Neuville veut que ne durent que les moments doux

Bénéficiant d'une bonne position de départ les deux premiers jours en Sardaigne, Neuville et son copilote se sont portés en tête en milieu de première étape, vendredi, pour ne plus en bouger.

Mais ladite position de départ n'explique pas tout. En témoignent les chronos du Belge comparés à ceux de son dernier rival pour la victoire, Jari-Matti Latvala, quand les conditions étaient équivalentes – et même précédemment, alors que le Finlandais trouvait lui aussi une route déjà pas mal dégagée par le passage de plusieurs voitures.

On pourrait presque parler de renaissance, tant le vice-Champion du monde 2013 (avec M-Sport, pour sa première saison complète en WRC), après une année 2014 chez Hyundai qui était surtout celle de l'apprentissage pour l'équipe - même si elle fut couronnée par une victoire inattendue et un rien chanceuse en Allemagne -, s'était écroulé au fil du Championnat 2015.

Cette période, marquée par plusieurs sorties de route et des performances en-deça des attentes, lui a valu des critiques de certains membres de son équipe et, finalement, de ne plus être systématiquement désigné cette année pour inscrire des points au championnat des constructeurs. D'ailleurs, Neuville courait en Italie pour l'équipe “B” de Hyundai Motorsport.

“L'i20 WRC New Generation a été très performante ce week-end. C'est un grand plaisir de la piloter et nous nous sentions à l'aise”, a expliqué Neuville. “Nous n'avons pas ressenti trop de pression dans les dernières spéciales de ce matin [dimanche], mais nous nous sommes concentrés sur le fait de l'amener au bout sans encombre.”

“Nous avons fait tout ce qu'il fallait et pouvons maintenant célébrer notre deuxième victoire en WRC. J'espère que nous pourrons faire de ce succès une rampe de lancement pour le reste de la saison, c'est clairement bon pour la confiance.”

La manche italienne du championnat est la troisième à voir gagner ce que l'on pourrait appeler un outsider - en partie favorisé par ce règlement qui fait plus que jamais débat sur l'ordre de départ -, après Hayden Paddon en Argentine et Kris Meeke au Portugal. Et pour la deuxième fois, c'est une voiture de la marque coréenne, seule cette année à défier réellement Volkswagen avant les retours de Citroën et Toyota en 2017, qui récolte les lauriers.

“Thierry et Nicolas méritent grandement cette victoire”, dit Michel Nandan, le directeur de Hyundai Motorsport. “Il y a eu quelques phases compliquées mais nous avons persévéré et travaillé dur pour surmonter chaque problème en tant qu'équipe. Ce résultat montre ce qui peut arriver avec un gros travail et de la détermination.”

“Nous avons signé deux victoires cette saison avec notre nouvelle i20 WRC New Generation et nous nous sommes bien remis du Portugal, ce qui est exactement ce que nous voulions faire.”

D'autres défis attendent désormais l'équipe basée en Allemagne, avec des rallyes très rapides en Pologne et en Finlande après cette série de plusieurs épreuves cassantes. La seconde moitié de l'année sera également bien occupée par le développement de la nouvelle voiture répondant au règlement qui entrera en vigueur l'année prochaine. Mais à tout cela, et même s'il parlait de sa victoire comme d'une “rampe de lancement”, Thierry Neuville ne pensait pas dimanche soir.

“Un week-end vraiment fantastique ! De grandes choses arrivent à ceux qui les méritent, et c'est définitivement un sentiment agréable de partager cette victoire avec une équipe fabuleuse”, s'est-il réjoui. “On a eu des moments durs mais nous sommes restés solidaires et notre gros travail a vraiment été payant.”

Comme disait Alain Bashung, il faut maintenant faire en sorte que ne durent que les moments doux...