1ère étape cauchemardesque pour M-Sport, qui perd deux voitures ce matin

Le patron de M-Sport, Malcolm Wilson, assure ne pas se souvenir d'une hécatombe similaire à celle qui a touché ses troupes au cours de la première étape du Safari Rally, alors que chacune des voitures alignées par la structure anglaise a rencontré des problèmes vendredi. Et ce samedi a mal débuté avec les abandons de Gus Greensmith et Adrien Fourmaux.

Craig Breen, Paul Nagle, M-Sport Ford World Rally Team Ford Puma Rally1

Tomasz Kaliński

La première étape du Safari Rally n'aura pas été de tout repos pour l'équipe M-Sport. Tout avait pourtant bien commencé pour la structure anglaise, qui avait signé le premier scratch vendredi par l'intermédiaire de son pigiste de luxe Sébastien Loeb, tout en plaçant ses quatre voitures dans le top 6.

Mais la situation s'est vite dégradée par la suite, tous ses équipages étant frappés par l'infortune au cours d'une journée qui aura été particulièrement difficile pour les concurrents. C'est bien simple : aucune Puma Rally1 n'était présente dans le top 10 et donc dans les points hier soir, une première selon le propre aveu du patron de l'équipe, Malcolm Wilson.

Les problèmes ont commencé par le retrait de Loeb, survenu peu après la fin de la première boucle lorsque le Français, alors troisième du rallye, s'est retrouvé à l'arrêt avant un départ de feu sur sa voiture.

Dans l'impossibilité de redémarrer, le nonuple Champion du monde a alors tenté de rejoindre l'assistance, située à une quinzaine de kilomètres du point-stop, en recourant au mode électrique, mais n'a pu couvrir que les deux tiers de la distance, batterie à plat. "Nous nous sommes mis en mode électrique et nous avons parcouru dix kilomètres", a confirmé l'Alsacien. "Mais ensuite nous n'avions plus de batterie et la voiture s'est arrêtée à 5 km de l'assistance."

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Un crève-cœur pour l'Alsacien, qui ambitionnait de décrocher enfin la victoire sur le Safari Rally, une épreuve qui s'est toujours refusée à lui au cours de sa carrière. "Le rythme était bon et nous avons essayé d'aborder les choses tranquillement, mais je savais que ça allait être un rallye difficile", a-t-il conclu de façon fataliste.

Si l'abandon de Loeb a été un coup dur pour M-Sport, il n'a été qu'un prélude aux ennuis qui allaient toucher l'équipe. Gus Greensmith a en effet perdu plus de 13 minutes en raison d'une crevaison à l'arrière droit sur la dernière spéciale de la matinée ayant endommagé sa jante et rendu difficile le remplacement de la roue concernée.

Quatrième en tout début de journée, Adrien Fourmaux a pour sa part été contraint de se retirer après le passage à l'assistance suite à un problème de transmission à l'arrière, alors que son coéquipier Craig Breen a dû s'arrêter sur la dernière spéciale du jour pour remédier à son tour à une crevaison.

L'épilogue d'un début d'épreuve bien sombre pour M-Sport, et on comprend facilement le désarroi de Malcolm Wilson hier soir, qui accusait le coup en expliquant n'avoir jamais connu pareil scénario apocalyptique pour ses troupes. "Je ne me souviens pas qu'on ait perdu trois voitures en position de marquer des points sur le premier jour, franchement je ne saurais dire quand c'est arrivé pour la dernière fois."   

Wilson accusait le coup après la terrible journée subie par son équipe vendredi

Wilson accusait le coup après la terrible journée subie par son équipe vendredi

"C'est un rallye incroyable, doté de caractéristiques qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde, même si pour être honnête je pense que le fech-fech [sable mou ayant la consistance de la farine] gâche un peu le tout quand vous regardez ce qui est arrivé à beaucoup de voitures."

Des propos corroborés par Richard Millener, le manager de l'équipe : "Je reste persuadé que la voiture est très forte, mais le fait est que nous avons été victimes d'une série de malheureux accidents et autres problèmes sur chacune d'entre elles, mais il n'y a rien qu'on puisse faire."

Abandons de Greensmith et Fourmaux à l'issue de l'ES9

M-Sport a débuté la saison 2022 en fanfare au Rallye Monte-Carlo, avec une victoire surprise de Loeb ainsi que deux autres voitures dans le top 5, Craig Breen et Gus Greensmith ayant respectivement terminé troisième et cinquième de l'épreuve inaugurale.

Las, l'équipe anglaise a par la suite connu un passage à vide et a dû attendre le Rallye de Sardaigne au début du mois pour renouer avec le podium grâce à Breen, deuxième. Ce dernier a d'ailleurs également été surpris par la rudesse de la première journée proposée aux concurrents au Kenya. "Cela a été un peu un désastre pour être honnête, toute l'équipe a connu une journée difficile", a expliqué l'Irlandais auprès de Motorsport.com.

"J'étais content de la manière dont les choses se déroulaient, content de ma vitesse et du fait de ne pas avoir fait d'erreur. Je n'ai pas pris de risque inconsidéré, par conséquent ce qui s'est passé sur la dernière spéciale est un peu un désastre pour être honnête."

Breen a pu penser avoir évité les embûches vendredi, avant qu'une crevaison ne le rappelle à la dure réalité sur l'ultime spéciale du jour

Breen a pu penser avoir évité les embûches vendredi, avant qu'une crevaison ne le rappelle à la dure réalité sur l'ultime spéciale du jour

Tout n'est cependant pas perdu pour M-Sport, qui va tenter de se relancer ce samedi et de sauver ce qui peut l'être. Premier signe positif, Loeb a pu repartir – tout comme son compatriote Fourmaux – en course après réparations (ce qui n'était pas gagné hier), et a même été à la pointe du combat sur l'ES8 disputée ce matin, bouclant cette dernière à la cinquième place. 

En revanche, Greensmith a été contraint à l'abandon à l'issue de la spéciale suivante, en raison de problèmes de refroidissement sur sa Puma Rally1. L'Anglais avait par ailleurs participé à son dernier parcours chronométré son parebrise, après l'avoir endommagé sur la spéciale précédente suite à un demi-tonneau. Fourmaux a lui aussi été contraint à l'abandon suite à un problème de transmission arrière à l'issue de la même spéciale.

 

Pour se donner du courage et de la motivation, Wilson se replonge dans le déroulé de la précédente édition, qui avait regorgé de rebondissements : "Il me semble que l'an dernier Kalle [Rovanperä] avait abandonné à l'issue de la première journée, mais avait tout de même fini sixième du rallye, donc l'objectif est de remettre les voitures en état de marche pour aujourd'hui, car tout peut arriver."

On se souvient également que le vainqueur de l'édition 2021, Sébastien Ogier, avait bouclé la première étape avec deux minutes de débours sur le leader, avant de refaire son retard et de s'imposer in extremis le dimanche matin. Preuve qu'il ne faut effectivement jamais s'avouer vaincu.

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