Ogier et Ingrassia en course pour un record

En effet, les Champions du monde en titre égaleraient ainsi l'illustre Markku "The Original Maximum Attack" Alén et son fidèle copilote Ilka Kivimäki, les deux Finlandais s'étant imposés au Portugal en 1975 (Fiat 124 Spyder) puis en 1977, 1978 et 1981 (Fiat 131 Abarth) et enfin 1987 (Lancia Delta HF 4WD). Sébastien Ogier et Julien Ingrassia y comptent pour leur part quatre succès en 2010 (Citroën C4 WRC), 2011 (DS3 WRC), 2013 et 2014 (Volkswagen Polo R WRC).

"Je me sens prêt pour le Portugal", explique Ogier, auteur d'un début de saison presque idéal avec deux victoires et deux deuxièmes places. "Ce rallye est très spécial pour moi. C'est là que j'ai remporté ma première victoire en WRC - un cap important dans ma carrière. J'ai connu plus le succès ici que sur tout autre rallye."

"Si je gagne cette année au Portugal, je peux en fait égaler le score du grand Markku Alén, qui l'a remporté cinq fois", confirme-t-il. "Cela me donne une motivation supplémentaire, même si je n'y penserai pas pendant le rallye."

Reste que sa tâche ne sera pas facile puisque du fait de sa position de leader au championnat, il devra une nouvelle fois s'élancer en première position lors de la première étape, et probablement de la seconde si la journée de vendredi se déroule sans encombre pour lui. Dans le même temps, Hayden Paddon, récent vainqueur en Argentine sur sa Hyundai, ou encore Jari-Matti Latvala, équipier d'Ogier chez VW, se trouveront cette fois encore dans une situation plus avantageuse.

Une ambiance de feu

Pierre angulaire du calendrier, le Portugal est également particulier du fait de la passion des fans qui se massent en nombre au bord des routes en terre. Il reste aussi célèbre, hélas, pour les effrayantes images de certains d'entre eux jouant aux toreadors avec les voitures dans les décennies 70 et 80 notamment. Cette année est d'ailleurs celle du trentenaire de la tragique édition 1986, une des heures les plus noires du WRC, quand une voiture partit dans la foule et que plusieurs spectateurs furent tués.

Mais ceci est de l'histoire ancienne. Les choses ont bien changé et la prise de conscience a pris le dessus, au Portugal comme partout ailleurs. Ou plus qu'ailleurs, tant on partait de plus loin. La bosse de Fafe reste un des lieux sacrés de la saison, mais sans la part de danger extrême qui l'accompagnait et ne pouvait que donner une boule au ventre.

"Ce qui rend ce rallye si spécial, c'est le public portugais qui nous soutient avec beaucoup d'enthousiasme", rappelle Sébastien Ogier, qui a entre autre rendu visite au monde du World RX à Hockenheim durant la pause entre l'Argentine et le Portugal. "Et la bosse de Fafe, dans la Power Stage, est un haut lieu spectaculaire qui aide à faire de ce rallye un événement hors norme."

Un événement hors norme, oui, qui débutera jeudi soir par la super spéciale disputée sur la piste de Rallycross de Lousada, à 20h00, heure française.