Pourquoi Kris Meeke a sauvé le Monte-Carlo 2016

L'Irlandais du Nord et son copilote Paul Nagle ont livré une brillante démonstration, jusqu'à leur abandon samedi après-midi, en étant les seuls à rivaliser avec Sébastien Ogier et Julien Ingrassia.

Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT

Photo de: XPB Images

Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team
Kris Meeke, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke, Abu Dhabi Total WRT
Kris Meeke et Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Abu Dhabi Total WRT
Daniel Sordo, Hyundai Motorsport, Kris Meeke, Abu Dhabi Total WRT, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Volkswagen Motorsport
Kris Meeke, Paul Nagle, Citroën DS3 WRC, Citroën World Rally Team

En dépit de la déception, on doit se féliciter, du côté de Citroën Racing, d'avoir choisi de conserver Kris Meeke après que celui-ci a longtemps semblé sur la sellette l'année dernière. Se féliciter, aussi, que l'intéressé ait finalement décliné l'offre de Tommi Mäkinen, qui lui proposait de rejoindre son équipe Toyota, pour signer un nouveau contrat de trois ans avec la marque aux chevrons.

C'est simple. Au volant de sa DS3 WRC de l'Abu Dhabi Total World Rally Team, préparée par la structure PH Sport de Bernard Piallat, Meeke a sauvé la manche d'ouverture du Championnat du monde 2016 d'un... profond ennui. Sans lui, on en serait à déprimer devant la perspective d'une saison déjà tout entière acquise à Volkswagen, et plus particulièrement à Sébastien Ogier.

On exagère ? Peut-être un peu. Disons qu'on grossit le trait. Les responsables de Hyundai ne nous en voudront pas, cependant, d'estimer qu'en dépit du potentiel prometteur de la nouvelle i20 WRC, il y a encore du chemin à faire pour aller chercher régulièrement les Polo R WRC - et c'est d'ailleurs tout le mal qu'on leur souhaite.

J’ai senti un gros choc sous la voiture alors que j’étais passé au même endroit le matin. Nous savons maintenant qu’il y avait une grosse pierre enchâssée, qui est sortie au fil des passages.

Kris Meeke, après son abandon 

Mais revenons à Kris Meeke. Son regard défait et l'absence de tout commentaire face aux micros qui se tendaient vers lui, au point-stop de l'ES12, étaient des signes annonciateurs. Le vainqueur du Rallye d'Argentine 2015 savait que c'en était fini pour lui. La faute à une pierre venue taper le dessous de la DS3 pour arracher le protège-carter et endommager la transmission ainsi que le système de refroidissement. Meeke n'est pas allé plus loin.

"Évidemment, c’est une grande déception d’abandonner après trois jours d’une telle intensité", a déclaré l'ancien Champion IRC. "Ça s’est passé dans la corde d’un virage rapide, j’ai senti un gros choc sous la voiture alors que j’étais passé au même endroit le matin. Nous savons maintenant qu’il y avait une grosse pierre enchâssée, qui est sortie au fil des passages."

Le directeur de Citroën Racing, Yves Matton, présent sur l'épreuve malgré l'absence d'engagement officiel du constructeur, estime que son pilote aurait pu continuer de mettre la pression sur Ogier et que partant de là, tout aurait pu arriver.

"Kris devait prendre les pneus super tendres dans Sisteron [la dernière spéciale du jour]", a-t-il expliqué à Autosport. "On voit combien Stéphane [Lefebvre] y a été rapide avec ces pneus. Je pense que Kris aurait pu ramener l'écart avec Ogier à dix ou 15 secondes. Cela aurait quand même été difficile [de gagner], mais il serait resté dans la lutte jusqu'au bout."

Meeke avait annoncé la couleur dès la première spéciale du rallye, terminée à 4”5 d'Ogier alors qu'il avait effectué un tête-à-queue dans lequel il avait perdu sept secondes au bas mot. Il avait confirmé dans la suivante, pour aller se coucher en leader du rallye jeudi soir.

Le lendemain, il avait bataillé toute la journée avec le triple Champion du monde, lui reprenant par deux fois le leadership dont celui-ci venait de le déposséder. Depuis le début de la deuxième étape, samedi matin, l'écart avec Ogier avait certes sensiblement augmenté, passant de 9”5 à 26”8 entre la neuvième et la onzième spéciale - et ce malgré un temps scratch dans la dernière des trois (son cinquième du week-end soit seulement un de moins que le leader à ce stade). Mais songez que le 3e, Andreas Mikkelsen, était alors relégué à un peu plus deux minutes (de Meeke), et que le pilote de la Citroën était handicapé depuis la veille par une position un peu désavantageuse sur la route.

"J’étais satisfait de ma matinée, car mes temps étaient cohérents avec mes conditions de route", a-t-il ajouté après son retrait. "Il y avait beaucoup de neige et de boue ramenée sur la trajectoire par les premiers. C’est comme ça, il faut être Champion du monde pour ouvrir au Monte-Carlo !”

Des propos non dénués d'une certaine ironie quand on se rappelle que Sébastien Ogier déplore souvent d'être désavantagé par la contrainte de devoir ouvrir la route sur la plupart des épreuves "terre" de la saison. Quant à Meeke, s'il conserve le même niveau de jeu, une position éloignée dans l'ordre des départs pourrait bien tourner plus d'une fois en sa faveur cette saison - et ce dès le Rallye de Suède, dans un peu plus de deux semaines.

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