Du changement chez Toyota pour affronter la Turquie
Douze mois après ce qui avait été la manche la plus difficile de la saison 2018 pour la Yaris WRC, Toyota semble avoir trouvé la clé pour améliorer son rythme sur les rallyes cassants et présentera plusieurs nouveautés pour la 11e manche du championnat, cette semaine, en Turquie.
Ironiquement, Ott Tänak a remporté l'an dernier le rallye basé à Marmaris, mais il avait été le premier à admettre que Toyota avait profité des mésaventures de la concurrence. "Notre performance n'avait pas été très bonne", explique le leader du championnat à Motorsport.com. "Nous avions fait ce que nous pouvions, mais il m'avait été difficile d'essayer d'avoir plus de marge quand je menais le rallye. Il aurait été difficile d'attaquer plus fort. Il fallait que nous fassions quelque chose."
Ce "quelque chose" a été un travail intensif sur les suspensions BOS des Toyota Yaris WRC. Lors de leur récent test en Grèce, Tänak et ses coéquipiers, Jari-Matti Latvala et Kris Meeke, ont unanimement approuvé les nouvelles pièces et celles-ci ont donc été validées pour la Turquie.
"L'année dernière [en Turquie], nous avions accepté que nous n'étions pas rapides, mais nous avions compris que les autres pouvaient rencontrer des soucis. Cela n'arrivera pas à chaque fois. Les autres équipes ont appris de ce rallye et elles seront prêtes. Nous ne pouvons pas nous reposer sur la malchance et le manque de fiabilité des autres, et nous ne le ferons pas", promet Tom Fowler, ingénieur en chef de Toyota.
L'équipe d'ingénieurs dirigée par Fowler a travaillé sur un procédé d'allégement des composants des suspensions afin de réduire la masse à chaque virage. L'équipe finlandaise ne ferait-elle pas un pari en optant pour des pièces plus légères en vue du rallye le plus cassant de la saison ? "Ce n'est pas une chose sur laquelle nous nous sommes précipités, nous y avons réfléchi longtemps. Ces pièces ont été dans les papiers d'homologation depuis janvier. C'est une grosse avancée, mais c'était une évidence."
Lorsqu'il lui a été demandé pourquoi les pièces n'avaient pas été utilisées lors du Rallye de Sardaigne, le dernier à avoir été cassant, Fowler a admis qu'elles l'ont bel et bien été, mais sur une seule voiture. "Ces pièces sont précisément la raison pour laquelle Juho [Hänninen] était en Sardaigne. Nous pensions les utiliser sur les voitures [des titulaires] en Italie, mais au final nous avions décidé de faire rouler Juho et de voir comment ça se passait dans les conditions d'un rallye. Elles ont très bien fonctionné, c'est pourquoi nous les apportons en Turquie."
"Nous avons allégé certains des composants de connecteurs dans la suspension et le calage à l'intérieur de l'amortisseur est un peu différent", explique Fowler. "Naturellement, en tant qu'ingénieurs nous étions un peu plus [prudents], mais lorsque les trois pilotes ont opté pour ce set-up et qu'il a été le plus rapide sur le test, il était difficile de discuter." Quel est le degré de progression obtenu ? "C'est dur à dire. Nous étions assez loin derrière l'année dernière, alors il est possible que nous ayons juste rattrapé les autres. Nous le verrons cette semaine."
En plus de nouvelles suspensions, l'équipe d'ingénieurs Toyota a également trouvé une solution pour le problème d'aileron arrière qui a été rendu public lors du Rallye de Finlande. La pièce installée à l'arrière des Yaris WRC en Allemagne était une solution intermédiaire et un nouvel aileron, qui sera visiblement différent du précédent, a été homologué et sera utilisé pour la première fois cette semaine. Fowler a également confirmé que la troisième spécification de roues utilisée par la Toyota cette saison avait réglé le problème de jantes endommagées sur les rallyes asphalte.
Un problème de frein identifié
Par ailleurs, le problème de frein qui aurait pu coûter la victoire à Tänak en Allemagne a été identifié comme étant en lien avec la pose des plaquettes et des disques. Une nouvelle procédure a donc été mise en place, impliquant que les pilotes la terminent eux-mêmes pour chaque jeu de frein.
À l'issue du Rallye d'Allemagne, Tommi Mäkinen avait promis que ce problème ferait l'objet d'investigations afin que les pilotes Toyota en soient épargnés à l'avenir, bien que les trois Yaris WRC, dont la fiabilité a parfois été critiquée, n'aient connu aucun souci en Allemagne avant cette avant-dernière spéciale, où Tänak, en tête, s'est retrouvé avec un seul frein. "À la fin [de la spéciale], j'ai commencé à perdre de la stabilité au freinage et ensuite je n'avais plus qu'un seul frein sur les roues avant", avait expliqué le pilote estonien, qui avait dû limiter son attaque dans la Power Stage.
"Bien sûr, ça a été un moment difficile", avait admis Mäkinen. "Heureusement, il n'y a rien eu de plus sérieux avec Ott. Nous allons mener des investigations attentives sur ce qui s'est passé avec les freins. C'était ma plus grande préoccupation : que survienne quelque panne technique."
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