Ogier - "C'est extrêmement fatigant mentalement"

L'erreur en question est survenue dans la dixième spéciale, et le second passage dans Surkee, vendredi après-midi. Elle lui a coûté 16 minutes, le temps pour lui et son copilote Julien Ingrassia de remettre la Polo sur la route avec l'aide des spectateurs peu nombreux à cet endroit. Une 24e place finale en est la conséquence directe, sans même le moindre point dans la Power Stage.

“Globalement, c'est un week-end à oublier pour nous, puisqu'on ne marque aucun point”, commente Sébastien Ogier. “C'est toujours facile à dire après, mais je pense qu'on aurait pu viser la troisième place sans cette erreur.”

“J'ai pris un peu plus la corde que d'habitude dans une épingle très lente et un tête-à-queue nous a envoyés dans le fossé. Les bas-côtés étaient très gras, du fait des fortes pluies du mois de juillet, et on est restés coincés. Une erreur bête qu'on a payée très cher.”

Cette troisième place dont parle Ogier, il l'occupait justement au terme du chrono précédent à une grosse demi-minute de Kris Meeke et avec, certes, quelques secondes d'avance seulement sur tout un groupe très serré composé d'Andreas Mikkelsen, Thierry Neuville, Craig Breen, Ott Tänak, Hayden Paddon et Mads Østberg. Une performance non sans signification pour un pilote passé comme de coutume en ouvreur dans les spéciales, notamment le matin lors des premiers passages. Mais une performance rendue possible uniquement au prix d'une grosse attaque, dont il estime qu'elle a pu être à l'origine de ses malheurs.

“J'ai tendance à penser qu'à force de prendre autant de risques pour compenser notre position d'ouvreurs, cela devait finir par arriver”, dit-il en effet à l'heure du bilan. “Félicitations à Kris Meeke et son équipe. Il va sans dire qu'il a été en position de piloter sans la moindre pression et a bénéficié de sa position de départ. Cependant, il a aussi produit un sans-faute absolu et une performance impressionnante.”

Un an et demi à ouvrir la route

Si elle était moins marquante que sur certains terrains plus cassants, la difficulté de devoir balayer la route dans les spéciales était bien un handicap en Finlande. En témoigne la baisse soudaine des performances d'Andreas Mikkelsen, qui a dû le faire une fois qu'Ogier a pointé en retard après avoir dû réparer un problème de frein sur la liaison entre les deux premières spéciales du samedi (ES13 et 14) et n'a plus été en mesure de lutter pour le podium.

“La meilleure news de la journée est que nous avons maintenant partagé le rôle de balayeur un moment. J'ai dû le faire depuis un an et demi maintenant, et c'est extrêmement fatigant mentalement de devoir constamment se battre avec des conditions de route difficiles”, disait Ogier dimanche soir.

“Quoi qu'il en soit, j'ai pris beaucoup de plaisir dans les spéciales magnifiques de la Finlande. Suite à nos mésaventures, on a pu bénéficier samedi après-midi de conditions de route correctes en partant septième. Même si on n'attaquait pas car on n'avait plus aucune ambition au général, notre rythme n'avait rien à envier à celui des meilleurs et c'était agréable de signer de bons chronos.”

Et maintenant, place à l'asphalte

Le triple Champion du monde en titre, qui compte 45 points d'avance sur Mikkelsen - lequel ne lui en a repris que six en Finlande - se réjouit désormais de voir arriver quatre manches au moins en partie sur asphalte (Allemagne, Chine, Corse, Catalogne) lors desquelles le fait d'ouvrir la route ne sera plus un désavantage.

“S'il y avait une chose à fêter dimanche soir, c'était la fin de cette série de six rallyes terre dont on a pris systématiquement le départ sans avoir la moindre chance de viser la victoire”, dit-il. “Mentalement, ça fera du bien d'aborder les prochains rallyes en sachant qu'on pourra véritablement se battre devant. Attention, je ne dis pas qu'on va gagner : ça n'est jamais facile en WRC, loin de là !”