Meeke déplore un manque de soutien et de confiance

Même si Kris Meeke a évolué dans le top 3 de toutes les manches auxquelles il a participé cette année, Citroën avait écarté le vainqueur du Rallye du Mexique pour celui de Pologne après qu'il soit sorti de la route lors des trois disputés dans l'intervalle. Mercredi en Finlande, Meeke a parlé pour la première fois de la frustration causée par la décision de son équipe.

"C'est une situation frustrante et difficile", a-t-il expliqué. "Certainement pas une à laquelle je m'attendais, mais c'est comme ça. Je suis heureux d'être de retour en Finlande, mais c'est frustrant d'arriver ici avec le sentiment que nous avons maintenant. Pour se battre devant sur ce rallye, il faut arriver sans absolument aucun doute sur rien autour de soi, avoir une implication totale pour faire ce que l'on veut faire, et je pense qu'il est honnête de dire que ce n'est pas le cas cette année."

"Je ne sens pas le parfait environnement pour y aller et faire ce qu'on a fait l'année dernière, mais ça ne veut pas dire qu'après un kilomètre lors du shakedown, cela ne reviendra pas."

Tout comme son absence forcée en Pologne a mis à mal sa confiance, Meeke, justement auteur du meilleur temps lors du shakedown ce jeudi matin, a admis que les tests d'avant rallye en Finlande, disputés par de mauvaises conditions météo, ne l'ont pas non plus aidé.

"Le temps était horrible", a-t-il en effet ajouté. "On a eu beaucoup, beaucoup de pluie les deux jours et cela a rendu les conditions très inconstantes et très difficiles pour éprouver un feeling avec la voiture. C'est peut-être ce qui a causé mon manque de confiance."

À la question de savoir s'il se sentait soutenu par l'équipe Citroën, l'Irlandais du Nord a répondu : "Si vous êtes viré pour un rallye, alors c'est que certains gens dans la structure ne vous donnent pas leur soutien. OK, je travaille pour Citroën. S'ils sentent que je ne fais pas un assez bon travail et qu'ils veulent faire ce qu'ils ont fait, OK – je ferai avec. Je continuerai à faire ce pour quoi je suis ici au mieux de mes capacités."

Souvent en dehors de la route mais aussi quasiment en permanence aux avant-postes en 2017, Meeke a admis que la façon dont cette saison avait évolué le laissait perplexe.

"Il n'y a pas un rallye cette année où je n'ai pas été en mesure de signer des chronos compétitifs, mais tout le monde a développé cette grosse histoire selon laquelle quelque chose se passait extrêmement mal", a-t-il assuré. "Nous avons eu certains soucis avec différents problèmes sur différents rallyes. Nous avons eu des soucis de fiabilité et j'ai commis des erreurs, et nous avons eu des moments difficiles quand la voiture est devenue inconstante. On a vu qu'en Sardaigne, Craig [Breen] était assez proche de signer un meilleur temps dans une spéciale, puis Andreas [Mikkelsen] et lui n'ont pas été en mesure de l'obtenir et ont été à plus d'une minute dans la suivante."

Pas de changement d'approche

Meeke a admis également qu'une approche conservatrice n'était pas son genre et qu'il ne la changerait pas ce week-end en Finlande.

"Je n'ai reçu aucune instruction [sur la façon de conduire son rallye, ndlr]", a-t-il indiqué. "Que puis-je dire ? Je ne suis pas là pour ramener une place dans le top 10, serrer la main de tout le monde et rentrer à la maison, tout le monde pensant que je suis content."

Le directeur de Citroën Racing, Yves Matton, s'est pour sa part dit content de voir Meeke revenir dans sa position de leader de l'équipe sur l'ancien Rallye des 1000 Lacs.

"Kris a gagné ici l'an dernier et on sait qu'il est toujours bien placé sur ce type de rallye", a-t-il déclaré à Motorsport.com. "Il n'y a pas d'objectif pour lui cette semaine, nous voulons qu'il fasse du mieux qu'il peut. C'est à lui de faire du mieux qu'il peut et de ramener les meilleures informations pour l'avenir."