Tavares et le budget de Citroën : "L'argent ne fait pas le résultat"
PDG du groupe PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares défend la manière dont le budget est alloué à la marque aux chevrons pour jouer sa chance en WRC.
Photo de: Citroën Communication
Il se dit que les moyens mis à la disposition du constructeur français restent limités depuis l'année dernière, date de son retour officiel dans le Championnat du monde des Rallyes, mais le grand patron du groupe estime que sa politique ne bride pas les ambitions de ce programme sportif. Pas question, selon lui, de sortir aveuglément le carnet de chèques pour bâtir une "dream team" sans âme.
"L'année dernière, nous étions derniers. Nous avons été battus en 2017", rappelle Carlos Tavares. "Nous étions quatrièmes sur quatre équipes, nous avons échoué. Mais notre budget était significativement au-dessus de celui de l'équipe qui a gagné le titre, M-Sport. Ça veut dire que l'argent ne fait pas le résultat, tant que le budget se situe au-dessus d'un certain seuil."
"Notre manière de faire n'est pas d'acheter les meilleurs pilotes ni de mettre le plus gros budget en place. Il ne s'agit pas de dire : voici la tirelire, maintenant allez-y et gagnez. Ce n'est pas notre manière de faire du sport. Nous ne sommes pas une entreprise pour laquelle seul l'argent compte. Je pense que l'argent n'est pas le facteur numéro un du sport, ni le facteur numéro un de l'expertise, de la persévérance et de la capacité à repartir quand il y a une bosse sur la route et que l'on tombe."
"Si l'on donne à une équipe la plus grosse tirelire et les meilleurs pilotes, tout est élevé, élevé, élevé, mais quel est le mérite ? Le mérite réside dans le fait de créer une équipe de gens qui ont des forces et des faiblesses, de les assembler pour former un groupe qui est enthousiaste collectivement à l'idée de démontrer à tous les autres qu'ils sont les meilleurs. C'est là qu'il y a de l'excitation. Si on leur donne plus d'argent, plus de personnel, plus au niveau des pilotes et des ingénieurs, ce n'est pas une équipe qui gagne, c'est une banque, et ce n'est pas ma philosophie du sport."
Un cycle de trois à cinq ans
Juste avant le début de la saison lors du Rallye Monte-Carlo, Citroën Racing a changé de direction avec l'arrivée de Pierre Budar, appelé à remplacer Yves Matton, parti à la FIA. Carlos Tavares a fait part de tout son soutien à son nouvel homme fort, tout en précisant que l'actuel programme WRC de Citroën s'inscrivait dans la logique d'un cycle estimé "entre trois et cinq ans".
"Nous sommes des sportifs et des sportives, donc lorsqu'il y a une bosse sur la route, nous relevons la tête et nous nous battons encore", insiste Carlos Tavares. "C'est l'esprit de Citroën Racing. C'est normal qu'à un moment donné nous puissions échouer. Peugeot Sport a échoué la première année de son retour sur le Dakar, mais nous avons gagné les trois années suivantes."
"Je comprends le fait que mes équipes puissent échouer une année, tant qu'elles se comportent comme des grands sportifs et sportives, analysent ce qui s'est passé, de manière claire et honnête, essaient de comprendre pourquoi ça n'a pas fonctionné puis tentent de le résoudre."
Lors du Rallye Monte-Carlo, Kris Meeke a été le meilleur pilote Citroën en terminant quatrième, toutefois loin du podium, tandis que Craig Breen a pris le neuvième rang final.
Propos recueillis par David Evans
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