Safari Rally : le niveau de fech-fech jugé inquiétant par M-Sport

Après un nouveau Safari Rally qui a mis à rude épreuve hommes et machines le manager de M-Sport, Richard Millener, appelle à repenser l'itinéraire suivi par l'épreuve kenyane pour les prochaines éditions.

Sebastien Loeb, Isabelle Galmiche, M-Sport Ford World Rally Team Ford Puma Rally1

Photo de: Red Bull Content Pool

En 2022, le Safari Rally n'aura de nouveau pas failli à sa réputation d'épreuve particulièrement ardue pour les concurrents, avec de multiples abandons répertoriés tout au long des trois étapes parcourues sur des routes très cassantes et sablonneuses. M-Sport a été la principale victime de ces conditions de roulage très difficiles, l'équipe de Malcolm Wilson voyant l'intégralité de ses voitures engagées abandonner à un moment ou à un autre du rallye. Au final, la structure anglaise a dû se contenter de la sixième place de Craig Breen pour meilleur résultat, l'Irlandais ayant fini juste devant Jourdan Serderidis, seul pilote roulant sur une Puma (privée) relativement épargné par les circonstances.

De retour au calendrier du WRC l'an dernier après un hiatus de 19 ans, le Safari Rally a toujours proposé des terrains très piégeurs pour les hommes et les machines, la chaleur venant s'ajouter à l'omniprésence de rocailles sur les pistes africaines, ainsi qu'au célèbre fech-fech, ce sable à la consistance de farine qui vient s'immiscer dans les moindres interstices pour mettre à mal les mécaniques. Suspensions et amortisseurs cassés, crevaisons à répétition, pertes de puissance consécutives à l'ingestion d'une trop grande quantité de sable dans le compartiment moteur : les symptômes de la difficulté du Safari Rally sont bien connus.

Lire aussi :

Mais certains regrettent qu'ils en viennent à compromettre le spectacle, transformant parfois le rallye en loterie, à l'instar de Richard Millener qui s'est exprimé sur le sujet auprès du site Dirtfish.com. "Avant toute chose, je tiens à souligner que ce que je vais dire n'a rien à voir avec notre résultat", prévient le manager de M-Sport. "Nous avons été battus à la régulière par Toyota, il faut leur reconnaître ce mérite. Mais le fait est que le niveau de fech-fech a été inquiétant cette année. Il faut que nous trouvions un équilibre avec les routes, car certaines d'entre elles en avaient vraiment trop."

Les Hyundai ont ainsi particulièrement souffert du fech-fech au Kenya, Neuville perdant tout espoir de se battre pour la victoire dès la fin de la première journée, lorsque le Belge a été victime d'une perte de puissance sur sa i20 N. Même chose du côté d'Oliver Solberg, qui retrouvait le volant de la troisième Hyundai en Afrique et se dirigeait vers une belle sixième place avant de tout perdre sur la première spéciale du dimanche matin en raison d'un filtre à air encrassé sur sa voiture.

Solberg a perdu le bénéfice de sa sixième place lors de l'ultime étape du Safari Rally en raison d'un filtre à air encrassé par le fech-fech.

Solberg a perdu le bénéfice de sa sixième place lors de l'ultime étape du Safari Rally en raison d'un filtre à air encrassé par le fech-fech.

La compétition sous une épée de Damoclès  

Cette trop forte incertitude qui règne lors du Safari Rally et qui prend parfois le pas sur l'aspect purement sportif avait déjà été perceptible en 2021, lorsque Thierry Neuville avait été contraint à l'abandon le dimanche matin après avoir dominé l'épreuve de la tête et des épaules depuis le vendredi soir, laissant finalement les lauriers à Sébastien Ogier qui avait été lui aussi la cible d'un problème technique plus tôt dans le rallye.

À l'inverse, les divers abandons pouvant avoir lieu dès les premières étapes de l'épreuve africaine mènent souvent à une consolidation précoce du classement, qui retire une bonne part du suspense le dernier jour. Ainsi, cette année le top 5 était déjà connu dès le samedi soir, avec un Kalle Rovanperä en tête avec plus de 40" d'avance sur son coéquipier Elfyn Evans.

"Nous ne voulons pas vraiment avoir des voitures qui arrivent sur la Power Stage en étant déjà séparées par de gros écarts", reprend Millener. "Ce que nous voulons, c'est que le rallye se décide sur la Power Stage, et cela ne peut se produire que si on emprunte des routes plus praticables."

S'il se montre critique quant à la difficulté du parcours du Safari Rally, le responsable anglais reconnaît cependant que l'épreuve kenyane présente un écrin à nul autre pareil, et que sa place est pleinement justifiée au calendrier WRC : "Les gens, l'atmosphère ainsi que la plupart des routes sont juste fantastiques. En toute honnêteté, la toile de fond de ce rallye est sans doute l'une des meilleures au monde. Il ne fait aucun doute que nous avons besoin du Safari Rally [au calendrier], mais nous devons nous assurer qu'il soit praticable avec ces voitures."

La prochaine manche du championnat aura lieu en Estonie, du 14 au 17 juillet prochains, et constituera le quatrième rallye terre d'affilée, disputé cette fois-ci sur un parcours moins cassant et qui devrait ainsi laisser la compétition s'exprimer pleinement.

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Trois marques intéressées par un futur engagement en WRC
Article suivant Le Rallye du Mexique annonce son retour en WRC en 2023

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France