Juha Kankkunen.

La GR Yaris est basée sur une version de tourisme, équipée de suspensions adaptées, et propulsée par un moteur à combustion recourant à l'hydrogène. Par conséquent, les seules émissions constatées sont de l'eau, alors que la voiture offre une allure et une sonorité identiques à la voiture de série.

L'hydrogène représente-t-il le futur du rallye ? C'est en tout cas le souhait de Toyoda. "Je l'espère mais l'hydrogène, au même titre que l'électricité, a besoin d'infrastructures", a indiqué le président de Toyota. "Nous avons une station à hydrogène en Belgique et c'est ce type d'infrastructures qu'il nous faut […]. Le but avoué pour l'industrie automobile est d'atteindre la neutralité carbone. C'est ce dont nous avons besoin. Cependant il y a beaucoup de monde qui adore les voitures, qui adore conduire et adore les moteurs ainsi que l'industrie du pétrole. Si vous regardez bien, est-ce qu'il existe une solution qui soit gagnant-gagnant ? Cet hydrogène est utilisé dans les moteurs, qui produisent des sons [de moteurs], et l'eau est le seul rejet de la voiture, donc c'est une bonne chose pour l'environnement mais cela reste aussi sympa à conduire."

La Toyota Yaris H2 lors du Rallye d'Ypres.

La Toyota Yaris H2 lors du Rallye d'Ypres.

Vers des WRC propulsées à l'hydrogène ?

Kankunnen, qui a remporté le titre en WRC en 1986, 1987, 1991 et 1993 (le dernier sur une Toyota Celica Turbo 4WD), s'est dit impressionné par la voiture qu'il a pilotée en Belgique, et a la conviction que l'hydrogène a la capacité d'être développé sur les voitures WRC. "Je ne sais pas ce qui va se passer mais il est clair que c'est une solution", a déclaré le Finlandais. "Les rallyes sont des épreuves trop longues pour des voitures électriques, qui sont en outre très lourdes et ne font aucun bruit [ce qui peut poser un problème de sécurité vis-à-vis des spectateurs, ndlr], mais si on a une énergie propre telle que celle-ci à disposition, je pense qu'il s'agit alors du futur du rallye."

"Il faut comparer avec une GR Yaris standard. Le moteur est différent car il y a plus de couple et peut-être un peu moins de puissance. J'ai dû changer les vitesses constamment dans les lignes droites et j'atteignais sans cesse le rupteur. La combustion se fait mieux qu'avec le pétrole que l'on peut retrouver en station-service, c'est en tout cas la première impression que j'ai eue. Le moteur a du répondant. De façon surprenante, c'était bien. Je pensais que ce serait moins dynamique, mais au final c'est plus rapide que la voiture standard. Il n'y a pas de différence [au niveau du frein moteur] car cela reste un moteur thermique. Quand on relâche la pédale des gaz, ça freine automatiquement de la même manière."

Kankkunen assure par ailleurs ne pas craindre pour sa sécurité en roulant à bord d'une voiture à hydrogène. "De nos jours, on peut très bien protéger ça dans la voiture", reprend-il. "Les sports mécaniques sont dangereux, ils l'ont toujours été, il y a toujours un risque, quel qu'il soit."

Toyota n'est pas le seul constructeur à s'intéresser à l'hydrogène en sports mécaniques. Alpine mène également une évaluation afin de savoir si cette source d'énergie pourrait être utilisée en F1 à l'avenir.

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