La réglementation 2017 ? Un "bon changement pour le WRC" selon Ogier
Selon le quintuple Champion du monde des rallyes Sébastien Ogier, le nouveau règlement entré en vigueur cette année a permis de redonner de l'intérêt à la discipline.
La voiture de Sébastien Ogier, Julien Ingrassia, Ford Fiesta WRC, M-Sport
M-Sport
La saison 2017 aura constitué à plusieurs égards un saut dans l'inconnu pour Sébastien Ogier et Julien Ingrassia qui, non contents de changer d'équipe en passant de Volkswagen à M-Sport, ont également dû se plier au nouveau règlement technique.
Une nouvelle réglementation visant à rendre les WRC plus spectaculaires, et à les rapprocher un tant soit peu des mythiques Groupe B qui ont fait le bonheur des spectateurs dans les années 80.
Car avec une puissance de l'ordre de 380 ch (contre à peine plus de 300 jusqu'en 2016) rendue possible par le passage de 33 à 36 mm de la bride des turbos, mais aussi une aérodynamique plus agressive grâce notamment à une augmentation de la largeur des voitures, les performances sont allées crescendo en 2017.
Et même s'il avait déjà eu l'occasion de se faire une première idée de l'impact de ce nouveau règlement sur le comportement des machines cette année grâce à de premiers tests menés fin 2016 avec Volkswagen, Ogier reconnaît avoir été surpris lors de sa première prise de contact en compétition avec la Fiesta WRC.
"Bien sûr nous avions eu très peu de préparation avec cette voiture, mais nous avions tout de même fait pas mal de tests avec cette génération de voiture avec Volkswagen, et nous savions donc un peu à quoi nous attendre", reprend le Français. "Mais quand vous vous retrouvez sur le Monte-Carlo, à pleine vitesse et de nuit, je crois que j'ai dit à Julien [Ingrassia, son copilote] : 'Là je prends conscience de l'étape que nous avons franchie, cela va être rapide, et l'année va être excitante'."
Pas le temps de lire les notes !
Une évolution des voitures qui n'a d'ailleurs pas été sans conséquence non plus pour Ingrassia, qui se souvient avoir parfois perdu le fil lors de ses débuts avec la nouvelle génération de voitures. "Cela a été une question d'adaptation", souligne ce dernier. "Car quand vous êtes sur l'asphalte les distances sont plus courtes et vous emmagasinez plus de vitesse en virage. Je me souviens que la première fois que nous avons testé la voiture dans sa spécification 2017, je n'avais pas le temps de répéter mes notes à Seb, comme j'avais l'habitude de le faire par le passé. C'était donc une question de ne pas donner les informations trop tard."
Au final, cette nouvelle réglementation couplée au retrait de Volkswagen a sans doute insufflé un vent de fraîcheur à la discipline et rebattu les cartes entre les différentes forces en présence. "J'ai pris beaucoup de plaisir [à piloter les nouvelles voitures], je pense que tout le monde peut en dire autant", explique le quintuple Champion du monde. "Je pense que si vous donnez aux pilotes plus de performance et de puissance, ils vous diront tous qu'ils sont contents. Mais je pense que pour les fans aussi cela a été une bonne année. Cela a été un bon changement pour le WRC. Pour être honnête, je suis impatient d'être à la prochaine [saison] avec cette voiture."
Et avec un championnat de nouveau imprévisible – l'édition 2017 a vu ainsi sept pilotes s'imposer sur 13 courses, bien plus que lors des précédentes saisons – et plusieurs constructeurs qui ont fait leur retour cette année (Citroën et Toyota ont rejoint Hyundai, arrivé en 2014, alors que Ford prévoit de renforcer son engagement auprès de M-Sport l'an prochain), le WRC évolue sur le haut de la vague.
"C'est bon signe d'avoir plus de constructeurs", poursuit Ogier. "Je pense que les fans sont contents de voir toutes les équipes gagner, de voir beaucoup de pilotes gagner. Je pense qu'un bon sport est un sport où vous ne pouvez pas prédire à l'avance qui va l'emporter. Avant chaque événement, c'est impossible de dire qui va s'imposer."
Reste que depuis 2013, c'est bien le Gapençais qui tient le haut du pavé dans la catégorie, et qu'il faut remonter à 2003 pour trouver trace d'un pilote non-ressortissant de l'Hexagone titré, avec le Norvégien Petter Solberg.
Une tendance qui doit beaucoup selon Ogier au système de détection des pilotes tricolores de la FFSA, dont lui et Sébastien Loeb ont su profiter par le passé, notamment au travers de l'opération Rallyes Jeunes. "C'est une période incroyable pour la France", s'enthousiasme le Champion du monde 2017. "Parfois, j'ai le sentiment que les Français ne le réalisent pas et trouvent cela normal qu'un Français gagne, mais c'est clairement une période exceptionnelle. Bien sûr, notre plan est de continuer dans cette voie."
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