Commentaire

Meeke peut-il raviver la popularité du rallye au Royaume-Uni?

Kris Meeke, Paulg Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team

Kris Meeke, Paulg Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team

Citroën Communication

Colin McRae - Voiture de rallye
Richard Burns
Richard Burns
Elfyn Evans et Daniel Barrit, M-Sport Ford Fiesta WRC
Elfyn Evans et Daniel Barrit, M-Sport Ford Fiesta WRC
Kris Meeke et Paul Nagle, Citroen DS3 WRC, Citroen Total Abu Dhabi World Rally Team
Kris Meeke, Citroën World Rally Team
Kris Meeke et Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team
Elfyn Evans et Daniel Barrit, Ford Fiesta RS WRC, M-Sport World Rally Team
Le vainqueur Kris Meeke, Citroën World Rally Team
Kris Meeke, Paulg Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team

La première victoire tant attendue de Kris Meeke en WRC lors du rallye d'Argentine, pourrait-elle représenter la première étape vers une discipline repopularisée au Royaume-Uni?

Treize longues années sans vainqueur britannique en WRC ont enfin pris fin dimanche. C'est avec style que Kris Meeke a fait taire les critiques en remportant le rallye d'Argentine, une épreuve très exigeante pour les machines où tous les candidats à la victoire ont rencontré divers problèmes.

C'est précisément le type d'événement où le trentenaire avait l'opportunité de se montrer à la hauteur de sa réputation et de gâcher la belle avance que les soucis de ses rivaux lui avaient donnée, mais Meeke n'a pas brisé le cœur des fans de rallye britanniques : il a remporté la victoire avec 18 secondes d'avance sur son coéquipier de chez Citroën, Mads Østberg.

Le triomphe du Nord-Irlandais tombe à point nommé, car la pression se faisait sentir de plus en plus après des accidents dans les trois premiers rallyes de la saison.

Mais tandis que l'importance de la victoire de Meeke pour sa carrière peut difficilement être exagérée, son impact sur le niveau d'intérêt moribond que les Britanniques portent actuellement au rallye est une tout autre question.

Le bon vieux temps

Ce n'est qu'approprié que Meeke soit devenu le premier Britannique à remporter une manche de WRC depuis son regretté mentor Colin McRae, dont le dernier succès dans le championnat a été obtenu au Rallye Safari 2002.

À l'époque, la présence de deux champions britanniques au plus haut niveau, McRae et Richard Burns, assurait que la discipline fasse les gros titres au Royaume-Uni, mais tous deux se sont retirés à la fin de la saison 2003, et il n'y avait alors aucun jeune loup d'outre-Manche pour prendre leur place.

Ajoutez à cela la montée en puissance du nonuple champion Sébastien Loeb, et il n'est pas surprenant que le rallye soit devenu un sport mineur au Royaume-Uni, au point d'être presque non-existant lors des années qui ont suivi. Le fait que la discipline ne soit plus diffusée sur les chaînes hertziennes n'a pas joué en sa faveur non plus.

Une victoire ne suffit pas

Le seul impact de la première victoire de Meeke sur la conscience nationale sera minime, étant donné le peu de couverture que reçoit désormais le WRC dans les médias généralistes.

En effet, que la Ford Fiesta d'Ott Tanak se soit retrouvée dans un lac mexicain ait engendré davantage d'intérêt de la part des médias que le succès du pilote Citroën montre le chemin qu'il reste à parcourir pour que la discipline retrouve son ancien niveau de popularité.

Sans vouloir détourner l'attention de l'exploit de Meeke, il faudra bien plus qu'une simple victoire d'un Britannique pour que la nation commence à se réveiller et à le remarquer. Or, il paraît peu probable qu'il trouve la régularité nécessaire pour s'attaquer au titre de façon crédible à ce stade tardif de sa carrière, et avec un Sébastien Ogier en pleine possession de ses moyens.

La couverture télévisée est un problème

Même s'il le pouvait, un regain d'intérêt pour le rallye serait loin d'être garanti car la couverture télévisée de la discipline en Grande-Bretagne est restreinte à la chaîne payante BT Sport, tandis qu'ITV4 diffuse des temps forts en différé.

Cela contraste fortement avec la couverture dont bénéficiait le WRC quand il faisait partie du programme Grandstand sur la BBC, que chaque foyer du pays disposant d'une télévision pouvait regarder, ce qui avait permis à la discipline d'être très suivie grâce aux exploits de McRae et de Burns.

Le défi monumental auquel le rallye fait face est donc le suivant: comment retrouver un public sans l'aide de la télévision gratuite, qui ne s'intéressera pas au WRC avant le retour d'un niveau d'intérêt suffisant pour la discipline?

Le prochain McRae?

Ce dont le rallye britannique a désespérément besoin, c'est d'une vraie superstar : un jeune pilote enthousiasmant et charismatique capable de générer de l'intérêt en-dehors de la base de fans établie de la discipline. Bref, le rallye britannique a besoin d'un nouveau Colin McRae.

C'est trop tard pour que Meeke endosse ce rôle : McRae n'avait que vingt-cinq ans quand il a remporté sa première victoire en WRC, en Nouvelle-Zélande, en 1993, deux ans avant de devenir le plus jeune champion de l'Histoire de la discipline ainsi que le premier Britannique à remporter le titre.

En parallèle, l'autre Britannique présent au plus haut niveau du rallye, Elfyn Evans, a-t-il ce qu'il faut pour être un candidat au titre crédible ? C'est débattable, bien qu'Evans ait démontré un potentiel intéressant par moments au volant de sa M-Sport Ford Fiesta.

Ce que Meeke et Evans peuvent faire, à la place, c'est poser une sorte de base pour inspirer plus de jeunes Britanniques à faire du rallye, et l'un d'eux pourrait avoir le potentiel pour être une star du niveau de McRae.

Il ne faudra pas moins que l'émergence d'un tel pilote pour raviver l'intérêt du public.

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