Pourquoi Malcolm Wilson a craint de s'être réjoui trop tôt

Le patron de l'équipe M-Sport, qui a connu le "point culminant absolu" pour son équipe dimanche au Pays de Galles, admet s'être demandé s'il n'avait pas fêté... trop tôt le titre de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia. Voici pourquoi.

Malcolm Wilson, directeur de M-Sport, avec Elfyn Evans, M-Sport

Photo de: Sutton Motorsport Images

Les Champions du monde Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Sébastien Ogier, Julien Ingrassia, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Malcolm Wilson, directeur M-Sport, avec Sébastien Ogier, M-Sport
Les Champions du monde Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Ford Fiesta WRC, M-Sport, avec leur équipe
Les Champions 2017 Sébastien Ogier, Julien Ingrassia, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Elfyn Evans, Daniel Barritt, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Podium : les vainqueurs Elfyn Evans, Daniel Barritt, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Elfyn Evans, Daniel Barritt, Ford Fiesta WRC, M-Sport
Elfyn Evans, M-Sport
Ott Tänak, Martin Järveoja, Ford Fiesta WRC, M-Sport

M-Sport a remporté son tout premier titre des pilotes et copilotes à l'arrivée du Rallye de Grande-Bretagne, avec son équipage français, doublé de la couronne des constructeurs que la structure britannique n'avait plus coiffée depuis ses deux succès consécutifs de 2006 et 2007 – quand elle défendait encore officiellement les intérêts de Ford en WRC. Et à écouter Malcolm Wilson, son patron et fondateur, on comprend que ce ce dimanche 29 octobre 2017 fut sans doute la plus belle journée dans l'Histoire de l'équipe.

"Ça commence à s'imprimer maintenant et je commence à comprendre que ça n'aurait pu se passer mieux que ça. Vraiment, ça n'aurait pas pu", a dit Wilson, un moment après ce double triomphe, à Motorsport.com. "C'est le point culminant absolu pour moi. On a repensé à quand on a remporté les deux titres précédents, particulièrement le second au Rallye d'Irlande, et que c'était le foutoir. Marcus [Grönholm] s'était crashé, il était à l'hôpital et on n'avait pas gagné le rallye, mais on avait eu le titre et c'était bien."

"Cette fois, il y avait tout [les deux titres] et c'était tellement, tellement spécial. Ott [Tänak] a franchi la ligne et c'était bon pour celui des constructeurs. Seb [Ogier] était le suivant, pour les pilotes, et puis Elfyn [Evans] est arrivé et a gagné notre manche à domicile du Championnat du monde. Ça ne pouvait en rien être mieux que ça. Tout a été parfait."

"Et si Elfyn ne termine pas ?"

Ce double triomphe était en effet triple, en réalité, avec la première victoire d'Elfyn Evans et de son nouveau copilote arrivé en début de saison à ses côtés, Daniel Barritt. Une victoire sur laquelle l'équipe avait basé toute sa stratégie en fin de rallye... ce qui ne l'a pas empêché ses membres d'oublier qu'elle était indispensable, cette victoire, pour permettre à Ogier et Ingrassia d'être titrés.

Wilson a en effet admis qu'il y avait eu un moment de doute à la toute fin de la dernière spéciale, juste après que la Fiesta WRC #1 eut franchi la ligne, couronnant son équipage avant l'arrivée de la #3... ou pas.

"L'évidence est apparue quand quelqu'un a mentionné : 'Et si Elfyn ne termine pas ?'", a expliqué Wilson. "Tout ce que nous avions célébré, Seb, le championnat, était basé sur le fait qu'Elfyn termine le rallye. Et puis, soudain, m'est revenu en tête le souvenir de la Pologne [2009] et de cette dernière spéciale dans laquelle Jari-Matti [Latvala] s'était crashé, ce qui nous avait coûté le doublé."

Explication : Thierry Neuville, deuxième entre Evans et Ogier avant la Power Stage, comptait 38 points de retard sur le Français au départ du rallye et devait absolument réduire l'écart à 30 ou moins pour garder une chance de titre en Australie. Et encore aurait-il dû alors remporter le général et la Power Stage aux Antipodes, afin d'inscrire le maximum de 30 points possibles, sans qu'Ogier n'inscrive pour sa part la moindre unité, pour le coiffer au nombre de victoires – mais ceci est une autre histoire.

Or, un éventuel abandon d'Evans aurait bien pu retarder l'échéance pour le titre. En effet, Neuville se serait alors imposé devant Ogier, lui reprenant sept points (25 contre 18) plus trois dans la Power Stage (premier et quatrième temps respectivement) et ramenant l'écart à 28 unités...

"On avait tout parié sur la victoire d'Elfyn. Il ne nous a pas laissé tomber", a conclu un Malcolm Wilson aux anges.

Propos recueillis par David Evans

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